Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 08 octobre 2010

La Ceinture de jade

Cette vie qui fondait à vue d'œil donnait l'impression d'aspirer passionnément, furieusement,   à reprendre la forme sous laquelle elle était origi­nellement apparue : se pelotonnant pour  retrou­ver la position du fœtus dans le sein maternel. Le front enseveli dans ses propres genoux, la vieille avait perdu tout lien avec la vie environ­nante et, retirée dans le cocon de sa concentration utérine, elle en appelait à Dieu, à son Seigneur. Klevtsov ressentit une telle pitié et une telle tristesse qu'il lui souhaita de tout cœur de ren­contrer son Dieu, et de le suivre, accrochée à sa main. Sa disparition n'aurait causé nuls regrets poignants ni dans la maison de l'institutrice du village, ni dans le monde alentour. Et c'est avec cette pensée que, se frayant un chemin entre les rangées de fidèles, il sortit de l'église.

 

Anatoli Kim. La Ceinture de jade. Traduit du russe par Michèle Astrakhan.

Nîmes : Jacqueline Chambon, p. 104.

Les commentaires sont fermés.