dimanche, 26 septembre 2010
Tout le monde s'entitre
Réveillé en plein coeur de la nuit, tiré de l'insomnie même, cauchemardant des insolences, brûlé à vif par de souterraines terreurs, happé par le halo fragile de la lampe, croyant voir des goules ou les entendre, avec leur accent glaswegien à couper au couteau, il repose (ne repose pas : étouffe, s'offusque, halète) sur un matelas strié qui prendrait bientôt des allures de pluie violente s'il l'hallucinait, et redressé sent son coeur se soulever ; même les linges arrachés du buffet ne le consolent pas.
A-t-il trouvé le temps de se pencher sur l'innocence des formes noires ? A-t-il conçu quelque vaste (vague) projet de cycle romanesque en douze tomes (tous les titres devaient commencer par la syllabe RI - cela a fait chou blanc, long feu, it's petered out all right) ? A-t-il déployé ses regards jusqu'à la commode, puis la porte, jusqu'au buffet où dorment les couteaux ?
(On ne le saura pas.)
Artur Barrio (1945 - ). Sans titre, 1987.
08:45 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
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