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mardi, 24 juin 2025

24062025

Je lis enfin Arno Schmidt : la trilogie des Enfants de Nobodaddy, rééditée cette année en un seul volume par les éditions Tristram.

(Je lis enfin Arno Schmidt. Et si notre monde ne s’est pas entièrement effondré dans cinquante ans, vous me verrez écrivant ici, le 24 juin 2065, à l’âge de quatre-vingt-dix ans : je lis enfin Malcolm Lowry. Ou : je lis enfin Deledda. Bref…)

Là n’est pas le propos (sauf que cet anéantissement du monde est justement le sujet du troisième volet de la trilogie, Schwarze Spiegel / Miroirs noirs, publié en 1951, devançant donc mon cher Wittgenstein’s Mistress de plus d’un tiers de siècle).

 

Le propos, c’est :

En lisant Miroirs noirs (en traduction donc – je lis trop lentement en allemand pour me lancer dans Schmidt d’emblée en allemand – traduction Claude Riehl), je tombe hier sur ce paragraphe :

SchmidtVF.jpg

 

Et bien sûr me voilà cherchant quelle peut être la contrepèterie ainsi traduite, tout en la trouvant totalement gratuite (et c’est bizarre, la prose de Schmidt est joueuse et baroque mais jamais gratuite). Je pense à ça :

Kein Raus müsste davon hot werden

dans laquelle l’inversion des consonnes se trouve dans Raus/hot (Haus/rot). L’idée du mélange des langues s’accommode assez bien de l’écriture de Schmidt.

 

J’envoie ça à mon amie Elvire, grande germaniste, qui se met aussitôt à phosphorer (cherche avec Maus, cherche avec Kot, cherche avec Wein). Je lui dis de laisser tomber, que je vais chercher le texte original. Puis je fais autre chose, regarde deux épisodes d’une série divertissante et qui ne vole pas haut, tombe de sommeil. Ce matin, aux aurores, me voici farfouillant et trouvant le passage correspondant :

SchmidtVO.JPG

Où il s’avère donc que la contrepèterie n’était pas gratuite, vu qu’elle relie la fierté de la maison (stolzes Haus) à la propreté de l’écriteau indiquant le numéro, et dont le narrateur vient d’essuyer le bois (Holz).

Au demeurant, la contrepèterie originale était impossible à retrouver.