Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 30 mars 2011

Page envahie par les herbes folles

29 mars 2011.


Je dois dire que j'écoute beaucoup mon album du trio d'Issam Krimi. Je dois dire que j'écoute Issam Krimi. Même sur le verbe principal, surtout sur le verbe principal, l'intonation change, modifiant fondamentalement le sens de ce devoir. Comment le marquer à l'écrit ? au fer rouge ? (Dans un fichier Word, j'aurais des fers rouges.)

L'album s'intitule Eglogues 3. Je jure que je n'ai pas fait exprès. La composition qui ouvre l'album s'intitule 28 août. Je jure que j'ai fait exprès. (De là, il pourrait y avoir des digressions, des Allée de la Cordaize (Tours, 28.08.2008.) dérapages, des virages, et quelques saines réflexions sur les dates : 11 juillet, date de naissance de mon fils aîné et titre de la composition qui ouvre un album du trio de Sophia Domancich, La part des anges. Et ce 28 août, donc, que, partant du titre lu sur le disque orange et noir, j'ai recherché dans ma "galerie", comme le veut la terminologie francophone de Flickr, m'a ramené à la maison, au jardin envahi d'herbes folles, de l'allée de la Cordaize, alors que, pas plus tard qu'hier (28 mars), je remarquai, en passant, comme chaque jour en allant au travail, que de longues plaques de mousse envahissaient la partie de trottoir la plus à l'ombre de cette même allée de la Cordaize... Et que cela m'évoqua ce que j'avais lu la veille, l'Eloge de la mousse que va publier Philippe Picquier... Etc.*)

Tout le voyage n'est-il pas une métaphore de l'album photographique ? Tout cet indigeste texte, résurgence possible du projet de Très long texte, n'est-il pas, tout simplement, une descente aux enfers de l'empilement des images ? Le thème central, réexposé au cor anglais, est ensuite l'objet de variations confiées aux cordes seules. Orange, et noir, et orange de nouveau, avec des lettres blanches, le nom d'Issam Krimi, que je ne connaissais pas lorsque j'achetai ce disque (il y a trois ans ? quatre ? cinq ?), d'occasion probablement, sans faire le larron. Enfoiré, va ! --- Il a dit : "Enfoiré, va !" --- Toujours est-il que ça ne me viendrait pas à l'idée de me faire enlever au Niger. Lassé de ces allées-venues, il parque la voiture devant un grill. Mince, nos précédentes tergiversations, déambulations mentales (tandis que je vais de l'avant, longe, excurse), nous avaient conduit au château de Chamerolles. Le kangourou cria. le kangourou cria. Orange, et une large bande noire peuplée de lettres et de chiffres en caractères oranges, et orange de nouveau --- et c'est tout de même un album. L'ouvrant au hasard, il tombe sur une vue en couleurs du château de Cordès. Je jure que je ne l'ai pas fait exprès. Je jure que je ne l'ai pas fait exprès. Et ainsi va le nom, ainsi vont les phrases qui s'enchaînent (mille excuses).**

Album, il ferait beau voir. Je n'arrête pas de chier. Un violon de faïence, la corde tendue, et qui est parvenu jusque là a lu la première occurrence, je pense, sur l'ensemble de mes sites, du verbe chier. Un violon de faïence, la corde tendue, et, chasse tirée comme les couteaux (pas mieux), je n'arrête pas de chier aujourd'hui. Pourtant ce n'est pas chasse gardée. Demain ça ira pareil (pas mieux). De nouveau, la correctrice fait remarquer la propension de l'écrivain en herbe (folle, sauvage, ombellifères envahissant la vue et ne permettant de voir que partiellement le blanc impeccable des volets) à user de parenthèses, à en abuser à la toute fin des phrases (comme ici). Quand ce n'est pas en les posant là, blocs isolés, incompréhensibles. (Pas mieux.)

Tandis que j'excurse, elle exulte. S'insurger n'est pas tout. Anne Delestrade relâche un chocard qu'elle vient de baguer***. Tout au cordeau, bien sûr. Le point n'était pas là. Le point ne devait pas être là. Quand même, cet album est génial. Je dois dire que cet album est gé-nial. (pas mieux.) Je dois dire que j'écoute toujours plus souvent, toujours plus admiratif, mon disque du trio d'Issam Krimi.

Il fait des phrases. Il pose des parenthèses. Il pointe du doigt (pas mieux) des italiques ludiques. Aussi il dit qu'il n'arrête pas (aujourd'hui) de chier. Des histoires de violon de faïence. C'est à n'y rien comprendre. C'est à n'y rien comprendre. Herbes jaunes, séchées par le soleil, cela n'a rien d'un champ fleuri de coquelicots ou de myosotis. Sur ces fleurs de rhétorique je vous laisse, il reste à creuser le texte (de l'intérieur (cavatine)).

La correctrice s'insurge : il recommence ! (Je dois dire que ça ne me réussit pas trop d'écrire en écoutant, toujours plus admiratif, Eglogues 3 d'Issam Krimi.)

Les commentaires sont fermés.