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samedi, 19 décembre 2015

▓ bull’s eye ▓

The living room has a bull’s eye of a window, and it is left open wide all day long, rain or no rain.

(A Naked Needle. Heinemann, 1976, p. 56)

 

Nuruddin Farah a plus ou moins renié – ou, à tout le moins, refusé la réédition – de son deuxième roman, A Naked Needle. Il faudrait que je le relise. Là, j’ai ouvert mon exemplaire de l’édition Heinemann presque au hasard.

Nuruddin est persuadé, je crois, que c’est un roman raté car il n’a pas réussi à vraiment transmuer son modèle de départ, l’Ulysses de Joyce, et surtout parce que le protagoniste, cynique et européanisé, ne fait pas l’objet d’une distanciation suffisante. La plupart des spécialistes passés ou présents s’accordent à observer un silence pudique, en soi déroutant.

Dans la phrase ci-dessus, on retrouve à la fois le modèle (Beckett plus que Joyce, d’ailleurs) et les prémisses de ce que Nuruddin Farah a développé ensuite : prédominance du rythme ternaire, clausule brusque, inversion d’un syntagme (wide open → open wide) qui permet un écho sonore (eye + wind → wide), image animalière resémantisée.

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