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samedi, 18 juin 2005

En quoi se perdre

Finalement, et contrairement à ce que j’annonçais hier soir peu avant minuit, je n’ai rien écrit de plus, en fait de notules. En effet, je me suis trouvé embrigadé à répondre à mon courrier, à essayer de faire un peu de tri dans mes fichiers, à consulter le Forum de la SLRC, où je n’avais pas promené mes yeux depuis un joli bout de temps et où m’attendaient, par conséquent, de nombreux nouveaux messages. Par ailleurs, j’ai achevé la lecture d’Outrepas.

Je me trouve en ce moment dans une salle de cours du site Anatole France, où je surveille une épreuve de la session de rattrapage. Trois étudiantes, pas une de plus. Peut-être certains des étudiants qui devaient composer aujourd’hui se seront-ils égarés ou découragés, car nous n’avons su qu’hier matin que l’épreuve, qui devait avoir lieu sur le site Tanneurs, en salle 31, n’y aurait pas lieu, pour la bonne raison qu’il a été décidé de fermer le site Tanneurs, afin de procéder, je suppose, à l’expulsion des demandeurs d’asile qui squattent une partie non négligeable des locaux depuis maintenant trois mois.

Ces demandeurs d’asile, en situation irrégulière, ne me gênent pas, et il est normal, d’un certain point de vue, que le Président de l’Université (plus par peur de la médiatisation et du scandale, à mon avis, que par réel sentiment philanthropique) ait pris le temps de la concertation. Il s’agit de vrais demandeurs d’asile, sans papiers et sans logement, et une certaine interprétation de la Convention de Genève donne assurément tort aux autorités françaises sur ce dossier. Ils ont donc été accueillis par un groupuscule de syndicalistes étudiants, dont la plupart n’ont pas dû suivre un cours depuis au moins dix ans à en croire leurs mines de professionnels de la contestation. Mais enfin, là n’est pas le problème. La Présidence de l’Université, se refusant à faire expulser les malheureux, a donc décidé de jouer les intermédiaires entre le comité de soutien et la préfecture, qui ne veut rien entendre et a traité l’Université, dans toute cette affaire, comme s’il s’agissait d’une petite institution sans importance. Et, assurément, la culture et l’éducation n’ont pas l’air d’avoir la moindre valeur, de nos jours.

Il se trouve qu’entre-temps, le comité de soutien avait réussi à installer les demandeurs d’asile dans un hôtel désaffecté de la place François-Sicard, l’Hôtel du Musée, d’où ils ont été délogés par les forces de l’ordre à la demande du nouveau propriétaire des lieux. Retour à la case départ, donc à la salle polyvalente et aux amphithéâtres A, B et C du site Tanneurs, ce qui a eu pour effet de perturber grandement la session d’examens, puisque toutes les épreuves qui devaient se tenir dans les salles occupées ont dû être transbordées ailleurs. Il y a eu, de ce point de vue, des changements pluriquotidiens, qui ont failli faire tourner les secrétaires et les agents d’entretien en bourrique. Eux n’auraient pas pris de gants pour virer tout le monde, d’autant (et c’est là le point principal) que le comité de soutien (ou les demandeurs d’asile eux-mêmes, je ne sais) s’est livré à des dégradations aussi injustifiables qu’inqualifiables du matériel et des locaux. Il y en aurait pour des dizaines de milliers d’euros.

Déjà, occuper un lieu de savoir et de connaissance, dont la majorité des personnes qui y travaillent sont loin d’être hostiles à la situation des demandeurs d’asile, ce n’était pas très malin, politiquement, et cela sentait fort la lâcheté bien-pensante. Mais tout saccager, voilà qui donne cent fois raison aux autorités dans leur refus de discuter avec ces personnes. En l’occurrence, le mieux est l’ennemi du bien, et dans cette histoire, dont on ne sait comment elle s’achèvera, les pires ennemis des familles de demandeurs d’asile, c’est leur comité de « défense ».

11:25 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

je souhaiterai réagir vivement aux propos que vous avez pu tenir sur votre blog...Ayant moi même fait partie du collectif (et non comité) de soutien aux demandeurs d'asile et aux sans papiers, j'ai été choquée par vos propos injurieux pour ces familles et pour les étudiants qui ont pu les soutenir. Tout d'abord sachez que les demandeurs d'asile ne sont pas sans papier, puisque justement ils sont demandeurs d'asile, ils détiennent donc des récipissés qui leurs permettent de rester sur le territoire français, en attendant que l'OFPRA ( office de protection des réfugiés et apatrides) traite leur demande d'asile...vu les circonstance politiques actuelles, les demandes d'asile accordées deviennent des exeptions, et le gouvernement préférera renvoyer ces familles dans des pays qu'elles meme n'avaient pâs choisi de quitter, mais avaient été contraintes afin de fuir les persécutions, les violences, le racisme, les conflits armés etc...la plupart de ces familles ne demandaient qu'à rester dans leur pays mais elles ne pouvaient plus, la situation devenait trop dangereuse pour elles. Quand le collectif de soutien a décidé d'installer les familles à l'université, ce n'était pas seulement par pure envie de contestation mais par sensibilité humaine...nous ne pouvions pas rester face à ces familles sans réagir et nous ne pouvions pas non pluslaisser des enfants dormir dans la rue, les "professionels de la contestation" semblent en tous cas dotés de sensibilté, contrairement à ceux qui ne contestent jamais rien et qui se laissent mener en bateau sans réagir... bref, nous ne devions rester à l'université que quelques jours afin de mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités, qui sont celles inscrites dans la loi( trouver un logement décent à tous les demandeurs d'asile)...le département étant doté de pplus de 17 000 logements vides, nous pensions qu'une occupation spectaculaire d'une université ferait réagir le prefet...foutaises, ils nous a laissé pourrir 84 jours...voila, nous ne sommes donc pas des professionels de la contestation et je vous assure que nous allions régulièrement en cours et que nous avons tous obtenus nos partiels avec succès, car contrairement à ce que vous pouvez penser, cette expérience a été très enrichissante pour la plupart d'entre nous...mais l'ignorance et la fermeture d'esprit a conduit nombre de professeurs et d'étudiants à rester coincés dans leurs préjugés, sans meme chercher à comprendre pourquoi nous avions envie d'aider ces familles, et qui elles étaient...
quant aux dégradations je vous rassure, les dangereux demandeurs d'asile n'y sont pour rien et je laisse tute responsabilité aux étudiants, mais si vous vous étiez arrêté discuter, vous auriez pu constater que loin d'être des dégradations, le s étudiants avaient peint sur les murs de ce que l'administration appelait si gentiment le "couloir de la mort..." afin peut être de le rendre un peu plus agréable à vivre...mais restez enfermé dans votre ignorance, la vie est plus facile à vivre et à supporter...mais au niveau de la conscience il faudrait que vous me donniez votre secret: comment faite vous pour ne pas qu'elle pèse trop lourd quand on a face à soi des gens qui se mobilisent pour faire appliquer une loi et parer à une injustice ignoble...?? vous me direz, s'aveugler et insulter ceux qui se bougent permet de mieux dormir la nuit...

Écrit par : claire | mercredi, 14 septembre 2005

Je manque de temps dans l'immédiat, mais je tenais à vous remercier de votre témoignage. Puisqu'il semble que vous ayez en partie compris de travers ma position, je la préciserai prochainement.

Continuez de vous indigner et de vous battre, sur ce point à coup sûr je suis entièrement de votre bord!

(Simple remarque d'une de vos multiples inexactitudes ou procès d'intention: j'ai longuement discuté, à trois reprises, avec des membres du collectif.)

Écrit par : Guillaume | mercredi, 14 septembre 2005

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