lundi, 02 mai 2011
Le monde libéré d'Osama bin Laden
Scènes de liesse aux Etats-Unis. Comment peut-on se réjouir d’un assassinat ? Que cela est peu chrétien. Ce neveu d’une victime des attentats du 11 septembre qui déclare que c’est l’un des plus beaux jours de sa vie… qu’est-ce que cela change à ce qui s’est passé le 11 septembre ?
Même en essayant, je n’arrive pas du tout à comprendre cette mentalité selon laquelle la vengeance change quoi que ce soit. Lors de conversations sur la peine de mort, il m’est arrivé de dire que, même si quelqu’un tuait les êtres qui me sont le plus chers, je ne changerais pas d’un iota ma position sur la question. Aucune vengeance ne peut réparer l’irréversible, et rien n’est plus atroce que la vengeance institutionnalisée, la vengeance muée en système.
Scènes de liesse. Les mêmes, en miroir, que celles de « la rue arabe » qui célébrait, en certains endroits, les attentats imputés à al-Qaeda. Deux faces d’une même médaille rouillée et épouvantable.
10:45 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Oui, dans ma naïveté, je ne m'attendais pas à cela. Comme si ça changeait quoi que ce soit à la mélasse dans laquelle nous sommes englués.
Écrit par : VS | mardi, 03 mai 2011
Mêmes débiles fanatiques et incultes de part et d'autre, voilà ce qui ne change pas. Les titres des tabloïds américains ? "Got him" et "Rot in hell". Navrant.
Écrit par : Guillaume | mardi, 03 mai 2011
Au moins, on ne peut pas reprocher à ces veaux d’être intégristes, puisque, comme tu le soulignes, tout cela est bien peu chrétien… Tout à fait d’accord avec toi, cela dit, même si l’on peut concevoir que la douleur d’avoir perdu un proche altère le jugement. C’est d’ailleurs bien pour cette raison que l’obsession actuelle de "la parole donnée aux victimes" a des côtés agaçants. Si l’on tuait un être qui m’est cher, je crois que je pourrais aller jusqu’à me battre pour faire libérer son meurtrier rapidement, histoire de m’en charger moi-même, ce qui ne m’empêcherait pas de reconnaître, rationnellement, que la vengeance n’est pas la justice. Névrose, quand tu nous tiens…
Écrit par : Bab | vendredi, 13 mai 2011
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