mercredi, 11 mai 2016
CN4—707
Il m'est venu une satiété de lire
Et même d'arpenter l'encre des grands voiliers,
Sur le pavé des rues, sous les mornes piliers
Où l'on graffite à tout crin l'ombre d'un navire.
Il m'est venu un épuisement à réduire
Au bouillon de la nuit le blanc du batelier
Scindant sa silhouette au creux d'un bouclier,
Et à entretenir la Madone hétaïre.
Pourtant, l'obscurité offre ces beaux volumes
À mes doigts tâtonnants d'aveugle dans les brumes.
Un temps pour tout ! Miserere ! Quel faux combat !
Je marche sous la lune, et son œil acéré
Me salue dans ma course. Un saule qu'on abat,
Et assez m'est venu d'encre. Miserere !
17:31 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
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