vendredi, 24 juin 2005
Papier recyclé
En écoute : « Kalicom » de Julien Jacob (album Shanti, 2000).
Au rang des irritations minuscules, je pourrais compter la gestion du papier dans les administrations. E*** et G***, les collègues chargés de la surveillance des diverses épreuves d’anglais pour germanistes, hispanistes, lettres modernes, qui se tiennent aujourd’hui rue Fromont, m’ont fait remarquer tout à l’heure que, là où le nombre d’inscrits sur la liste ne dépassait jamais la demi-douzaine d’étudiants collés lors de la première session, les secrétaires, peut-être poussées à cela par qui sait quelle circulaire émanant de telle ou telle responsable administrative inepte et sûre de son fait (ça va ensemble, en général), le nombre d’exemplaires du sujet était fréquemment de cinquante ou soixante.
Dans certains cas, le sujet peut être réutilisé par un collègue l’année suivante dans un cours, mais c’est loin d’être systématique.
Le plus absurde, c’est, pour le sujet de deuxième année d’allemand, le tirage à 60 exemplaires, alors qu’il n’est même pas sûr qu’il y ait soixante étudiants germanistes dans notre université, tous niveaux confondus ! Comme j’étais venu en voiture, j’ai récupéré tout le surplus, dans l’intention d’épargner mes collègues parisiens et piétons, mais aussi de réutiliser ces feuilles ou de les déposer dans une benne destinée au recyclage.
M***, drôle et passionnant collègue recruté cette année sur un poste de professeur, et comme moi africaniste, me racontait que Chang-Kaï-Chek (Jiang Jie-shi, comme je crois que la nouvelle doxa historique veut nous faire écrire, ou dire) avait inondé les villages chinois, au début des années 1950, de tracts. Mao décida de réutiliser les tracts pliés en deux, face imprimée vers l’intérieur, évidemment, et d’en faire des cahiers d’école.
En écoute : « Abandon » de Julien Jacob (album Shanti, 2000).
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