lundi, 11 juillet 2011
Pierre, pitance, in-pace
C'était le même édifice en pierre noire ou grise baigné de la même lumière morte où l'on servait la même pitance intemporelle à des jeunes gens transférés de leurs humides oubliettes dans l'in-pace de l'internat.
(Pierre Bergounioux. Le premier mot. Gallimard, 2001, p. 30)
N'ayant pas été logé, pour mon hypokhâgne (ni d'ailleurs par la suite), à l'internat, et n'ayant pas non plus quitté l'âpreté de la Corrèze pour la morne Limoges, je n'ai, de mes années de classe préparatoire, que des souvenirs lumineux, éblouissants aussi de sérénité. J'étais sans doute plus décomplexé, et sans attentes, que P.B. Aussi: j'ai pu avoir des professeurs plus enthousiasmants que lui. Néanmoins, néanmoins… Se peut-il que les lieux comptent plus que tout pour donner le ton d'une année, ou pour infléchir ce que l'on comprend d'un cursus ?
12:44 Publié dans Blême mêmoire, Le Livre des mines, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Incroyable la manière dont Bourdieu décrit l'internat où il était à l'âge du lycée. Ça se trouve dans son livre Esquisse pour une auto-analyse. On dirait le Petit Chose...
Écrit par : elizabeth l.c. | mardi, 12 juillet 2011
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