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vendredi, 07 septembre 2007

Sourire aux fossettes

Tags et trous

 

   Pour rentrer, j’ai coupé à travers champs et me suis retrouvé à devoir enjamber, pataudement, un large fossé. Au bout de la rue Tartifume, j’ai salué une vieille dame très rabougrie et un monsieur plus jeune, septuagénaire peut-être, qui tenait en laisse une sorte de berger allemand et s’est écarté pour me laisser passer, car le fil rouge sur lequel tirait le chien barrait tout le chemin. Malgré mes acrobaties délicates sinon périlleuses, j’ai mis huit minutes à revenir, contre treize à l’aller, sur trottoirs et voies.

   J’ai volé des vues, des voix. J’ai volé l’odeur atroce du kérosène, et les couleurs des panneaux À vendre placés aux murets des maisons. J’ai volé le bleu noir des nuages gris, et l’éclair soudain du soleil. J’ai volé du regard les trous dans les parpaings du mur, toujours rue Tartifume. J’ai volé par la mémoire, je me suis rappelé les photos d’avril.

   Dans le lotissement, rue du Colonel Chabert, j’ai salué ce monsieur avec qui nous discutions parfois à la sortie de l’école maternelle, et j’ai volé au même instant l’image enfouie d’un enfant arborant tétine et sourires dans une poussette canne.

   J’ai volé encore l’odeur du kérosène, et le tintamarre des avions de chasse.

   Les clefs du kleptomane ont tinté contre la porte du garage ; c’est l’affaire de cinq minutes.

 

Ciel fuligineux

Commentaires

Ouh la vilaine, elle lit les blogs pendant ces heures de travail ! (pour se consoler du niveau affligeant de ses 2nde...). Quelle tranquilité dans ce message; on se croirait toujours en vacances !

Écrit par : aurélie | vendredi, 07 septembre 2007

pendant SES heures, of course...

Écrit par : a | vendredi, 07 septembre 2007

Sourire édenté de la mort, on dirait un spectre.

Écrit par : VS | samedi, 08 septembre 2007

Les commentaires sont fermés.