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samedi, 06 avril 2013

Le Vert mystérieux

Je n’imaginais pas, mercredi, en évoquant, avec Éric – qui n’en avait jamais entendu parler –, les labbes (j’ai même cité le nom plus ancien de stercoraire, car les connaissances d’Éric en matière de poésie et de littérature du dix-neuvième siècle me semblaient à même d’éveiller, là, quelque souvenir en lui), et en me disant que je ne croyais jamais avoir rencontré le mot anglais, skua, ailleurs que dans des guides ornithologiques, je ne m’imaginais absolument pas que, ce samedi, je lirais, à la page 100 de Walking to Hollywood, une phrase contenant ce mot, justement, l’une des 3 phrases du très bref chapitre 5.0078125 :  « A giant skua hung above a perfectly round pool in the sward. »

Il s’agit d’une forme de coïncidence assez habituelle, si ce n’est qu’en général c’est une expression ou un mot que l’on ne connaissait pas qu’on se met à voir jaillir partout. Rien de tel avec les labbes (qui figurent au moins dans une de mes lectures favorites de jeune adolescent, L’Île verte de Pierre Benoît), les stercoraires (mot que je découvris plus tardivement et qui m’a toujours fait entrevoir quelque parenté, autant marine que sonore, avec les corsaires) ou les “skua”, donc, à l’anglaise ; je ne doute pas qu’une rapide recherche dans les limbes du projet Gutenberg suffirait à faire émerger, en quelques clics, des phrases contenant ces mots et extraites de livres qu’Éric comme moi avons déjà lus. (Au hasard, et pour parier : Moby Dick ou Arthur Gordon Pym. Pour ce billet, je me refuse à toute recherche lexicale, remettant à plus tard (ou à jamais) d’ouvrir le Littré, l’OED, le Projet Gutenberg.)

Sur skua, Éric, lui, s’en tenait à l’homophonie avec les brochettes (skewer).

Labbe est un mot très beau, et, quoique je ne la trouvasse guère sublime, une collègue de mes années nanterroises était toujours, dans mon esprit, liée à l’oiseau, plus qu’à des références ecclésiastiques plus attendues, et ce par la vertu de la proximité sonore avec le nom de l’oiseau, peut-être aussi parce que, silencieuse, calme et presque transparente à force de pâleur, sa figure contrastait sévèrement (plus qu’allègrement) avec le vol puissant de ces oiseaux fuligineux, anthracite, très bruns, pour ne pas dire – parfois – noirâtres.

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