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jeudi, 06 octobre 2005

L'insomnie étend

L’insomnie étend ses tentacules calcule s'immisce n'attend plus rien nous n'avons plus rien à attendre rien à attendre d’elle elle tend ses pièges elle a tendu ces filets nous n'avons rien attendu elle nous a perdus égarés nous sommes pris dans ses rets nous voici furieux furets devenus tigres dynasties perdues dans les draps oreillers vagabonds vont volant les plumes au vent une vie sans estime le cauchemar qui nous relie au sommeil et l’insomnie qui virevolte va en pagaille nous escorte est-ce que tu m’as vu souffrir m’as-tu vu saigner aux quatre veines l’insomnie sans pitié à un point de la nuit je déclare tout net tu n’existes pas je veux nier que l’insomnie existe plus de verbes d’action l’insomnie n’est pas une personne juste un vilain mot pas de vilénie délibérée de volonté de nuire ce n’est pas l’insomnie qui c’est moi qui ne dors pas qui ne sors pas de ce tourbillon et les mots aussi se bousculent comme aux tempes le sang comme aux pluies de décembre une froideur nouvelle un piquant retrouvé la froidure revigorée oui comme aux tempes le sang aux tempes d’argent je me fais des cheveux c’est ça et en disant en criant si silencieusement tu n’existes pas ce n’est pas toi insomnie tu n’es rien juste un mot qui désigne un état en disant criant hurlant cela je me poursuis moi-même je continue la lutte et je crée l’insomnie je lui donne une forme et une personnalité une force nouvelle oui elle existe c’est mon enfant je la pygmalionise modèle glaise et tourmente qu’il pleuve qu’il vente comme le sang aux tempes comme un courant d’eau pure un martin-pêcheur aperçu au bord de la Gartempe oh que je voudrais voir cet oiseau coloré mais l’insomnie est là juste le noir le rouge et les couleurs violentes comme le sang aux tempes comme aux tempes le sang s’en va éclaboussant mon sommeil ma nuit plutôt et tu n’existes pas car je n’existe plus épuisé je ne suis plus rien que ce désir sauvage et épuisé dormir enfin dormir c’est cela l’insomnie et comme aux tempes le sang le temps ne passe pas il bat les cartes rebat la mesure combat contre quoi contre rien c’est un combat vain l’insomnie n’est rien et à nouveau je je je

 

Commentaires

C'est assez étrange de voir de qu'elle manière elle est perçue. Pour Corbière c'est une vierge aguicheuse. Pour Olivier, elle creuse les heures, pour moi, elle est espiègle et pour toi, elle harcèle. Elle est même effrayante.

Écrit par : Livy | jeudi, 06 octobre 2005

En effet, je souffre fort peu d'insomnie, donc c'est une créature étrange, peu familière, maléfique. Pour continuer dans la veine de la personnification, those who are used to sleeplessness finally feel some fondness for the Goddess Insomnia, don't they?

Écrit par : Guillaume Cingal | jeudi, 06 octobre 2005

Au moment où je commence à me dire "ah ce Guillaume il me gonfle avec ses célébrations à la gomme" - 178 ans après que Lavoisier a écrasé un moustique sur le mur de son labo, etc - tu nous balances un texte comme celui-là, qui me coupe bras et jambes, superbe, magistral monsieur le magister !

Moi je suis bien introduite auprès de la Déesse Insomnie, car elle daigne me visiter assez souvent, mais nous avons des rapports ambigus d'amour/haine...

Alors ce soir je ne vais plus rien te dire d'autre que "dors bien" !

Écrit par : fuligineuse | jeudi, 06 octobre 2005

Fondness? Well it's a marriage of convenience qui comme beaucoup dans ce genre se transforme en une forme d'amour. Elle est là depuis tellement longtemps que there's no need to hate her (yes, feminine) especially as I don't just lie in bed waiting for time to go past. I can't work but write, paint (mostly my nails!), sing, dance, watch movies and loads of other things. The problem is that she seems to be bringing her cousins, Les Coquines or Espiègles, along to the private party and I'm finding it rude, really.
I did like the text as a literary piece but found it a bit shallow to judge her from the outside. But then don't we all do that sometimes?

Écrit par : Livy | vendredi, 07 octobre 2005

Fuli => Il y a, dans les célébrations à la gomme (oh, wait a sec, I'm thinking of renaming this "catégorie" after all...), un aspect non négligeable que je nomme "principe d'exaspération". Toutefois, cela provoque des quiproquos amusants, en grande partie grâce aux visiteurs que m'amène le sieur de Gougueule, et permet de tomber parfois sur de menues pépites.

Je prends ma gomme et je reviens...

Écrit par : Guillaume "Eraserhead" Cingal | vendredi, 07 octobre 2005

Je remarque en tout cas, cher Eraserhead, que tu réagis à la pique et non au compliment...
... Est-ce à dire que tu pourrais renommer la catégorie "Célébrations à la gomme" ??? :-)

Écrit par : fuligineuse | vendredi, 07 octobre 2005

Ne réagir qu'à la pique? C'est mon côté picaresque, à m'envoler icarément...

Ne réagir qu'à la ique? Ceux que je critique le plus violemment sont aussi ceux qui m'offrent leurs disques ou livres...

Écrit par : Guillaume | vendredi, 07 octobre 2005

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