samedi, 17 septembre 2016
Au prisme du Styx
Mieux vaut en rire que de s'en offusquer.
Je découvre aujourd'hui l'existence d'un prix littéraire sobrement nommé Prix du Style. Étonnement, mais pas longtemps : en effet, à l'heure où la très large majorité des prétendus écrivains ne savent plus ce qu'est une phrase, et où tant de critiques nous parlent d'écriture blanche pour des écritures vides (Philippe Claudel, Véronique Ovaldé, j'en passe et des pires), faut-il s'étonner qu'on finisse par consacrer un prix littéraire au style ?
Et donc, qu'est-ce à dire ? Qu'on va juger du style séparément du reste, à la lagarde&michard ? Ou qu'on va décorer une œuvre totalement creuse mais bien écrite ? Cela fleure la décadence à la puissance sept, c'est-à-dire le retour à un tiède passé.
Voilà sans doute, dans un premier temps, ce qu'il y a à en dire, ou à en penser. S'inscrire dans le refus fondamental de ça, la séparation du fond et de la forme, de la syntaxe et du message, gna gna gna.
Puis, tout de même, pris d'un remords, je décide de consulter le site Web dont j'ai donné le lien plus haut — et ceux qui ont cliqué avant de poursuivre la lecture de ce billet ont déjà dû se choper le même fou rire que moi —, et voici ce qu'on peut lire à la une :
Tristante [sic] Banon et Marc Lévy intègrent le jury du Prix du Style
C'est tellement gorafiesque * ou abracadabrantesque que j'en ai fait une capture d'écran. La coquille au prénom, la tournure incorrecte (intégrer un jury ??), la photo totalement old school...
Last, not least, les deux promus : Tristane Banon et Marc Lévy, qu'on cite presque systématiquement (en particulier le second) pour la médiocrité de leur langue... Le nom même de Marc Lévy est devenu, avec ceux de Musso ou de Gavalda, un raccourci pour désigner des récits conformistes et plats. Alors, ce Prix du Style — quoi ? le Prix de la Meilleure Mauvaise Rédaction de Cinquième ?
Mieux vaut s'en gausser que de s'en indigner.
* Après avoir reconsulté la composition du jury, je n'arrive pas à penser que ce puisse être autre chose qu'un canular, ou qu'un fake. Le fondateur et président du jury a publié un livre sur les Schtroumpfs qu'il a ensuite adapté au théâtre des Déchargeurs ???? Come on, give us a break.
08:48 Publié dans Indignations, Lect(o)ures, Résidence avec Laloux | Lien permanent | Commentaires (1)
Distiques du 17 septembre 2013 : L'Été indien
Si qu'en septembre on allons au travail en ski
Ç'a bien la faute de Jean-Michel Golynski.
Si qu'on est sort dehors le nez tout gelado
Je croive ç'a coupable Joël Collado.
Si qu'on je suis éternue le nez tout mouillier
N'a-t-elle pas pour rien dedans Doria Tillier.
La bagnole qu'elle a aussi froid qu'un miko
Endroit qu'il a fautif de Laurent Romejko.
Même que son rictus ricanant Catherine
Laborde n'empêchut qu'on a dur temps d'urine.
Hugo m'est disu j'avons metté trop l'opprobre
Où de septembre ç'a un peu le temps d'octobre.
Si j'avons le nez qui coulure comme un lac
Ai-je certain c'est ta faute, Élodie Callac !
07:30 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)