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lundi, 19 novembre 2007

Considérations sur la clepsydre des cercueils

Figurez-vous qu'on approche du 5555ème commentaire... Grâce à Zvezdo, j'ai pu me plonger avec délices dans la longue histoire d'une phrase complexe, qui peut servir tant en sémantique qu'en sémiotique ou en traductologie. (Bien entendu, il n'y a pas de traduction possible de la phrase aux dix bisons en français, pour une seule raison : l'absence, en syntaxe française, du pronom relatif elliptique.)

Tout ça pour dire que, si j'ai relié ça à l'approche feutrée du 5555ème commentaire, c'est que ça m'a rappelé le débat oulipien autour de l'alexandrin le plus court. Perec (ou Roubaud (mais je crois tout de même que c'était Perec)) avait suggéré

WWWW

 

et j'ai échafaudé de mon côté, il y a déjà longtemps (dix ans ? ça passe !)

!?

 

avec diérèse sur le premier hémistiche.

Rassurez-vous : quand j'aborderai (si ce maudit blocage prend un jour fin) God's Grandeur et Le Gallienne en séminaire de sémiotique, we won't go to such lengths.

 

En attendant, je suis patraque. Dans le même état, peu ou prou (météo humide et nuageuse comprise), que lorsque je lisais Wasabi d'Alan Pauls. Les livres sont des états, comme les êtres : je fais à l'aise (à lire à haute voix, syncopé). Là, c'est Le sanatorium au croque-mort qui m'accompagne (avec Moby Dick toujours et The Drift Latitudes, bientôt terminé), et je n'ai pu m'empêcher de remarquer que, à en croire le titre original de ce livre, croque-mort se disait klepsydra en polonais, ce qui est bien étonnant. Aussi remarqué que, s'il y avait quatre traducteurs, ils s'étaient partagés les 13 textes de ce roman composite. (Quand je songeais à cela, tout à l'heure, dans le faux Voltaire, je me suis souvenu de mon lointain désir d'écrire un article sur la tentation du composite novel en Afrique du Sud : Breytenbach, Wicomb, Tatamkhulu Afrika. Il faudra y revenir.)

Quatre traducteurs, pourquoi pas ? Mais, dans le cas d'un roman composite (ou d'un cycle de récits, cycle de nouvelles (la Chaminadour de Jouhandeau peut servir d'approximation première)), ne risque-t-il pas d'y avoir une dissolution des motifs. Le risque est que, si les traducteurs sont sérieux, ils passent plus de temps à se concerter et à traduire l'ensemble que si le recueil avait été confié à un seul bon traducteur dès le principe...

Tout ça vasouille, c'est le temps humide. Retenu la description très frappante du joueur d'orgue de Barbarie dans le premier texte ("Le Livre"). Curieux comme l'évocation de l'exaltation rituelle et singulière du Livre avec un L majuscule débouche sur la vision de l'enfant perdu dans les feuilles éparses et déchirées d'un trivial catalogue publicitaire, plus du côté de Rimbaud que de Mallarmé.

Commentaires

Sinon, il y a dans cet article 7,67% de « a » (165 pour 2155 caractères, espaces et ponctuation non compris), ce qui un peu inférieur à la moyenne des occurrences du « a » dans un texte français (celle-ci est de 8,34%).
C’est une remarque futile, de toute évidence dénuée d’intérêt…
Les livres sont des états, je suis bien d’accord.

Écrit par : marie | mercredi, 21 novembre 2007

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