samedi, 07 décembre 2013
Huit faïences de décembre
I
le papier
forêt blanche de signes absents
chemin de sable brûlant
impuissant face au viol
des métaphores
II
des angles morts
les passants voient
les signaux de brume dans
la nuit
les remugles de la brume
éventent leur potage
pour d’autres aveux
défaits
ongles sans âge
passade du bitume
la nuit allume des feux
près des arbres qui ploient
sous les fruits
poteaux d’angle retors
III
Stries roses dans le ciel de décembre
Cris de l’aube dansent frêles ombres
Je viens de redescendre à terre
où m’attendait un spectre grêle
les draps ont-ils livré tous leurs secrets
Hiver : le silence des arbres
à l’aube se déploie sur un ciel de traîne
IV
démarre en trombe
enfin les lueurs
la clarté
la splendeur sereine
la pluie vive du bleu du ciel
le froid qui nous désempare
nous calfeutre aussi
langue une amarre
dans l’ombre
V
le goût russe
d’avoir gardé le fruit sous la cendre
une plaine qui s’ouvre
aux horizons de la noyade
éviter la prolifération
des adjectifs malencontreux
ce que j’ai posé sur la table
à côté des 17 miettes
de pétrisane :
un étal à jardinage
nécessaire pour les orties
ainsi, le fruit
au parfum conservé sous la cendre
comme neuf
s’épanouit
VI
tu riras moins
quand tu verras
se briser l’anse
l’ancre jetée à l’horizon
s’envoler,
la brume tenace
tu riras moins
en entendant
le cri chaloupé des corneilles
l’anse de la tasse qui casse
le récif coupant dans la baie
VII
traversées dans le bleu pétrole
un fantôme trace son ombre
passe muraille
comme ailleurs
l’herbe plus verte traversée
VIII
tarlaques
pas trop
ici pas trop de tarlaques
la tête-de-loup
fleurit à chaque recoin
dès qu’un arbre bouge
sous le vent
froid des tarlaques
accrochées aux réverbères
aux lampadaires
aux becs-de-gaz
Tours, rue Mariotte, 2 - 7 décembre 2013
15:24 Publié dans Buandes | Lien permanent | Commentaires (0)
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