jeudi, 06 octobre 2011
Exister est un plagiat : 0 et 73
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Mes parents m’ont raconté comment, devant s’installer de toute urgence dans la région dacquoise, et ma mère enceinte de moi, ils ont trouvé à acquérir la maison du 4, rue Jean-Jacques Rousseau, à Saint-Paul-lès-Dax, non loin de la Pelouse (« ce Saint-Paul-lès-Dax est bien laid, décidément »), et comment les propriétaires, désarmés devant la situation financière du jeune couple et les taux d’intérêt usuraires de l’époque, n’avaient pas voulu de versement de caution, ce en dépit des objurgations du notaire.
(Tout comme dans Balzac, ça commence par se résumer à du pognon.)
Ma sœur avait trois ans, cet été-là. Est-ce à cette époque qu’a été prise d’elle la photographie noir et blanc sur laquelle on la voit – assise au petit bureau que mes parents ont gardé jusqu’à présent pour leurs petits-enfants – en train de téléphoner ?
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Je forme une entreprise qui a eu quelques exemples.
Exister est un plagiat, dixit Cioran, si j’en crois Lejeune. Seule la forme est de mise.
L’été dernier, à Cagnotte, pendant les flamboiements attardés de ma trente-septième année, ma mère a évoqué, je ne sais plus pourquoi, l’histoire du notaire et de la caution. Si, je sais pourquoi : à cause des rebondissements multiples de l’affaire immobilière de mon oncle paternel.
Immobilier. Mobilité de l’écriture, immobilité – dans la vie – que permet la mémoire. Aller de l’avant, dans ce projet d’écriture, consiste à revenir en arrière. → Les Vases bleues (chanson de 1976). En 2011, bien des questions restent en suspens, et même en suspension : la mer descend, c’est la vie.
Je ne sais pas ce que j’écrirai demain, mais peut-être pourrai-je imaginer la maison de mon enfance au moment de ma naissance.
Nous verrons.
10:07 Publié dans Exister est un plagiat | Lien permanent | Commentaires (4)