Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 19 juillet 2005

(Sans avoir lu) Yann Kerninon

Je copie-colle ci-dessous la très brève recension de l’ouvrage de Yann Kerninon, Moyens d’accès au monde. Six tableaux pour trouer le désert, dans le dernier numéro du trimestriel Lettres d’Aquitaine :

« Ce livre est conçu comme un “manuel de survie en milieu désertique”, c’est-à-dire, aujourd’hui. Le ton est celui d’un essai philosophique, mais il flirte souvent avec la poésie, l’autobiographie, la fiction, le pamphlet, le manifeste. L’auteur côtoie Heidegger, Nietzsche, Deleuze, Héraclite, Stirner ou Fourier mais aussi Gilles Châtelet ou Cornélius Castoriadis sans pour autant les nommer. Il fricote avec le Dadaïsme, le Punk, la musique expérimentale ou les Monty Python. »

Plusieurs formules sont à vomir dans cette présentation, qui me donne tout sauf l’envie de lire ce livre : l’emploi des verbes flirter (familier, journalistique, inepte), côtoyer (dénué de sens ici, ou prétentieux (comment prétendre «côtoyer» Héraclite ?)) et fricoter, qui serait acceptable, dans sa familiarité même, s’il faisait l’objet d’une quelconque conceptualisation (le fricotage comme relation affective, sexualisée ou esthétique à un mode culturel ?).

Quoiqu’il soit ici dit de la multiplicité des genres, les huit auteurs cités comme les modèles ou les compagnons de route de Kerninon en disent long sur son prétendu éclectisme : il s’agit, à l’exception de Héraclite peut-être, du panthéon de la bien-pensance gauchiste européenne. Aucune originalité en cela. Ou plutôt : rien de neuf, du ressassé, de l’éternellement remâché.

La seule (maigre) interrogation qui subsiste, et qui pourrait donner au moins la curiosité de vérifier ce qu’il en est, c’est le sens que Kerninon donne à l’expression milieu désertique ; je vois vaguement ce dont il pourrait être question, mais je crains que quelqu’un qui prend la musique punk pour modèle, et qui n’a, pour seules lectures, que les lieux communs les plus rabâchés de la gauche dite alternative, ne soit lui-même un digne représentant de ce que j’appellerais, pour ma part, le dessèchement culturel.

L’ouvrage est publié aux éditions Le Bord de l’eau, sises à Bordeaux.

Commentaires

Nietzsche est une idole gauchiste?

Écrit par : VS | mardi, 19 juillet 2005

Voisin de Stirner et Fourier, certainement!

Écrit par : Guillaume | mercredi, 20 juillet 2005

Bonjour,
Je tombe sur votre commentaire de mon livre par hasard... Je suis amusé de voir que vous assassinez un livre tout en avouant n'en avoir lu qu'une vague accroche écrite par mon éditeur. Moi qui aime bien Dada, cela me plait beaucoup ! Si vous me donnez vos coordonnées, je vous en fait parvenir un exemplaire afin que vous puissiez m'assassiner en connaissance de cause.
Bien cordialement.
Yann Kerninon

Écrit par : Yann Kerninon | mardi, 04 octobre 2005

Et voila, il se démerde toujours pour récolter des emmerdes, et puis des cadeaux. Bien fait.

Écrit par : Simon | mardi, 04 octobre 2005

Une réponse à votre commentaire sera publiée à 11 h 30 ce jour. Dois-je donc transférer mes critiques sur votre éditeur? Avouez que le texte d'accroche est remarquablement mauvais, et qu'il ne laisse rien augurer de bon du livre.

Remarquez aussi que je n'ai pas prétendu avoir lu le livre, donc il n'y a pas de malhonnêteté de ma part. Enfin, en donnant les références précises et en faisant un lien vers votre éditeur, je donne la possibilité à tous mes lecteurs d'aller y voir par eux-mêmes.

En connaissance de cause, je ne vous assassinerai certainement pas.

Écrit par : Guillaume Cingal | mercredi, 05 octobre 2005

Bonjour,

Je suis le défenseur masqué et l'admirateur transi de Yann Kerninon ! Mais je vois que l'intéressé a déjà oeuvré pour sa défense...

Je n'ai donc rien à rajouter, si ce n'est qu'en quelque sorte, Yann Kerninon est le Alain Pacadis des années 2000 !!

Longue vie à Yann Kerninon.
www.yannkerninon.com

Écrit par : guillaume | mardi, 15 novembre 2005

Les commentaires sont fermés.