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vendredi, 18 mai 2007

Minuscules, 1

Il faut beaucoup de résolution, c’est-à-dire aussi un œil résistant aux pixels en pagaille. Quitte à tout considérer comme réservoir, répertoire, bassin d’orage même – et même (surtout) ces revues, ces milliers de pages qui s’entassent en tous recoins et dont on pourrait, à chaque page ouverte, faire son miel – pourquoi ne pas prendre la tangente, comme le veut un stupide cliché contemporain, ou tracer en virant à l’oblique. (J’aime tant le vol des hirondelles.)

Ainsi, veux-je citer les premières phrases de l’article que Marie-Laure Delorme consacra il y a deux ans à Jean Rolin dans le Magazine littéraire, je me trouve à vouloir décrire le sourire qu’arbore l’écrivain sur la photographie (et qui, lèvres plissées vers le bas, est néanmoins un sourire de joie douce, nullement un rictus), à chercher dans ma mémoire si j’ai lu, de Jean Rolin, autre chose que La Frontière belge (à quinze ans, et alors n’y ayant pas compris grand-chose), mais aussi à tourner en tous sens ce mot-là, magazine.

Que les centaines de fascicules entassés me soient un réservoir, une cuve, gisement, carrière abysse, est-ce encore l'affaire ?

Qu’importe :

     Le style dit tout. Les phrases de Jean Rolin, remplies d’une multitude de « peut-être », de « ou », de « à tort ou à raison », charrient un monde miné de l’intérieur. Minuscules bouts d’humanité comme tombés de la marche du temps. Entrez donc dans un univers incertain.

 

Il y avait là, dans le choix de ces clonages (ou plutôt, de ces boutures), l’envie d’en revenir à ce qui me possède (et non à ce qui m’appartient), renversement éminent de tout désir du possessif. Faire mien ne m’intéresse pas.

Commentaires

ça m'interroge toujours aussi, chez Jean R, cette capacité à rendre temps et espace perceptibles, un peu comme chez Nicolas Bouvier - à quoi ça tient je sais pas

l'an dernier,il y a eu "Terminal Frigo" ce tour de France par les ports, rien d'autres que quelques descriptions de bureaux, de vues depuis la fenêtre d'hôtel, de moments dans tel bistrot et on comprenait tout

cette année il y a eu "l'homme qui a vu l'ours", les reportages vendus à Libé, Le Figaro, PlayBoy, Air France Magazine etc : chaque fois débarquer dans un bout du monde, genre la frontière égyptienne au temps de la 1ère guerre d'Irak, et prendre comme ça au micro zoom - les journaux ont dit (fièrement et en bien) que c'était un travail de journaliste, non, c'est juste ce qu'il lui faut pour son écriture - et c'est puissant

moi j'aime bien sa façon de sourire (dans le Mag Litt je sais pas, mais en vrai) - et on peut parler de lui tranquille, il a même pas de mail
http://www.tierslivre.net/krnk/spip.php?article44

Écrit par : F | vendredi, 18 mai 2007

C'était justement "Terminal Frigo" (deux ans déjà ;-)).

Écrit par : Guillaume | vendredi, 18 mai 2007

... et un autre bon livre de Jean Rolin : "Zones" (en Folio), promenades amères dans Paris et banlieues... "La nuit est tombée, comme convenu."

Écrit par : fuligineuse | samedi, 19 mai 2007

PS : Question fondamentale : peux-tu nous exposer la différence que tu fais entre "traversin" et "polochon"...

Écrit par : fuligineuse | samedi, 19 mai 2007

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