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dimanche, 16 octobre 2016

Changement de bannière

Il est temps de dire adieu à l'épigraphe qui accompagne ces carnets verts depuis quelques mois, pour en saluer une nouvelle (que vous apercevrez donc à partir de ce 16 octobre au soir sous le titre Touraine sereine), et, ce faisant, copier une dernière fois, pour archivage, cette belle phrase de Bergounioux :

 

 « Nous ne serons pas éternellement les otages des ténèbres. »

23:21 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

Cinq saints rares du 16 octobre

16 octobre 2013.

 

Un naïf du nom de Bercaire

Aime beaucoup Cora Vaucaire.

Il sait qu'on dit en teuton

Gesang pour la chanson

— Et le trafic se dit fercaire.

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un néo-iznogoud, Eliphe,

Voudrait être caliphe en place du caliphe.

Afin que stressé il soit moins,

On lui a conseillé le joint

Car rien ne vaut, pour se relaxer, un bon spliphe.

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un étudiant de lettres, Konogan,

Ne se lave pas trop le catogan.

Il y a plus de jooing

Chez lui que de shampooing —

Il ne passe jamais son korogan.

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un chanteur prénommé Momble

Fait, à tous les coups, salle comble.

(Un de ses amis, Lull,

Le trouve pourtant null,

Ce qui n'est pas l'avis des fans de Momble.)

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un vieux chasseur, Saturien,

Qui n'avait jamais lu Le Voyage d'Urien,

Lança « Cornegidouille !

Toujours, je reviens bredouille :

Vraiment, ce fusil, ça tue rien ! »

 

De rouille & d'os Sur mes lèvres

Hier soir, nous avons regardé en famille — ou presque : Oméga ayant neuf ans, il est encore un peu jeune — De rouille et d'os. Il se trouve que, plus tôt dans la semaine, C* et moi avions regardé Sur mes lèvres, du même Audiard, et que nous ne connaissions pas non plus.

Une première chose m'avait frappé avec Sur mes lèvres : deuxième partie longuette, scénario tirant trop vers l'histoire criminelle poussive (au lieu d'exploiter toute la relation des deux protagonistes au travail, qui donne les meilleures scènes du film). Bien aimé quand même, mais je me suis fait la réflexion que, alors que j'avais beaucoup aimé Regarde les hommes tomber, adoré De battre mon cœur s'est arrêté, et été très impressionné par Un prophète, ce film d'Audiard ne me faisait, au fond, ni chaud ni froid.

Hier soir, plus âpre déception encore. De rouille et d'os succombe, non seulement à l'incapacité de son auteur à faire court, à couper au montage afin que son film ne s'englue pas dans des considérations de deuxième ordre, mais aussi à un story-telling tout à fait hollywoodien : tout, dans la façon dont les itinéraires de Marie et d'Ali se déroulent en parallèle avant de se croiser, puis leurs aventures (et surtout leurs mésaventures), est raconté de façon conventionnelle, conformiste. On sait à chaque instant ce qu'il va se passer ensuite : ils vont baiser, le gosse va se noyer etc. Et du coup, bien sûr, on s'en contrefout. Ajoutez à cela l'invraisemblance totale des trois scènes d'accident (dans la scène de l'accident qui vaut à Marie d'être amputée, les orques auraient attaqué la dresseuse et elle serait carrément morte (fin du film)) ; dans la scène où Ali dérouille* salement, il ne peut suffire que Marie se pointe avec ses jambes en métal pour qu'il prenne le dessus et achève la scène sans même une plaie ; dans la scène de la noyade, eh bien, le temps seulement que le père coure jusqu'au trou d'eau dans la glace, l'enfant est déjà mort normalement, donc NON, il ne peut pas être à peine vaguement mal en point le lendemain...), et comprenez pourquoi on ne s'interroge même plus : on regarde passer le temps en regardant un film...

Si j'écris ce billet, c'est surtout parce que je ne sais pas, compte tenu de ce que je viens de noter, si mes enthousiasmes passés pour les films d'Audiard viennent d'une différence réelle dans la qualité de ces différentes œuvres, ou si c'est moi qui me suis blasé, ou si j'avais surévalué De battre mon cœur... à l'époque — je me rappelle l'avoir vu au cinéma, et, en en discutant après, un ami m'avait dit qu'il trouvait ça trop long, tirant sur la corde, hystérique.

Donc, seule façon de clore ce billet ——— ?

 

 

* Ah tiens, je n'avais pas compris le titre du film, qu'Alpha a dû m'expliquer (oui, ça s'arrange tous les jours...)... mais en écrivant cette phrase, je me demande si le jeu de mots n'est pas sous-entendu par Audiard. (Après tout, c'est quand même le fils Audiard** !)

** Faut pas confondre les Michel Audiard (avec des canards sauvages).