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mardi, 11 mars 2025

Suite de l'enquête (et correctif)

Il y a deux semaines et demie, j'avais un peu réfléchi à (et à peine esquissé des recherches sur) une phrase de Pessoa traduite par Dominique Nédellec. N'ayant pas encore pu consulter l'ouvrage paru chez Cambourakis en 2011, j'ai reçu aujourd'hui un mail du traducteur lui-même, qui me transmet obligeamment toutes les informations.

La phrase originale, dont je maintiens — et je pense que cela restera le seul point de désaccord entre D. Nédellec et moi-même — qu'elle est étrange, se lit comme suit : « She had no sooner asked me this than I felt madness in my brain. »

 

brain.jpg

 

D. Nédellec m'informe par ailleurs que, si j'avais pu lire l'ouvrage, il s'y trouve une longue préface dans laquelle il explique qu'il a traduit les deux nouvelles à partir des manuscrits de Pessoa :

Pour la traduction de The Door, nous avons utilisé une copie du manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale du Portugal et la transcription qu’en a faite Jerónimo Pizarro dans le volume VII, tome II, de l’édition critique des œuvres de Fernando Pessoa, Escritos sobre génio e loucura (Imprensa nacional-Casa da Moeda, Lisbonne, 2006).

Le manuscrit original, fragmentaire, comprend plus d’une cinquantaine de feuillets dans un état d’achèvement inégal, avec des ratures, des incises, des espaces laissés vierges. La partie introductive du texte a été mise au propre à deux reprises, mais les versions conservées sont l’une et l’autre lacunaires. Leur assemblage permet néanmoins d’obtenir une reconstitution complète. Les variantes entre ces deux versions étant mineures, nous ne signalons en notes de bas de page que les plus importantes.

 

11032025

Je prépare enfin, mais trop vaguement, le séjour à Princeton, pour aller regarder concrètement ce que donne l’Urtext anglais de la trilogie de Patrice Nganang. Je copie-colle ici un échange électronique public  avec lui sur Facebook suite au billet « Pourquoi le français rend les langues bamiléké incompréhensibles » :

G. C. — Si je peux me permettre, Patrice, tu veux dire que dans le génitif, c'est la morphologie du nom qui est modifiée en allemand et en anglais : la morphologie, pas la nature. Par ailleurs (et tu me connais, je suis taquin (et puis ça me ferait une belle jambe, je suis germaniste)), pourquoi choisis-tu uniquement le français ici pour ces réflexions (passionnantes) sur le medumba ?

Plus sérieusement : je trouve que, si tu reprenais en livre l'ensemble des chroniques que tu as écrites (et que tu vas écrire) autour de l'histoire des transcriptions du medumba, l'effacement politique de cette langue, la nécessité de la remettre en pratique dans l'Académie sur WhatsApp, cela ferait un jalon important, pour le medumba, et dans ton œuvre. Je suis certain que Teham [son éditeur à Paris, NDLR] serait preneur aussi.

P.N. — Le français c'est juste un autre de ces accidents de l'histoire qui, ici, a fait perdre exactement cinquante ans à l'intelligence Bangangte.

G.C. — Tu bottes en touche pour le livre.

P.N. — Non, pas du tout. C'est digestif : nous sommes en train d'écrire des syllabaires, et de fonder des écoles de medumba. L'académie est pragmatique, et pas théorique.

Bon, je commence aussi ainsi à écrire des livres de fiction etc., en medumba, ça c'est clair.

G.C. — Tu es la personne moins bien placée au monde pour prétendre que la praxis empêche la théorie. Elle s'en nourrit et elle la nourrit. Il me semblerait primordial (et j'ai pesé l'adjectif) que ces billets ne restent pas difficilement trouvables, épars, dans les limbes de Facebook. Only my opinion.

P.N. — Je fais appel aux contributions des non-medumbaphones ici, mais comme tu sais, toute maison a plusieurs fenêtres

 

Dans mon fichier Chantier CRCT où j'ai aussi reproduit cet échange, j'ai ajouté cette note :

La praxis se nourrit de théorie et la nourrit. Tiens, un titre de chapitre ? L’axiome est transposable à l’étude que je veux mener sur le double (au moins) front traductologique et post-colonial.