lundi, 14 juillet 2025
14072025
Journée à Saint-Hélier. Petite ville très commerçante, assez anglaise en fait, quoi que cherchent à dire les Jersiens de leur insularité, pour ne pas dire de leur francité. Dans le bâtiment du Musée d’Art et d’Histoire, que nous n’avons pas encore visité mais où nous sommes passés car l’office de tourisme s’y trouve, plusieurs inscriptions en dialecte jersien s’affichent aux yeux : cela semble très proche du normand, et nous nous sommes surtout demandé qui parlait encore cette langue. En tout cas, elle n’apparaît sur aucune inscription dans d’autres lieux. Les toponymes, noms de rue etc. sont souvent en français, avec des effets parfois d’un comique involontaire quand les deux noms sont juxtaposés (Queen Street = Rue du milieu). On a pris quelques photos, et je pourrais creuser cette question en vue de l’émission de radio qui sera consacrée au dialecte beauceron. Ce que j’ai dit plus haut vaut d’ailleurs pour le dialecte normand, et pour la plupart des parlers régionaux issus d’oïl : qui parle encore normand ou beauceron ?
Le clou de la journée a été la promenade, sur un chemin bétonné strictement délimité – et dont la construction a dû être, en soi, une prouesse –, jusqu’au fort Elizabeth (Elizabeth Castle). On peut rejoindre cet éperon situé à un kilomètre de la côte, soit par une sorte de gros bus amphibie qui fait l’aller-retour toutes les demi-heures, soit, à marée basse, en empruntant ce chemin, qui s’est ouvert au milieu des eaux vers 13 h 30 et se refermait vers 18 h 30, de quoi laisser largement le temps de visiter le château lui-même, avec ses différentes parties, dont – comme partout à Jersey – ses quelques blockhaus datant de l’occupation. L’aller fut plus périlleux que le retour, car sur une vingtaine de mètres il y avait encore un peu d’eau (donc passage pieds nus inévitable) et sur d’autres les amas d’algues rendaient le sol glissant. Au retour, tout avait été séché et balayé par le vent et le soleil.
Le château n’a pas un très grand intérêt, mais la vue sur la baie est remarquable, et nous avons pu aussi admirer les oiseaux du littoral, dont un huîtrier pie faisant des allers-retours incessants entre les points de pêche et le rocher où se cachaient deux jeunes qui seront bientôt en âge de se débrouiller par eux-mêmes. Il y avait aussi, sur un des créneaux, tout proche de l’escalier où passent chaque jour des centaines de visiteurs, un très jeune goéland argenté (deux semaines peut-être) surveillé de près par son père ou sa mère.
20:04 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)