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vendredi, 12 janvier 2007

Meilleur en effets de manche qu'en arithmétique

Mes sensibilités penchent plutôt vers la gauche, mais je n'ai jamais voté socialiste. Ou plutôt si, une fois : au second tour d'une élection cantonale, face à un candidat RPR en faveur duquel un candidat FN s'était désisté après tractations. J'ai donc voté une fois pour un candidat du P.S., comme j'ai voté une fois pour Chirac.

Bref... Là n'est pas le propos. Depuis que je sais que Miss Démagogue Ségolène Royal représentera le P.S. au premier tour de l'élection présidentielle, je me suis dit que 2007 ne risquait guère de changer la donne.

Or... Or... Ce matin, j'ai entendu M. Jean-François Copé déclarer, sur France Infos, qu'un professeur certifié en fin de carrière touchait à peu près 4.100 euros par mois (salaire net). Il se trouve qu'un professeur certifié à l'échelon le plus élevé de la hors-classe touche 2.850 euros (et ceci doit représenter une infime minorité des certifiés sur le point de prendre la retraite). Même un professeur agrégé de lycée, pour ne rien dire d'un maître de conférences, ne touchera jamais 4.000 euros en fin de carrière, même s'il s'est élevé au sommet des barêmes d'évaluation et des grilles salariales.

J'ai trente-deux ans, je suis maître de conférences, et, comme l'immense majorité de mes confrères, je suis titulaire de l'agrégation, qui est le plus prestigieux des concours d'enseignement (bac+5), d'un D.E.A. et d'une thèse de doctorat, ce qui me place, selon les calculs, à un niveau d'études équivalent à bac + 8 ou bac + 9. Vu que j'ai commencé à cotiser pour la retraite et à gravir les échelons hiérarchiques en 1994, en ma qualité d'élève de l'Ecole Normale Supérieure (Ulm), j'ai douze ans d'ancienneté, dans ma fonction sinon à mon grade. Or, je touche, depuis peu d'ailleurs, 2.150 euros par mois, sur douze mois bien entendu. Pour toute prime, je me vois verser une prime de recherche de 600 euros annuelle, et mes diverses activités de recherche et d'administration me prennent tellement de temps qu'il va de soi que je ne fais quasiment aucune heure complémentaire.

Il n'y a pas beaucoup de salariés, dans quelque domaine que ce soit, et qui, à un équivalent bac + 8 et avec douze ans d'ancienneté, touchent aussi peu... Loin de me plaindre, je considère au contraire que je ne suis pas trop mal payé et suis souvent agacé, même, d'entendre certains collègues se plaindre de leurs émoluments, ce qui me paraît indécent, mais quand j'entends un ministre mentir effrontément par populisme puant, il ne faut pas trop me chatouiller.

Autant dire que, si d'aventure je me laissais aller, au printemps, à voter pour la candidate socialiste contre Nicolas Sarkozy par exemple, je le ferais sans enthousiasme mais en pensant très fort à M. Copé.

 

En écoute : "Vanitatus vanitatum" (Robert Schumann, revisité par le Dave Douglas Tiny Bell Trio, album Constellations, 1995)

 

.............

Mince, au départ, je voulais faire une note très concise, voire laconique, du style

 Ce matin, j'ai entendu M. Jean-François Copé déclarer, sur France Infos, qu'un professeur certifié en fin de carrière touchait à peu près 4.100 euros par mois (salaire net). Il se trouve qu'un professeur certifié à l'échelon le plus élevé de la hors-classe touche 2.850 euros. Si je choisis, au printemps, de voter pour Royal contre Sarkozy, par exemple, je le ferai sans enthousiasme mais en pensant très fort aux mensonges de M. Copé.

 

et puis je me suis laissé emporter, car, pour ne pas être mal compris, il faut mettre les points sur les i... Mais l'effet recherché n'est pas le même, n'est-ce pas ?

23:24 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Politique, UMP

Commentaires

Il y a Bayrou, entre les deux. Il me tente de plus en plus, et dès le premier tour (car il va falloir voter utile dès le premier tour).

Écrit par : VS | samedi, 13 janvier 2007

Sur ce point, mon opinion est presque faite, depuis longtemps : ce sera Bayrou (dès le premier tour, car je doute qu'il figure au second).

Écrit par : Guillaume | samedi, 13 janvier 2007

Bon, moi ça sera quand même Ségo, je le crains, la mort dans l'âme… et parce qu'elle nous promet les 35 heures? (je vais avoir l'impression de ne plus bosser si je ne fais que 35 heures en comptant les copies, les réunions, les trucs à mettre en ligne pour les étudiants, les recherches, les publications, etc.) Ah non, m… les 35 heures, c'est pour le secondaire, nous on ne bosse pas pour Acadomia.
OK, ce sera Ségo pour voter utile et pour ne pas avoir un second tour Sarko- Le Pen. Mais l'expression la mort dans l'âme correspond tout à fait à ce que je vais faire. Parce que je crains que Bayrou n'appelle à voter Sarko en cas de face à face Sarko-Ségo!

Écrit par : Delphine | dimanche, 14 janvier 2007

Et moi, ce sera Pierre Juquin, le seul qui puisse apporter une réponse aux... euh, qu'est-ce que je raconte encore ? Euh... Euh...

(Veuillez excuser cette interruption momentanée de mon texte, un récent visionnage du magnifique et bouleversant « Retour des tomates tueuses » [John De Bello, 1988] ayant passablement altéré mes repères temporels l'espace de quelques instants).

Je reprends donc. Il m'est avis que si l'on n'est guère inspiré par Ségolène Royal ni (et encore moins, allais-je écrire, au risque de laisser transparaître mon juquinisme passé) par Nicolas Sarkozy, mieux vaut peut-être attendre de savoir, avant de se prononcer sur un nom pour le premier tour, si Jean-Marie Le Pen obtiendra ou non ses cinq cents signatures. Il a, semble-t-il, pas mal bluffé avec ça les dernières fois en jouant les martyrs mais, selon certains politologues autorisés (vous savez bien : ceux qui causent dans le poste), ce ne serait plus forcément dans la poche pour lui en 2007.

Certains observateurs avisés (ceux à qui il arrive de causer dans le poste lorsque les politologues autorisés leur cèdent la place) émettent au contraire l'hypothèse que le clan des derniers chiraquiens pourrait bien donner des consignes secrètes aux quelques élus locaux sur lesquels notre président bien-aimé peut encore compter afin que ces derniers accordent leur parrainage au Breton borgne bedonnant, lequel, s'il pouvait ainsi se présenter, mordrait alors à pleines dents sur l'électorat de la droite dite sécuritaire au détriment du petit Nicolas. Dans le même ordre d'idées, certains se mettent déjà à évoquer une éventuelle consigne de vote, tout aussi secrète, cela va sans dire, en faveur de Ségolène au cas, plus que probable, où le résident actuel de l'Élysée ne se représenterait pas. Une victoire socialiste présenterait en effet l'avantage pour Chirac de plomber durablement le « petit salaud », comme l'a longtemps affectueusement appelé Bernadette, et de permettre de placer sur orbitre un fidèle du genre Juppé ou Galouzeau pour la prochaine présidentielle, dans cinq ans.

Tout cela n'est que conjonctures, me direz-vous. Certes, et n'étant moi-même ni politologue autorisé, ni observateur avisé, inutile de dire que je n'ai pas grand avis là-dessus. Je rappellerai simplement à ceux qui croiraient notre grand Jacquot incapable d'un tel machiavélisme qu'il n'avait pas hésité à torpiller Giscard en 1974 en donnant secrètement comme directive à son R.P.R. de voter Mitterrand au second tour, ce qu'a d'ailleurs enfin confirmé Valy l'accordéoniste il y a peu dans le dernier volume en date de ses mémoires (ajoutons pour la bonne bouche que le P.C.F. donnait tout aussi secrètement à ses militants de l'époque la consigne du « vote révolutionnaire » en faveur de Giscard, seul capable, pour Georges Marchais et ses amis du comité central, d'empêcher l'hégémonie socialiste sur la gauche...).

Seule conclusion à tout cela : allez Pierrot ! Euh... oui... je crois qu'il est effectivement temps que j'aille me coucher.

Écrit par : Chieuvrou | lundi, 15 janvier 2007

Inutile, cher Guillaume, de me le faire remarquer, je viens de m'apercevoir que j'ai écrit « conjonctures » pour « conjectures ». Le cinéma de John De Bello laisse décidément chez ses spectateurs des séquelles des plus inattendues...

Écrit par : Chieuvrou | lundi, 15 janvier 2007

Lu dans le Canard enchaîné daté du 10/01: Copé aurait prétendu que la dette baissait. En fait, en 5 ans, elle serait passée de 55 à 66% du PIB. Il faut être nul en maths pour devenir ministre du budget?

Écrit par : Delphine | lundi, 15 janvier 2007

Quand j'ai écrit que Chirac avait vraisemblablement contribué à la défaite de Giscard en appelant secrètement à voter pour leur adversaire commun en 1974, je me suis quelque peu emmêlé les pinceaux puisque cette habile manœuvre s'est bien entendu déroulée en 1981 (de même, du reste, que la consigne du « vote révolutionnaire » des joyeux brejneviens de la place du Colonel-Fabien en faveur de l'Auvergnat de Paris). En 1974, Chirac avait simplement poignardé Chaban dans le dos en appelant, ouvertement cette fois, à voter Giscard...

Tomates tueuses ou pas, ce n'était pas mon jour.

Écrit par : Chieuvrou | lundi, 15 janvier 2007

J'avais remarqué la boulette pour 1981, mais j'attendais que le sieur Astolphe s'autodénonçasse. Sinon, "orbitre", on ne revient pas dessus, alors ?

Écrit par : Guillaume | lundi, 15 janvier 2007

.................. jamais vu The Killer Tomatoes, mais un ami m'en a dit le plus grand bien (un must, avec *L'attaque de la moussaka géante*, si j'ai bien suivi) ..................................

Écrit par : Guillaume | lundi, 15 janvier 2007

« PLACER SUR ORBITRE »

Oserai-je prétendre qu'il ne s'agissait de rien moins sous ma plume que d'un puissant jeu de mots, voire d'un fulgurant néologisme digne de figurer parmi ceux que nous a fait découvrir il y a peu l'aimable Simon, visant à signifier que MM. Juppé ou de Villepin pourraient, le cas échéant, être mis sur orbite pour pouvoir, le moment venu, jouer les arbitres (en l'occurrence, entre un Nicolas Sarkozy dont l'étoile aurait sérieusement pâli du fait d'un échec à la présidentielle de 2007 mais qui, ne rêvant que de cela depuis sa première tétine, serait de nouveau partant pour conquérir le trône de France en 2012, et un Jacques Chirac qui, ne supportant plus de devoir sans cesse se rendre aux convocations des juges depuis son retrait de la vie politique, s'estimerait à nouveau, au grand dam des caciques de l'UMP, le mieux à même de chasser l'usurpatrice Marie-Ségolène Ière de son palais de l'Élysée à lui) ?

Non, je n'oserai pas car il y a quand même des limites à la mauvaise foi.

Je plaide donc une nouvelle fois coupable pour cet orbitre qui avait effectivement un drôle d'air, même si ce n'est pas faute de m'être relu. Que voulez-vous, il y a des jours, comme ça, où on laisse passer les pires boulettes et d'autres où, pour des erreurs plus banales, les yeux vous sortent quasiment des orbitres.

Écrit par : Chieuvrou | mardi, 16 janvier 2007

Tu aimeras peut-être Phersu : http://alxls.free.fr/index.php?2007/01/24/171-pouvoir-d-achat-des-enseignants

A suivre chez lui : un feuilleton des folles aventures de Monique Canto-Sperber

Écrit par : VS | mercredi, 24 janvier 2007

A Ségolène Royal, vous préferez les petites étudiantes ?

Écrit par : Anonymous | dimanche, 28 janvier 2007

Pas nécessairement. Dans tous les cas, je préfère Ségolène Royal aux imbéciles anonymes dont l'adresse IP est 172.186.175.9. N'oubliez pas que la diffamation anonyme est un délit passible de prison.

Écrit par : GC | dimanche, 28 janvier 2007

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