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mercredi, 13 mars 2013

Aaaaaargh ou youpi

Il est notoire que je ne suis pas carriériste, puisque, depuis 2005 au moins (tiens ? année de naissance de ce carnétoile… coïncidence ? je ne kroille pas), j’ai fait à peu près tous les choix qui m’éloignent des promotions, des avancements, et surtout, surtout, de la sacro-sainte HDR (Habilitation à Diriger des Recherches), ce fleuron de l’Université française, ce sésame, ce fanal, ce CRITERE ABSOLU au titre duquel, entre un feignant complet grand intellectuel retiré dans sa tour d’ivoire qui ne fait qu’à moitié ses cours et ne fait jamais ni réunion ni travail de fond dans sa fac MAIS publie en dix ans 20 articles et 1 livre que personne ne lit de première importance, et un tâcheron qui fait tourner la boutique en s’occupant des échanges Erasmus, de faire les emplois du temps, d’assurer les cours dont personne d’autre ne veut, d’aider les étudiants dans leur projet professionnel ETC., le premier finira professeur hors-classe à 6.000 euros par mois, avec des semestres sabbatiques dans l’intervalle, et le second prendra sa retraite de maître de conférences, avec, peut-être, s’il n’a pas trop déconné, 3.000 et quelque euros dans l’escarcelle. (Je ne mentionne pas, parmi les privilèges du second, le droit de bosser in situ 5 jours sur 7 pendant 40 semaines et de recevoir les mails des collègues absentéistes qui s’offusquent qu’on envisage de leur demander de venir sur leur lieu de travail en dehors des 24 semaines de cours, et, sacrilège absolu, le vendredi.)

 

Eh bien, figurez-vous que le plumitif, le polygraphe, le tâcheron Cingal essaie depuis deux ans (après un hiatus de trois années de jachère) de renouer les fils de sa recherche, en se disant que, si, si, il est capable de tout faire, et qu’il va se remettre à publier, oui, oui, oui. Figurez-vous que, autre coïncidence, il va être appelé à plusieurs reprises, dans les deux ans, à siéger dans des jurys de thèse (ce qu’il a déjà fait en 2003 et 2004). Or, il vient, à la demande d’une doctorante, de tenter une plongée en eaux troubles, à savoir dans son propre CV.

Il va de soi que je n’ai pas de CV à jour, et même la version ancienne doit être quelque part dans un pénultième, voire antépénultième, voire antédiluvien ordinateur portable.  Que fis-je, oncques ? Ni une, ni deux, une recherche fissa sur la base bibliographique du MLA, à mon nom. Fissa toujours, je classai tous les articles que j’ai écrits et qui sont répertoriés dans MLA, et, alors qu’il en manque une demi-douzaine, MLA en répertorie pas moins de quinze, dont trois seulement publiés pendant mes années de thèse, ce qui signifie qu’en allant rechercher les trois ou quatre articles importants qui ne figurent pas dans MLA, et si j’avais eu le temps – ou l’inspiration, ou l’envie – d’écrire les articles correspondant aux cinq ou six communications de ces cinq ou six dernières années, j’aurais à peu près de quoi attaquer le dossier de synthèse et enquiller sur la fichue HDR.

Aaaaaargh, hein, ou youpi, ça dépend du point de vue.

17:20 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Toujours fabula : http://www.fabula.org/actualites/langues-discours-pouvoirs-en-contextes-coloniaux-et-post-coloniaux_56268.php (plutôt dans la ligne d'un autre commentaire, mais je répartis).

Écrit par : VS | lundi, 01 avril 2013

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