dimanche, 10 avril 2016
Du Panamiseur et du Singe
Un Homme panamait. On sait que cette erreur
Va souvent jusqu’à la fureur.
Celui-ci ne songeait que Suisse et Îles vierges.
Quand ces biens sont volés, je les tiens immoraux.
Pour sûreté de son auberge,
Notre filou plaçait ses fonds et ses coraux
Dans des fonds insoumis aux règlements fiscaux.
Là, d’une volupté assez cameronienne
— Ou, qui sait, cahuziste — il entassait toujours :
Il passait les nuits et les jours
À compter, exfiltrer, magouiller sans relâche,
Multipliant les boucliers comme à la tâche,
Dissimulant, carnassier, telle l'hyène.
Un gros Singe plus sage, à mon sens, que son maître,
Jetait quelque million toujours par la fenêtre
Pour un Euro sportif
Ou quelque présomptif
Été parisien voué à l'olympisme.
On comprend trop bien ce tropisme,
Mais un jour dom Michel (qu'on surnommait Platoche)
S'avisa de jouer double jeu : la valoche
Ajoutée au rusé panem et circenses.
L'effet s'en fit bientôt sentir, et son faciès
Se retrouve, par maints malheurs,
Avec celui d'autres fripouilles
À la une, faisant coasser les grenouilles,
Sous le nom peu glorieux de Panama Papers.
Dans le gouffre enrichi par notre déficit,
Que le peuple trouve relâche
Des malfrats de cet acabit
Avant que, par la nuit, debout, il ne se fâche !
12:16 Publié dans Ecrit(o)ures, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
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