samedi, 05 avril 2025
05042025
Beaucoup de bricoles de quasi dernière minute à faire avant notre départ pour les Etats-Unis, outre trois lessives.
Je vais boucler la traduction anglaise du chapitre 4 de l’ouvrage de mon collègue Florent Kohler, Les sociétés animales : l’idée est que l’éditeur français et lui disposent d’un chapitre en anglais afin de pouvoir « prospecter » parmi les maisons d’édition américaines. Je l’ai entendu lundi sur Radio Campus et ce matin, en différé, sur France Culture.
Ce travail m’a un peu retardé dans deux ou trois autres « bricoles » que j’aurais dû accomplir autour de mes chantiers personnels, mais qu’importe. En lisant son livre, je me suis mis, de surcroît, à commencer la lecture de Gorillas in the Mist (jamais lu, honte à moi – lien téléchargeable jusqu’au 20 avril).
08:34 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 04 avril 2025
04042025
Matinée : traduction.
Après-midi : jolie promenade à longer la Loire du pont Napoléon en remontant jusqu’à Saint-Pierre des Corps, puis bière en terrasse, par la première vraie journée de chaleur. — Dans trois jours nous serons à Princeton, où les maximales prévues tournent autour de 7° ressenties 4°. Les gros pulls sont dans la valise.
Fin d’après-midi : lecture & visionnage de la première moitié du documentaire Bande-son pour un coup d’État.
19:44 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 03 avril 2025
03042025 (un sonnet plurihomophonique de 1827)
Ce matin, j’ai repartagé sur Facebook un sonnet anonyme de 1827, publié dans un numéro du magazine anglais The Mirror of Literature, Amusement and Instruction (accessible grâce au projet Gutenberg, dont on ne dira jamais assez de bien). J’ai eu l’imprudence d’écrire ceci en commentaire dans une discussion avec une collègue angliciste et anglaise que j’aime beaucoup, et qui publie sous le pseudonyme de Lily Margaux : « même moi qui n'aime pas valider l'idée d'intraduisible, j'avoue qu'il faudrait que je le traduise pour démontrer que c'est traduisible ».
Suite à d’autres encouragements (en particulier de l’éminente sonneteeress Françoise Guichard), je me suis donc mis à l’ouvrage et ai pondu, péniblement, en une grosse demi-heure je dirais, la « traduction » ci-après.
Qu’assis face aux cassis leur parfum ne vous tente !
Ce sont les mûres qui dans ce tombeau m’emmurent ;
Des poires sans espoir j’ai subi la torture ;
La prune d’ente m’a fourgué l’Enfer de Dante.
Pas un chut pour ma chute, au mépris de ce prix
Que je paie sans mot dire. Pourtant, ne pas maudire
Cette leçon : le son de la brosse à reluire
S’éteint vite, au satin. Si elle mord, remords !
Gravez sur mon tombeau quelque grave sentence
Qui tombe sur ma tombe, honnête, nette et courte —
D’un vers simple mais dense offrant comme une danse
Une prière toute à la proie de la tourte :
Sans morgue j’aurai fait fructifier la morgue,
Livré aux vers. Ces vers, au son du glas, sont l’orgue.
Je ne vais pas jouer les faux modestes : il y a des trouvailles dont je suis très content dans cette traduction, surtout le premier quatrain et le vers 12 (à cause duquel je me suis retrouvé embarqué avec la rime en -ourte, et dans l’obligation de traduire la tarte du titre, fruit-pie, par “tourte”…). Par contre, les vers 7-8 et le dernier vers sont vraiment d’un accès difficile, d’un sens difficile ou peut-être mallarméen (?). Peu importe. L’idée de cet essai de traduction était vraiment de montrer qu’on peut toujours traduire. Et après, on peut critiquer les traductions. Ainsi, les traductions ne sont jamais impossibles, même avec un poème qui présente, dans chaque vers, une et même souvent deux paires homophoniques formant jeu de mots, et même quand ce poème est par ailleurs versifié et contraint d’un point de vue métrique.
15:10 Publié dans 2025, Chèvre, aucun risque, Sonnets de janvier et d'après, Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 02 avril 2025
02042025 (le “courage” d'Adichie)
En train d’écouter une interview de Chimamanda Ngozi Adichie diffusée sur France culture le 27 mars (et dans laquelle, au passage, l’interprète Marguerite Capelle, est citée, mais pas la traductrice du livre, dont de larges extraits sont lus, Blandine Longre donc). Or, fin mars 2025, Adichie réussit à arrouméguer, encore et encore, contre la gauche progressiste et les universités américaines, qui sont, selon elle, les instances qui empêchent le débat. Fin mars 2025. C’est hallucinant, ou ça le serait si on perdait de vue qu’Adichie est totalement déconnectée de toute théorisation, de toute réflexion intellectuelle. Nganang résumait hier comme suit un long billet sur Facebook : « Il est temps pour Chimamanda de se trouver un poste dans une université, et d'y enseigner, mais aussi de se promener de temps en temps à Baltimore où elle habite (et où j'ai habité aussi), car elle rapetisse à l’œil nu. » Ce qui frappe aussi, dans un tel cas, c'est que la journaliste semble incapable de faire 1 + 1 = 2 et de lui poser la question toute bête : l'empêchement du débat, aux Etats-Unis en 2025, est-il uniquement/vraiment imputable aux universitaires de gauche ? Je n'appelle pas ça du journalisme, mais du larbinisme.
Hier, j’ai aussi écouté une longue émission animée par Christiana Mbakwe Medina et Trevor Noah. Dans le passage, autour de 55’-58’, où elle tourne autour du pot pendant des plombes et où Christiana Mbakwe Medina et Trevor Noah n'osent pas lui poser clairement la question de la transphobie, elle finit par faire comprendre qu’elle considère comme totalement hors-jeu les gens qui nient toute humanité aux Noirs ou qui considèrent que les femmes sont inférieures en soi, mais elle considère qu'on peut discuter avec les personnes qui argumentent que les femmes trans sont et seront toujours des hommes, parce que cette négation identitaire est très secondaire à ses yeux. Ce qui est absolument manifeste, c'est son incapacité à conceptualiser, et cela confirme qu'elle a arrêté de lire de vrais travaux intellectuels, et donc de réfléchir. De façon tout à fait ironique, elle se vante d’être absente des réseaux sociaux, alors que c’est cette absence même qui l’a privée et la prive d’accès aux ressources intellectuelles les plus dynamiques, et qui la cantonne dans les propos de bistrot.
Dans l’accroche de l’émission de France culture, la radio a conservé, de façon réductrice, la phrase selon laquelle la théorie féministe n’est pas primordiale, mais il faut dire qu’une vraie réflexion féministe semble faire défaut. Ainsi, dans le podcast What Now! du 20 mars 2025, à 1’14’’00, elle dit: « I have relatives who still think that women should not be working outside the home, and then there's me, and we still happen to get along ». Ce qui lui échappe totalement, c'est la question de la structure. Elle isole des situations individuelles sans regarder le contexte. Ici, il va de soi que les hommes de sa famille dont elle parle sont économiquement cent fois moins puissants. La relation de pouvoir n'est pas entre elle en tant que femme perçue comme ne devant pas travailler et les hommes de sa famille, mais entre elle qui fait partie de la diaspora et qui est multimillionnaire et la totalité de ces hommes qui dépendent probablement d'elle financièrement et qui doivent mettre leurs discours misogynes ou hétéropatriarcaux en sourdine.
Enfin, et ce n'est pas rien, j'en reviens à ma première remarque : comment peut-elle se dire féministe tout en critiquant le travail des universitaires de gauche (et donc, pour beaucoup, des travaux féministes) sans dire un mot des politiques interdisant l'avortement aux États-Unis ou obligeant les femmes à ne pas avoir les cheveux courts ? Elle est persuadée d'avoir du courage en attaquant la théorie post-coloniale (cf fin de l'émission sur France culture) alors que le courage, féministe ou pas, est de s'opposer aux véritables forces d'oppression.
08:22 Publié dans 2025, Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 01 avril 2025
01042025
Aucune énergie en ce moment. J’ai quand même fini de reprendre, poussivement, l’article tiré de ma communication de mai dernier, à Nanterre, sur les deux traductions de From a Crooked Rib. Outre que la limite maximale du nombre de signes est inopérante pour moi (il y a, par nécessité, de très longues citations qui font « exploser » le plafond), le processus éditorial est interminable.
Je ne sais plus si je l’ai noté ici, mais j’ai renoué contact avec Nuruddin Farah il y a une semaine.
11:48 Publié dans 2025, Affres extatiques, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)