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vendredi, 29 juin 2007

Nu bleu aux bas verts

On a beau lui montrer la pendule, les aiguilles qui se déplacent, ou le cadran noir et orange de la sonnette, ou encore la couverture bariolée d'un livre sur les châteaux-forts qui traîne là, près du radiateur, son regard toujours en revient, reste rivé au Nu bleu aux bas verts. La fibre des jours se teinte de gris si les nuages, comme des montagnes, culminent. Déjà le fétichisme des couleurs, des découpages, du corps jouet, se dessine, s'installe peu à peu, et peu à peu on descend en l'accompagnant les pentes neigeuses de montagnes imaginaires. Bientôt le cadran aura éclaté, le tintamarre des jours eux aussi orangés s'assouplira, et il sera temps de dévaler, encore et encore et encore et encore, les lettres dansantes, par la malle-poste.

Où sont passées les lumières ? Juste sous les paupières. Ou : au fin fond des chaumières. Pas de quoi trembler de chaleur absente. Le rêve de cette nuit (morsure de vipère et infirmière hermaphrodite), on l'oubliera.

Commentaires

J'ai eu un vrai choc, cet après-midi. Rendez-vous à la clinique vétérinaire à cinq heures moins le quart. Je sens que je vais être très en avance (comme toujours). Je passe donc à la maison de la presse et achète "La Magazine littéraire" de juillet-août.

Dans la salle d'attente du véto, je l'ouvre... et fait un saut, à la page 5 : il y a, là, une photo de Guillaume Cingal dans 20 ou 25 ans. Il s'appelle Orhan Pamulk, il est prix Nobel.

Bonne chance...

Écrit par : Didier Goux | vendredi, 29 juin 2007

1. Damned ! Didier a raison. La ressemblance est troublante.

2. Où sont passées les lumières ?
(qui nous guidaient)
Juste sous les paupières
(qui nous bridaient)
Ou au fin fond des chaumières
(qui nous gardaient)
Ou bien au bord des sablières
(qui nous bordaient)
En rangées bien régulières
(qui nous quittaient)

Écrit par : fuligineuse | samedi, 30 juin 2007

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