mercredi, 07 mai 2025
07052025 (comment peut-on encore être carnivore ?)
Il y a, dans ce recueil de chroniques de Joseph Roth traduit par Stéphane Pesnel, un texte de 1923 (1923 !) qui s’intitule “Visite aux abattoirs de Sankt Marx” et qu’il devrait être impossible de lire sans être triplement horrifié : par ce qui y est décrit, par le ton, et par les analogies évidentes avec les génocides humains et la rhétorique génocidaire.
Une phrase : « Il règne une odeur de sang coagulé, depuis quatre-vingts ans le sang coule ici, pour le bien de l’humanité. »
Une autre phrase : « Ils avaient derrière eux bien des journées de voyage, des journées passées à l’intérieur de wagons exigus et sombres, dans lesquels, effrayés par le bruit inconnu des roues des wagons, ils frottaient craintivement leur corps les uns contre les autres. »
Et la dernière phrase, que je donne en allemand : „Die Rinder tötet man, die Kaninchen läßt man leben, und der Mensch bleibt ein schlachtender Herr der Schöpfung – Sinn und Zweck alles tierischen Lebens.“
08:43 Publié dans 2025, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)