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vendredi, 07 octobre 2011

Exister est un plagiat: 1 et 72

 

1

J'ai failli naître dans l'ascenseur de la maternité, non loin du lycée où travaillait ma mère et où j'ai préparé, quelques années plus tard, mon baccalauréat, à Dax. On ne doit pas avoir l'air très malin, la tête en bas.

Accoucher debout, pourtant, reste souvent une image africaine.

(Tout, en fin de compte, s'est passé à l'horizontale.)

 

Ensuite, quoi ? de nombreux mois paisibles ? ce n'est pas sûr. Je n'ai rien à en raconter, devrais demander à mes parents, à ma sœur.

 

 

72

Un des souvenirs les plus marquants de ma trente-sixième année restera mon voyage (déplacement professionnel) en Australie. Première fois que je franchissais l'Equateur, de plus pour me rendre down under.

Dans le vol Paris-Singapour, dans la nuit du 2 au 3 mai, je notais ceci :

J’ai déjà lu, entre l’heure et demie à attendre l’embarquement et le début du vol, la moitié du roman (très bref) de B.S. Johnson que m’a prêté ma mère. Ça date de 1973, c’est très potache, entre Queneau et Flann O’ Brien. Assez amusant, c’est déjà ça. Après avoir jeté un œil à son Petit Fûté Australie, T*** lit Les Croix de bois de Dorgelès (quite an unexpected choice).

 

L'avion était comme une sorte de grand vaisseau amiral, en zinc.

Commentaires

Tu veux vraiment que je dise combien je t'ai trouvé moche par rapport à mes baigneurs?

Écrit par : Delphine Cingal | vendredi, 07 octobre 2011

Oui, justement. J'attendais d'avoir "avancé" dans cette série de textes pour envoyer le lien à Maman aussi, mais j'aimerais beaucoup que vous contribuiez à cette autobiographie : 37 années en 37 jours, d'ici le 11 novembre... ça va être coton.

Écrit par : Guillaume | samedi, 08 octobre 2011

Il y a peu de zinc dans les avions; ses propriétés mécaniques sont assez médiocres.

Écrit par : Denis | samedi, 08 octobre 2011

Pendant que ma mère manquait d'accoucher dans l'ascenseur, j'étais chez mes grands-parents maternels à 60 km de là. On nous a annoncé l'heureuse nouvelle et j'étais déçue de ne pas avoir une soeur. (Et oui, nous datons d'avant l'échographie!)

Arrivée à la maternité, j'ai découvert mon petit frère tout neuf et je l'ai trouvé bizarrement fripé pour un truc neuf, et orange en prime (jaunisse + rouge de l'effort, je suppose.) Nos parents ont fait ce qu'ils pouvaient pour que je ne sois pas jalouse. J'assistais donc au change (le cordon ombilical était un peu bizarre…) et je donnais le biberon. Maintenant, après avoir vu les photos de l'époque, je me rends compte qu'en fait j'étais sur les genoux du parent qui donnait le biberon. Je tenais le biberon avec mon père ou ma mère :-)

Puis, Guillaume a grandi… et grossi. Il dormait dans la même chambre que moi et, un matin où nos parents faisaient la grasse matinée, je l'ai hissé hors de son lit à son réveil. Les parents ayant eu peur rétrospectivement (et oui, nous datons d'avant l'audi-baby), ils m'ont appris à baisser les barreaux du lit pour sortir bébé Guillaume plus facilement.

Le petit Guillaume grandit petit à petit. Il était assez colérique et savait comment me chercher. D'où colères ici aussi. Mais il était aussi attachant. Il aimait jardiner, jouer aux petites voitures, etc. Il était vraiment rigolo quand il se glissait sous les jupes de Maman en disant qu'il voulait retourner d'où il venait.

Je lui ai appris à lire car il était curieux de beaucoup de choses. Je faisais cours à mes poupées et il était assis gentiment au milieux. Un jour, Maman s'est rendu compte qu'il lisait et j'ai pris mon air le plus détaché possible. Du coup, il a sauté son CP et il a ramé car j'avais juste oublié de lui apprendre à écrire. Notre grand-mère lui avait appris fissa pendant l'été avant son CE1. Mais, par conséquent, il devait souvent rester pendant la récréation à finir son travail. J'étais en CM2 dans la même école et je filais le voir. Ce petit bout déprimé me disait alors "j'ai voulu sauter mon CP, alors je dois y arriver." Il me faisait de la peine. Quand les grands de sa classe l'embêtaient, un groupe de groupies de CP couraient me chercher et je mettais les salopiots en fuite.

Je garde aussi un souvenir ému des cours de grammaire de ma mère - pas très clairs - après lesquels je retrouvais Guillaume en larmes. Du coup, je repassais derrière en douce pour tout re-expliquer (j'avais eu les mêmes difficultés quelques années avant!) Je le revois sourire à travers ses larmes quand il avait enfin compris.

Sinon, c'était une personnalité forte déjà: il avait de la suite dans les idées, il était très attaché à ses projets. Il a ainsi monté un club CPN (cf La Hulotte) avec quelques amis et ils sillonnaient la campagne près de chez nous dans les Landes avec mon père qui était l'adulte en charge du groupe.

J'adorais quand on partageait des secrets (sa première petite amie, Ulrike si ma mémoire est exacte) ou quand on était dans le même établissement (son CE1, sa 6ème). Je me souviens de lui avoir réquisitionné une cartouche d'encre au collège. C'était sympa d'avoir quelqu'un sur qui on peut compter… et c'est toujours le cas.

(Dis donc, c'est ta bio qu'on doit écrire ou ta viande froide? Je dois peut-être vite trouver des trucs moins sympas à dire.)

Ce qui est moins sympa (génial, son fils aîné sait lire!), c'est quand il continue, comme autrefois, à provoquer les gens (ledit fils par exemple), puis à piquer une colère quand ils réagissent! (signé le Comité de Défense des Neveux sans Défense)

Le 11/11/11, il va fêter ses 37 ans…
37 ans de caractère de cochon, mais qui est le revers de la médaille d'une personnalité qui sait ce qu'elle veut et qui mène ses projets à bout.

Écrit par : Delphine Cingal | samedi, 08 octobre 2011

Tu as dépassé les limites chronologiques de l'exercice, mais c'est bon - je trierai !
MERCI.

Écrit par : Guillaume | samedi, 08 octobre 2011

Ah bon? Ben , je croyais que tu parlais de 37 années… Ne t'avise pas de censurer mon message à Alpha, hein?

Écrit par : Delphine Cingal | samedi, 08 octobre 2011

Chaque jour, cette rubrique traite de deux années différentes, en miroir : ma 0ème et ma 37ème, puis ma 1ère et ma 36ème, etc.
Au 37ème jour, le 11.11.2011, on en sera revenu à la 37ème et la 0ème.

Écrit par : Guillaume | dimanche, 09 octobre 2011

OK, la prochaine fois que tu nais, je te noie pour éviter les exercices compliqués parce que si, en prime, je dois calculer ton âge avant de parler de tel ou tel événement. Surtout que, pendant 37 ans, il y a du récurrent: ta brillante intelligence et ton caractère bien trempé :-) (alors ça, je le mets où?)

Écrit par : Delphine Cingal | dimanche, 09 octobre 2011

Au fait, ne devrais-tu pas FINIR par ta naissance et l'année en train de s'écouler? (hihihi)

Écrit par : Delphine Cingal | dimanche, 09 octobre 2011

Réponse au # 8 : ce n'est pas une nécro ;-)

Réponse au # 9 : si tu calcules bien tu verras que ça commence par 0 et 73 (année avant ma naissance et 37ème année) et que ça se terminera, le 11.11.11, par l'inverse : 36 (année écoulée) et 37 (année avant ma naissance). Avec 74 textes, chaque année est racontée deux fois.

Écrit par : Guillaume | dimanche, 09 octobre 2011

Et, au fait, pour Denis : c'est un jeu sur l'expression "au volant d'un zingue".

Écrit par : Guillaume | dimanche, 09 octobre 2011

OK, il faut avoir fait maths sup pour écrire ici, compris, chef!

Écrit par : Delphine Cingal | dimanche, 09 octobre 2011

Mais non... Si tu lisais un peu d'OuLiPo ou des textes expérimentaux de chez P.O.L., Verticales ou petits éditeurs (Harpo& par ex.), tu trouverais ma structure très simpliste (ce qu'elle est).

Écrit par : Guillaume | dimanche, 09 octobre 2011

Si c'était du polar, ce serait juste à l'envers et le suspense serait de savoir si tu vas naître. L'OuLiPo (et sa version polar OuLiPoPo), ça va.
Au fait, tu écoutes ça?
http://www.franceculture.com/emission-des-papous-dans-la-tete.html-0

Écrit par : Delphine Cingal | dimanche, 09 octobre 2011

Au fait, tu ne voudrais pas faire une chronique whodunnit de ta vie? On remonterait le temps pour finir par les aveux des coupables (nos parents)?

Écrit par : Delphine Cingal | lundi, 10 octobre 2011

Ce qui est moins sympa (génial, son fils aîné sait lire!), c'est quand il continue, comme autrefois, à provoquer les gens (ledit fils par exemple), puis à piquer une colère quand ils réagissent!

Ça, ça doit pouvoir resservir pour 2003, 2004 et peut-être 2007. (Je te laisse faire les comptes).

Écrit par : Alice | mardi, 08 novembre 2011

Je ne commente pas mes défauts ;-)

Écrit par : Guillaume | mardi, 08 novembre 2011

Tu es ferme dans l'adversité, et c'est ce qui compte.

Écrit par : Alice | mardi, 08 novembre 2011

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