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vendredi, 09 décembre 2011

3911 / Un échange bizarre

Je n'en peux plus, des romans d'amour comme des histoires de cul. Notre soleil tire sur le rouge, dit le Sirien.

L'héritière des sacs Lancel m'écrit pour me demander si je veux relire sa traduction d'un roman de John Buchan dont j'ignorais jusqu'à l'existence, ce qui me laisse sans voix, même au clavier. Elle me jura que si je voulais être ferme, quels que fussent les inconvéniens que nous éprouvassions, nous serions pour toujours l'un à l'autre. Puis, je me suis aperçu que personne n'avait pensé à célébrer le centième anniversaire de Nelson Cavaquinho, ce qui ne m'étonnait pas tout à fait vu que, dans notre monde bizarre, tout le monde confond salsa et samba, moi le premier, mais qui m'a donné une excellente idée de réponse pour l'héritière (qui se prénomme Orlane). Prenant prétexte du fait que le dédicataire du roman qu'elle avait traduit était dédié à Hugh Archibald Wyndham, et arguant que j'avais l'esprit de l'escalier, je lui fis un bref exposé de mes propres difficultés quand j'avais traduit Les Faulx-Saulniers de Nerval – je ne sais toujours pas comment traduire l'archaïsme dol – avant d'évoquer les ombres tutélaires d'Auden, Brassens et Carl Lewis.

Bref, je lui dis non. Brutalement. Qui était Barnabé Brisson?

Orlane me relance, c'est pénible. Douze gendarmes, commandés par le vaillant Bondéduit, l'escortaient, sabre au clair. Je traduis des poèmes pour oublier ses messages harcelants. J'invente des sévices. Détestant la prose stupide de Buchan, j'imagine que je fourre la tête de l'héritière des sacs Lancel au fond d'un gogue. J'hallucine d'autres sévices encore. Pour me calmer, j'écoute une version somptueuse de l'opéra de Julia Smith, Cockcrow. Notre soleil tire sur le rouge, dit le Sirien. Il me tarde de voir poindre l'étoile du berger.

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