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vendredi, 07 février 2025

07022025

Pour tenir le rythme de publication d’un billet par jour ici, j’ai un peu triché hier en publiant uniquement ma revue de presse. J’ai bien avancé dans Spinnweben – qui montre décidément qu’Amma Darko est une des écrivaines qui écrit le plus explicitement et surtout le plus matter-of-factly du monde sur la sexualité et surtout le plaisir féminin – et aussi dans Death of the Author, qui s’effiloche au fur et à mesure de la lecture. J’attends de voir ce que vont donner les 150 et quelques pages qu’il me reste à lire mais je crains que Lagoon ne reste, et de loin, son livre le plus abouti : après tout, ce n’est pas très grave – beaucoup d’écrivain·es donneraient tout pour avoir écrit ne serait-ce qu’un seul livre comme Lagoon. L’ironie, avec Okorafor, est qu’elle est surtout célébrée et connue pour Binti, Who Fears Death… et peut-être pour ce nouvel opus, qui a fait l’objet d’une campagne médiatique assez énorme.

 

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Mon problème est que je voudrais passer mes journées à lire, traduire et faire des recherches sur les textes qui le méritent (ainsi, d’exhumer ou de tenter d’exhumer les deux manuscrits inédits de Darko), mais que chacune de ces trois activités serait, normalement, à temps plein. (Et je n'évoque même pas l'enseignement, que j'adore même si cette activité est en suspens pour moi ce semestre.)

 

 

Le soir, nous sommes allés écouter l’orchestre Francis-Poulenc, qui donnait plusieurs pièces en décomposant les différentes phalanges de l’orchestre : une pièce pour 13 percussions (Ionisation de Varèse), deux suites pour cuivres (dont trois extraits des Brass Cats de Chris Hazell), trois pièces brèves pour cordes et enfin la Sérénade de Strauss pour bois et vents (dans laquelle jouait Odilon).

 

jeudi, 06 février 2025

Revue de presse du 06022025

1/ Congo-B : une conférence pour établir un diagnostic sur l’assainissement urbain dans les grandes villes (RFI)

2/ De Panama à Gaza, la stratégie de communication de Donald Trump déroute le monde (France Inter)

3/ ‘It’s not just a few ships doing it’: how the world’s plastic ends up on a Guernsey beach (Guardian)

4/ Decathlon accusé de bénéficier du travail forcé des Ouïghours en Chine, l’enseigne dément (Sud-Ouest)

 

mercredi, 05 février 2025

05022025

Matinée de travail intense, mais pas une seconde pour Amma Darko.

Déjeuner à Lion & papillon, puis cinéma. En arrivant dans la file d’attente, nous avons constaté que nous allions nous placer juste derrière nos amis E*** et F. ; en approchant, j’ai salué E***, avec qui j’échange souvent (on s’était téléphonés hier), et j’ai vu qu’il ne me calculait pas, comme on dit désormais. Il s’avère qu’avec un bonnet, c’est-à-dire autre chose que la piste d’atterrissage à mouches qui caractérise ma tronche, même mes bons amis ne me reconnaissent pas.

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Le film iranien, Mon gâteau préféré, est excellent. Il s’agit d’un conte assez paradoxal sur l’amour, et même plus précisément le coup de foudre, entre deux septuagénaires, mais bien davantage que cela. On ne sait si l’action se situe avant la révolution Femme Vie Liberté, ou dans son sillage, et cette ambivalence même est très judicieuse. La façon dont la maison de la protagoniste est filmée, du jardin à l’appartement spacieux, les deux scènes en taxi (décidément un topos récurrent du cinéma iranien), la scène de confrontation dans le parc, tout est marqué d’une véritable ambiguïté. J’ai trouvé que l’élément le plus faible était la soirée entre les deux nouveaux amoureux, qui semble cocher au fur et à mesure toutes les cases attendues, mais qui est sauvée par l’interprétation, d’une finesse remarquable.

 

Entraînement de ping-pong avec les adultes “loisir” : l'horaire est plus commode, mais le niveau vraiment faible. À voir...

 

19:27 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 04 février 2025

04022025

Je me suis sérieusement remis au travail sur mon projet, en recommençant notamment la lecture de Spinnweben. Je veux avoir fini toutes les lectures primaires dans un mois, et bien entamé les lectures théoriques d’ici fin mars. Entre les trois projets de traduction plus ou moins en suspens, le séminaire à Marseille, la journée d’études le 27 mars et enfin ma foutue émission de radio, pas de quoi chômer.

Concernant les projets de traduction, celui d’Ama Ata Aidoo est le plus défini, et je dois m’entretenir avec ma co-traductrice le 18 : cela tombe bien, car c’est le texte qui résonne le plus étroitement avec ce que je veux explorer dans les trois premiers romans de Darko et dans sa trajectoire allemande. (Tiens, trajectoire allemande, ça ferait un bon titre de chapitre, pour prolonger l’idée de triangulation impossible.)

Repris l’entraînement de ping-pong ce soir, avec Amandine à la manœuvre : il n’y a pas à dire, c’est autre chose avec elle.

 

22:20 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 03 février 2025

03022025

Ce matin, enregistrement en direct de la troisième émission d’I LOVE MES CHEVEUX, avec Bayan Ramdani, qui, comme Marie-Aude Ravet il y a deux semaines, est un « bon client » : prolixe, intelligent, capable de dérouler une anecdote de manière vivante et de la prêter à d’éventuelles généralisations. C’était vraiment sympathique, et je m’éclate de plus en plus en faisant cette émission. (Par contre, on a encore débordé de vingt minutes ; il faudrait que je me discipline.)

Entre le moment où j’ai fermé la porte du garage et l’arrivée du tram à la faculté de droit, il s’est écoulé trente-neuf minutes : je pense avoir établi une sorte de record, mais il faut dire que le bus est arrivé à l’arrêt Torricelli au moment où j’y arrivais.

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Bientôt fini Les blattes orgueilleuses de Lynda Chouiten, son troisième roman, qu’elle m’a gentiment envoyé (publiés en Algérie, ses livres sont hélas impossibles à commander en libraire en France) ; j’ai écrit sur Bluesky que je n’étais pas loin de penser que c’était son meilleur.

Il faut dire que le sujet est casse-gueule, et que le genre auquel il appartient (le campus novel) me laisse habituellement froid : par contrecoup, le fait que ça monte en puissance, d’un point de vue narratif et stylistique, est d’autant plus magistral. Je suis persuadé que ce roman sera un jalon important dans le cadre des récits de la révolution de 2019 (Hirak / ⴰⵎⵓⵙⵙⵓ), d’autant qu’il permet de penser l’identité kabyle de façon complexe.

 

dimanche, 02 février 2025

02022025

Il en va de Lovecraft comme de Tolkien : l’œuvre m’a plutôt rebuté ou ennuyé ; puis, les personnes qui m’en disaient monts et merveilles l’ont fait d’une façon qui m’a peu convaincu ; enfin, les problèmes idéologiques (plus nets du côté du suprémaciste et raciste H.P.L) ont achevé de m’en détourner. Samedi matin, une fois encore, j’ai pu constater que des personnes qui évoquaient l’exposition de je ne sais plus quel mangaka autour de l’œuvre de Lovecraft étaient éberluées quand je leur disais « ah non, Lovecraft, c’était quasiment un nazi, je laisse ça de côté ».

 

16:34 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 01 février 2025

0102205 (Angoulême)

Aujourd’hui, Claire m’a traîné au festival de la B.D. d’Angoulême, où elle est allée pour la première fois l’an dernier.

 

Table ronde sur la traduction de B.D. en Espagne, Angoulême, 1er février 2025

 

Cette année, le programme était moins riche, moins intéressant, mais j’étais quand même content de découvrir cela avec elle : deux expositions très intéressantes (rétrospective Posy Simmonds et neuf dessinatrices espagnoles de la nouvelle génération), tour pas exhaustif mais appuyé – c’est-à-dire avec quelques achats – au pavillon Nouveau Monde, table ronde autour de la traduction en Espagne, tour rapide au grand pavillon des mangas (il ne fallait pas rater le train de retour).

 

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Comme nous n’avons pas pu assister à la table ronde sur le female gaze (il y avait 160 places et nous étions trop loin dans la file d’attente), nous nous sommes rabattus sur la présentation des 44 fanzines nominés pour le prix de la bande dessinée alternative 2025. L’organisateur, visiblement très fin connaisseur du domaine, était aussi un espèce de boomer totalement décomplexé, qui a réussi à tenir des propos xénophobes tour à tour au sujet de la Colombie (« c’est un pays qui exporte autre chose que de la drogue »), les Philippines (qu’il a situées géographiquement « au carrefour de l’Asie et de l’Europe de l’Est », wtf) et la Chine (en précisant qu’à sa grande surprise la BD chinoise n’avait aucun rapport avec le manga japonais (!!)) : un vrai bingo. Nous n’étions pas seuls, Claire et moi, à grincer des dents : les cinq personnes derrière nous, qui faisaient partie de l’équipe de deux fanzines différents ai-je cru comprendre, soupiraient et souffraient autant que nous. En y réfléchissant, je regrette de ne pas m’être levé pour dire que ces propos étaient inadmissibles. C’est toujours comme ça : on est estomaqué, on se rassure en échangeant des regards ou de brèves paroles de connivence avec d’autres personnes dans le public, et on laisse les racistes déblatérer.

Vérification faite, ce monsieur, qui ne s’est pas du tout présenté tellement il pensait être connu de tout le monde, se nomme Philippe Morin : architecte de profession, il est aussi cofondateur et coéditeur des éditions PLG, et donc président du jury du Prix de la BD alternative. Il y a une certaine satisfaction à voir ce soir que les deux fanzines qui ont obtenu le Prix ex aequo, Hairspray et Fanatic Female Frustration, sont à l’opposé des visions frelatées et imbues de ce paltoquet. In fine, le female gaze a retriomphé.

 

Exposition Posy Simmonds - Angoulême, 01.02.2025

vendredi, 31 janvier 2025

31012025

C’était l’anniversaire d’E° aujourd’hui (j’ai trois amis dont le prénom commence par E et je ne sais plus comment je m’en suis sorti pour les initiales dans ces carnets – bon, ce qui compte est que moi, je m’y retrouve) et nous avons renoué avec notre sempiternel déjeuner italien. Je lui ai rendu le livre de Gueorguieva qu’il m’avait prêté, je lui ai donné un livre de Chauvier acheté en 2006 à sa sortie chez Allia et que je m’étais retenu à l’époque de balancer contre le mur (le marque-pages atteste que je me suis arrêté à la page 38). Nous lui avons aussi fait un vrai cadeau : un livre choisi (qu’il a déballé une fois chez lui, selon sa coutume, en me demandant aussitôt par message si je souhaitais « redéclencher [s]on hyperfixation ornithologique ») et deux livres qu’il a choisis au Livre (dont un de l’économiste Karl Polanyi, qui n’était pas même un nom pour moi, tant est grande mon inculture en la matière).

Il a fait très beau aujourd’hui : froid, mais beau. Les bords de Loire étaient superbes sous la lumière d’hiver.

 

16:55 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 30 janvier 2025

Revue de presse du 30012025

1/ République démocratique du Congo : le groupe armé M23 ouvre un nouveau front (NR)

2/ Kumbh Mela stampede: A look back at deadly crowd disasters in India (Independent)

3/ Suspension de l’expulsion de l’influenceur algérien «Doualemn» : Retailleau a appliqué «à tort la procédure d’expulsion en urgence absolue» (Libé)

4/ Algorithm study 90% accurate predicting bowel cancer (BBC)

5/ Olaf Scholz warnt davor, Friedrich Merz zu vertrauen (Die Zeit) — en résumé, très très résumé, la droite et le centre allemands commencent à faire alliance avec les néonazis

6/ Does vulnerability to natural disasters make people more open to sustainable consumption? (Anthropocene Magazine)

30012025

Il faut vraiment m’y remettre. Je ne peux pas laisser filer le mois de février comme les dix derniers jours. De la discipline. Certes, je lis beaucoup, et je ne « glande » pas, techniquement, mais je dois absolument tout recentrer autour de mon chantier de recherche, laissé en suspens depuis trois semaines, à peu près. Ni l’émission de radio, ni les traductions, ni le vlog, ni mes satanées revues de presse (il ne manquait plus que ça !) ni un prochain déplacement professionnel à Marseille (ville où je n’ai jamais mis les pieds) ne doivent me déprendre. Les cinq mois qui viennent vont fondre comme neige au soleil. Hier, j’avais envie d’écrire un texte, qui aurait vite débordé du cadre, sur la concomitance tragique entre les images – partout diffusées – des inondations, notamment en Ille-et-Vilaine, et le discours fantasmatique et fascisant de Bayrou sur la « submersion migratoire » : sans doute suis-je sous l’influence de Klemperer (dont j’ai trouvé quelques chapitres plus faibles), mais mon rôle n’est pas celui d’un sémioticien ; il y a évidemment un article, et même un essai à écrire sur cette ironie involontaire détachant le sens figuré, qui fantasme une menace, du sens littéral, qui manifeste la vraie urgence (climatique).

 

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Côté lectures, j’ai achevé hier The Sum of All Things, le dernier roman de Seb Doubinsky, et, il me semble – mais la fin est très ouverte, quand même –, de son cycle dystopique des City-States. J’ai commencé un manga, Pline, de Mari Yamazaki et Miki Tori, deux manga-ka très connu·es apparemment (mais mon inculture en la matière est totale).

Ces deux derniers jours, j’ai aussi lu les deux brefs recueils narratifs et voyageurs de Béatrice Commengé et d’Olivier Rolin, dans l’optique de la rencontre à la librairie Le Livre, mais avant de m’apercevoir que je ne serai pas là ce jour-là.

Il faut que je commence le nouveau roman de Nnedi Okorafor, qui fait l’objet d’un vrai battage et que j’ai enfin reçu hier par la poste, et que je voie si la vieille liseuse de Claire peut encore marcher, même vaguement, même branchée, afin d’y transférer quelques romans que je n’ai qu’en format numérique et qu’il m’est impossible de lire sur ordinateur : le dernier de Chinelo Okparanta, et celui – totalement introuvable – de Rosemary Esehagu, que l’écrivaine m’a envoyé en format .doc (ça ne s’invente pas, et ça a été un sacré parcours du combattant – si je pouvais avoir autant de chance avec Amma Darko…).

 

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Addendum de 6 h 22 : je viens de partager ce billet sur trois réseaux sociaux différents (Mastodon, Bluesky, Facebook), avec à chaque fois une phrase d'accroche différente, une phrase extraite de ce billet. Je viens d'ajouter la photo d'illustration, qui provient d'un autre réseau social. Petit test : si vous êtes arrivé·es jusqu'à cette phrase, pourriez-vous juste indiquer en commentaire si vous débarquez d'un des trois réseaux ?

 

mercredi, 29 janvier 2025

Revue de presse du 29012025

1/ Climate change made LA fires worse, scientists say (BBC)

2/ "Emilia Pérez" nommé aux César : pourquoi la communauté transgenre juge le film de Jacques Audiard "caricatural" (France Info)

3/ « Submersion » migratoire : le naufrage de François Bayrou (Ilyes Ramdani, Mediapart)

4/ Indiana man pardoned by Trump for Jan. 6 riot is shot and killed by deputy during arrest (Detroit Free Press)

5/ Zimbabwe cholera outbreak spreads to eight districts (Mail & Guardian)

6/ Baobab is a superfood with growing global demand – that’s bad news for the sacred African tree (Mail & Guardian)

 

29012025

Il y a une semaine, nous étions, en comité familial restreint, au crématorium de Mont-de-Marsan, pour un dernier salut à ma grand-mère. Depuis, les liens se font par la pensée, par la mémoire.

 

Hier après-midi, toujours dans un retour au coffret Debussy, j’écoutais des pièces pour piano que je connais mal, et étais particulièrement ému par le 2e mouvement d’En blanc et noir, ainsi que par l’épigraphe intitulée Pour un tombeau sans nom. — Qu’en penserait mon ami E*, lui qui a dit une fois en ma présence (mais m’a laissé comprendre cela x fois) : « Tu connais Guillaume, il a toujours eu des goûts musicaux pourris. »

Mercredi dernier, dès le début de la cérémonie, j’étais en larmes en écoutant Casta diva chantée par Angela Gheorghiu (c’était un des choix de ma grand-mère elle-même).

 

mardi, 28 janvier 2025

28012025

Aujourd’hui, vu la magnifique exposition de la photographe sicilienne, ou faut-il même dire palermitaine, Letizia Battaglia (1935-2022), avec le regret, léger, que son travail de photojournaliste au sens le plus concret du terme, et aussi son travail d’éditrice ne soient qu’esquissés. En tout, c’est une découverte majeure.

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La conférence de mon collègue Laurent Gerbier, hier soir, dans le cadre du séminaire 19e siècle, m’a notamment poussé à relire Montaigne, et en particulier “De la modération” (I, XXX), où je trouve cette pépite, qui m’amuse car Claire déteste la rhubarbe sous toutes ses formes (et en particulier l’odeur à la cuisson) et je l’adore, de sorte que l’apophtegme de Montaigne est parfaitement applicable à elle, non à moi :

Le naturel qui accepteroit la rubarbe comme familiere, en corromproit l’usage : il faut que ce soit chose qui blesse nostre estomac pour le guerir ; et icy faut la regle commune, que les choses se guerissent par leurs contraires, car le mal y guerit le mal.

 

Depuis quelques jours, j’ai l’impression de repartir en permanence « dans le décor », de faire des embardées, comme à la grande époque polygraphe, circa 2006-2008, comme en lisant Commengé et son parcours de la route 87 sur les traces de Nietzsche j’ai à l’esprit immédiatement mes très anciennes pondaisons (Onagre 87).

 

18:30 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

Revue de presse du 28012025

1/ Mémoire de la Shoah : les jeunes se sentent-ils capables de la transmettre ? (RFI)

2/ DeepSeek : un "avertissement" pour l'IA américaine selon Trump, des droits de douanes en perspective (France 24)

3/ Éducation, fin de vie, immigration… Ce qu’il faut retenir de l’interview de François Bayrou (La Croix) *

4/ Misogyny identified as breeding ground for extremism in UK, says leaked report (Guardian)

5/ RDC : les échanges de tirs ont repris à Goma ce mardi matin (RFI)

6/ En France, championne d'Europe des OQTF, plus de 93% de ces mesures d'éloignement concernent des étrangers sans histoire (France info)

7/ 36 examples of anachronyms (Heddwen Newton, blog English in Progress)

 

* Absolument rien sur l'urgence climatique et la transition écologique - ce n'est pas comme si on était en plein milieu d'un “épisode” de graves inondations... Bayrou est un homme du passé, c'est-à-dire du capitalocène, pieds et poings liés aux lobbies des énergies fossiles et de l'agroproductivisme.

 

lundi, 27 janvier 2025

Revue de presse du 27012025

1/ Tempête Herminia : Rennes subit les crues les plus importantes depuis plus de quarante ans (Le Monde)

2/ Protests by fruit pickers and farmers put spotlight on price of cheap food in UK (Guardian)

3/ Paradoxe de l’interdisciplinarité (recension de l'ouvrage collectif Servitudes et grandeurs des disciplines - in En Attendant Nadeau)

4/ Pyrénées : des chiens renifleurs formés à rechercher l’insaisissable desman (Sud-Ouest) *

5/ « L’organisme des enfants est particulièrement vulnérable » : un élève sur sept dans le monde victime du dérèglement climatique en 2024, alerte l’Unicef (L'Humanité)

6/ Pourquoi avoir attendu 80 ans pour compter les « Nomades » persécutés en France pendant la Seconde Guerre mondiale ? (Lise Foisneau - The Conversation)

 

* Oui, c'est un article d'août 2024, et derrière un paywall (mais regardez l'alt-text sur Bluesky).

27012025 — L'histoire de Souleymane

Hier, lu L’eau du bain de Rim Battal.

Dont j’extrais cette phrase : « La maternité, c’est la peau poursuivant le serpent pour lui demander des comptes, de la gratitude et de ne pas oublier son écharpe. » (p. 40)

 

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Au cinéma enfin nous avons vu L’histoire de Souleymane de Boris Lojkine. Il s’est confirmé ce que j’avais entendu dire en octobre : pendant le générique (sans musique) et même après que les lumières se sont rallumées, personne ne parlait. Pas un mot. Il faut dire que le film, excellemment mis en scène et interprété, est très puissant, intense, et que la longue dernière scène, avec l’agente de l’OFPRA, est particulièrement forte. Les adjectifs manquent, ou le temps manque pour mieux tourner les phrases.

Meurisse.PNGLe problème que j’entrevois (et qui m’a titillé même pendant la projection) est que ce film, qui s’appuie certes sur une foultitude de témoignages, dont l’histoire personnelle de l’acteur lui-même, sert parfaitement le narratif de la droite et de l’extrême-droite. Je n’avais lu aucun article, seulement des recommandations d’ami·es ou de simples connaissances sur les réseaux sociaux, et n’ai pas encore pris le temps d’aller regarder si je suis seul à être gêné aux entournures, non pas par le film lui-même (qui est magnifique, aucune rétractation) mais par le contexte dans lequel il a été conçu, et surtout reçu : en effet, le scénario choisit de se concentrer sur un migrant économique qui se fait passer pour un réfugié avec un dossier entièrement bidon, et qui ne cesse d’être la victime d’intermédiaires dont aucun n’est blanc (les tortionnaires libyens, les passeurs, le Camerounais qui sous-traite l’accès à l’application de livraison). Même si la scène avec les policiers donne une impression de chats qui jouent avec la souris de façon assez abjecte, les policiers se contentent in fine de dire à Souleymane qu’ils ont compris qu’il était dans l’illégalité et qu’ils auraient pu le verbaliser pour l’absence de lumière à l’avant de son vélo : je ne nie pas le réalisme de cette scène, mais enfin, dans ce film qui multiplie les vignettes au cours des 36 heures que dure l’histoire, pas un agent de sécurité violent ? pas un contrôle « au faciès » ? pas la moindre chausse-trape administrative ? les témoignages, sur ce plan-là, ne manquent pas, et je ne peux m’empêcher de penser que Lojkine, à trop chercher la subtilité et l’ambivalence (à vouloir éviter de faire un énième film sur les pauvres migrants racisés ?) se retrouve surtout à ne pas trop contrarier les suprémacistes et les partisans de la « remigration ». (J’entoure ce mot de guillemets, car il est ignoble. Étant donné ma lecture de Klemperer, je suis particulièrement sensible à tout cela.)

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Un dernier mot, pour ne pas laisser l’aspect socio-politique recouvrir ce billet (mais cet aspect est consubstantiel d’un tel film, de son sujet même) : après avoir regardé, vendredi, un des films les plus globalement mal joués de l’histoire du cinéma (Louise Michel de Solveig Anspach), il faut souligner que, même si la mise en scène, les cadrages, l’image sont de très grande qualité, un film comme L’histoire de Souleymane se grave dans la mémoire grâce à ses acteurices, en particulier Abou Sangaré bien entendu, dont le jeu, extrêmement varié, est parfait, vraisemblable de bout en bout. Difficile de retenir une scène : les deux scènes où il appelle Kadiatou, la femme qu’il a laissée derrière lui en Guinée ; sa tendresse toute en retenue avec le vieil homme à qui il livre une pizza au sixième étage ; sa métamorphose au cours de la scène finale ; ses échanges très brefs avec les autres livreurs… il est à chaque fois d’une justesse impressionnante, chaque plan semblant couler de source.

En fait, ce qui précède n’était pas le dernier mot. Je n’ai jamais commandé via Deliveroo, Uber-Eats ou autre : outre que le take-away était déjà une pratique très marginale pour nous, il a été immédiatement évident que ces applications de livraison de repas à domicile mettaient en place un système d’exploitation übercapitaliste. J’ai beaucoup lu sur le sujet, et ce n’est pas pour rien qu’on parle d’überisation du travail : ces différentes plateformes, qui sont rien moins qu’esclavagistes, doivent être boycottées. Il faudrait que toutes les personnes qui passent leur temps à « commander un Uber » regardent ce film… mais ça les laisserait de marbre, ou elles ne verraient pas le rapport…

 

08:45 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 26 janvier 2025

26012025 (LTI / revue de presse)

Hier après-midi, avec les giboulées de janvier et deux courses qui se sont ajoutées, nous n’avons pas eu le temps d’aller au château de Tours.

J’ai commencé hier soir la lecture – longtemps différée – de l’ouvrage souvent cité de Klemperer, LTI Lingua Tertii Imperii, dont les premiers chapitres m’évoquent, quasiment à chaque paragraphe, ce que nous voyons advenir, par glissements progressifs, en Europe (en France, avec la fascisation des centristes et macronistes) ; il y a aussi toutes les analogies possibles entre le discours nazi et le trumpisme. Depuis une semaine, on le voit en pleine lumière.

Je continue d’espérer – en me voilant la face, sans doute – que nous n’aurons pas à affronter cela dans les mêmes proportions qu’il y a un siècle, mais dans tous les cas la catastrophe climatique va s’abattre sur nous. Le négationnisme, l’euphémisation et la substitution d’un concept pour un autre gagnent chaque jour du terrain, sur ces deux fronts. Je le lisais encore hier matin, dans un entretien avec Marlène Laruelle (n° 66 de la revue XXI) et dans le n° 2 de la revue Fracas. Klemperer écrit ceci, au sujet de la république de Weimar :

La république libéra la parole et l’écrit d’une manière tout bonnement suicidaire ; les nationaux-socialistes se gaussaient, disant qu’ils ne faisaient que reprendre à leur compte les droits que leur accordait la Constitution, quand, dans leurs livres et leurs journaux, ils attaquaient violemment l’État dans toutes ses institutions et ses idées directrices, au moyen de la satire et du sermon enflammé. [LTI La langue du IIIe Reich. Traduction d’Élisabeth Guillot, 1996, rééd. Espaces libres, 2023, p. 55]

 

C’est, au mot près, ce que nous voyons avec les réticences de l’Union Européenne à interdire purement et simplement le réseau X du néonazi Musk sur le territoire. C’est la stratégie du milliardaire christofasciste Bolloré et de ses relais médiatiques nombreux (et je n’oublie pas, comme je l’ai précisé jeudi soir lors de la rencontre aux Temps sauvages, que Calmann-Lévy publie aussi ma traduction de Born in Blackness, ouvrage “woke” s’il en est).

 

À l’occasion de ma migration vers Bluesky et Mastodon, je veux m’astreindre, à partir d’aujourd’hui, à publier une revue de presse qui ne prétend en rien à l’exhaustivité, mais que je tenterai de « doublonner » ici, quand j’en aurai le temps :

1/ Le retrait américain de l’OMS impacterait “grandement” l’Afrique, selon l’UA (Afrique Média)

2/ Trump again demands to buy Greenland in ‘horrendous’ call with Danish PM (Guardian)

3/ Le coup de pouce de la mairie de Toulouse au collectif d'extrême droite Némésis (StreetPress)

4/ Une bonne synthèse explicative des premiers décrets pris par Trump lundi/mardi (en anglais - The Irish Times, 21 janvier 2025)

5/ La Martinique retrouve son leader de la lutte contre la vie chère (Mediapart - réservé aux abonné·es - abonnez-vous ou demandez-moi l'article - c'est possible d'en offrir un par jour je crois)

6/ Australie : les défenseurs des droits des autochtones manifestent pendant la fête nationale (TV5 Monde)

7/ Investiture de Donald Trump : Spotify fait cadeau de 150 000 dollars pour la cérémonie (Les Inrocks) - c'est le moment de se désabonner, je pense (je le dis à l'attention des personnes concernées)

 

samedi, 25 janvier 2025

25012025

Ce matin, plutôt que de m’installer à l’ordinateur, j’ai tenté une nouvelle routine : lectures (d’un œil finalement) dans le canapé en regardant deux vidéos directement sur le téléviseur, notamment la dernière de la chaîne Un grain de lettres, avec Clémentine Labrosse, sur la revue Censored et l’autoédition féministe.

Pourquoi ne pas tenter une nouvelle routine, au moins pour le week-end ?

 

J’ai lu — en diagonale ou plus exactement, en ne lisant que certains articles — le n° 44 de la Revue dessinée et le n° 66 de XXI. Beaucoup de pistes de réflexion et de nouvelles lectures à aller pêcher / piocher. Et toute la journée s’est muée en grisaille dégoulinante, averses, plafond cendreux de nuages effroyablement bas, temps à spleen XXL. Nous allons peut-être aller en ville quand même, car il y a une ou deux courses à faire, et l’exposition Letizia Battaglia au Château de Tours.

 

15:18 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 24 janvier 2025

24012025

Ma grand-mère est morte à 97 ans et 200 jours, cinquante-sept ans au jour près après son père (mort le 17 janvier 1968, et que je n’ai pas connu), et donc il y a une semaine.

 

Cet après-midi, je suis resté au bureau, à faire des bricoles, à lire divers documents, « traiter les mails pro » selon l’expression que j’emploie, échanger, scroller sur Mastodon et Bluesky – peut-être que je pose quelques jalons quand même. Notre amie E* qui a fait un passage express, venue exprès pour la rencontre d’hier soir (la pauvre) et repartie ce matin tôt (elle avait cours à 11 h dans son collège charentais), était fascinée par toute l’histoire autour d’Amma Darko : si je n’en tire rien côté recherche, traduction et/ou publication, je pourrai toujours écrire un opuscule en mode polar pour intellos…

En écoutant ce matin la rediffusion de l’émission La Méridienne de 2023 avec mon collègue Florent Kohler, je réfléchissais à la façon dont je pourrais consacrer un peu de temps, en marge de mon projet de recherche principal, pour la tétralogie de Heathcote Williams. (Florent dit qu’il s’était tourné vers l’anthropologie car il en avait eu assez de la littérature autour des questions animales. Textuellement, qu'il en avait “assez de l'abstraction”. Dans l’émission, il dit des choses passionnantes sur l’écologie de la réconciliation.)

jeudi, 23 janvier 2025

23012025

Retour à Tours. Il faisait très beau et très doux à Dax comme à Bordeaux.

 

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La rencontre aux Temps sauvages autour de ma traduction de Born in Blackness ne s’est pas très bien passée. J’étais plutôt déçu car je n’ai pas été à la hauteur du tout, usurpant la confiance que m’a fait le libraire, Nicolas, qui est un jeune homme charmant, très cordial et très fin. Surtout je n'avais pas assez préparé, ou pas ce qu'il fallait. J'avais bien rédigé quelque chose de synthétique, mais le livre traite d'énormément de périodes et de lieux, et il y avait dans la salle des personnes qui ne connaissaient absolument rien – je pense – au sujet, et qui ont dû être complètement perdues...

Lors des questions, je me suis un peu rattrapé (j’espère). La librairie était pleine, en tout cas (environ 25 personnes), et j'espère ne pas avoir totalement embrouillé l'esprit de (ni avoir trop fait perdre de temps à) ces personnes

 

23:50 Publié dans 2025, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 22 janvier 2025

22012025

Longue journée à Saint-Pierre et Mont-de-Marsan, entre le crématorium, la pose de l’urne au cimetière (l’urne cinéraire de ma grand-mère est nettement plus grande que celle de mon grand-père, hasard ô combien significatif – et grise, face à noire), les rendez-vous de ma mère et de ma tante ici et là pour les formalités (qui n’en sont pas), le déjeuner en famille. Heureux de voir ma cousine, que je vois rarement.

 

Vraiment secoué. La cérémonie a été très difficile. Ma tante a lu la lettre que ma grand-mère avait préparée, qui lui ressemble tant, tout calculé au mot près. Ma cousine l’a très bien évoquée ; c’était juste et d’une grande tendresse.

 

Pas eu l’envie ni la force de faire de petites vidéos de la maison et du jardin, comme je voulais le faire. Abel et moi avons fait un tour à Mont-de-Marsan, et traînaillé dans deux librairies, dont la librairie Masset, où j'avais acheté quelques livres en juillet dernier et où je n'avais pas vu le rayon “franc-maçonnerie” (!). C'est Abel qui me l'a montré.

 

C’est mon père qui a conduit au retour également alors que j’aurais dû m’y coller ; je suis en-dessous de tout.

 

23:35 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 21 janvier 2025

21012025

Deux promenades, une le matin sous le soleil, et une l’après-midi en faisant demi-tour fissa à cause de la pluie qui forçait.

Demain, obsèques de ma grand-mère.

Je suis vraiment secoué ; ça m’épuise.

 

lundi, 20 janvier 2025

20012025

Aujourd’hui, avant de prendre le train, dans le coton grisâtre et brumeux qui enveloppe la Touraine, à de rares exceptions près, depuis trois mois, le froid en surplus depuis quelques jours, j’ai enregistré la deuxième émission de radio I Love Mes Cheveux avec Marie-Aude Ravet.

Après, lors du trajet et de l’assez longue correspondance à Bordeaux Saint-Jean qui m’a fait constater que « la forme d’une ville gare / Change plus vite hélas que le cœur des mortels », j’ai écouté en boucle le nouvel album de Mathieu Boogaerts, en continuant de lire Séverin et Brautigan, et en scrollant aussi, fatigué, m’effondrant bêtement en sanglots au sud d’Angoulême.

Notre train a eu une demi-heure de retard, car le train précédent avait percuté un animal.

 

dimanche, 19 janvier 2025

19012025 — Les GAFA et l'eurocentrisme

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Depuis quelque temps (je ne saurais dire combien), YouTube génère automatiquement une sorte de tag visuel permettant d'identifier des figures connues citées dans une vidéo. Dans celle que j'ai postée hier, je parle de Marechera (très important poète du Zimbabwe, mais peu connu en Europe, de fait) et de Derek Walcott, immense dramaturge et poète, prix Nobel en 1992, excusez du peu. Eh bien, YouTube a identifié Valentine Boué ép. Penrose (tant mieux, je la pensais nettement plus invisibilisée) mais ni Marechera ni Walcott.

Les algorithmes des GAFA (et donc les humains qui sont derrière ces choix) confortent et accentuent l'eurocentrisme, et même, je le dis sans ambages, le suprémacisme blanc.

samedi, 18 janvier 2025

18012025

Ma grand-mère maternelle est morte hier.

(Je n’aime pas l’adjectif décédé·e ; je l’évite comme la peste.)

 

Ma grand-mère maternelle est morte hier. Je l’ai appris après une réunion de recherche.

Je passe sur l’intime.

 

Une de mes collègues m’a écrit ceci : « Perdre ses grands-parents c'est faire le deuil de tout un pan de l'enfance. » Cela peut sembler une évidence, un poncif, mais c’est une très belle phrase, au fond, très juste. J’ai eu la grande chance de connaître mes quatre grands-parents jusqu’à une période assez avancée dans ma vie d’adulte : mon grand-père maternel est mort en 2012, et mes grands-parents paternels en 2015 et 2018 respectivement. J’ai donc aussi, avec eux, des souvenirs de l’enfance de mes fils. Mais ce qui remonte, dans ces moments-là, c’est surtout des épisodes ou des images de mon enfance.

Une autre collègue m’a écrit : « quand on ne cesse pas de parler d'eux, ils ne meurent pas ». Vieille vérité, mais qu’on oublie peut-être. Aujourd’hui, en regardant (d’un œil agacé) un court métrage documentaire des « scotcheuses », je regardais aussi le ballet des moineaux et des mésanges autour des mangeoires, et je rêvassais à un film que je pourrais fomenter pour parler d’eux.

 

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Commentant la photographie que j’ai choisie pour saluer sa mémoire sur Facebook, l’écrivaine Monique Séverin (que j’ai rencontrée une fois, en 2023) a écrit : « Oh, ce sourire ! Et cette symbiose avec son environnement... »

J’étais très touché car c’est la seule qui a exprimé ce que j’avais voulu montrer avec cette image.   Ma grand-mère n’était pas très amoureuse des grands espaces sauvages — quoi qu’elle ait beaucoup pratiqué la randonnée dans les Pyrénées et nagé, jusqu’à un âge avancé, dans les flots peu commodes et les rouleaux de l’océan Atlantique, à Contis notamment —, mais c’était quelqu’un qui aimait les jardins, les fleurs, le vert que l’on a sous les yeux. J’ai choisi cette photo pour tout cela, et pour le regard un peu mélancolique mais surtout très vif, méditatif, prêt peut-être à ne pas être d’accord ; elle était aisément sceptique, et souvent un peu trop sûre d’avoir raison.

 

Je suis d’autant plus touché par la remarque de Monique Séverin que j’avais commencé, deux jours avant la mort de ma grand-mère, la lecture du roman de l’écrivaine réunionnaise La bâtarde du Rhin, et que les secrets de famille qui traversent ce roman font un peu écho à une partie de l’histoire de cette partie-là de ma famille : mon arrière-grand-mère, la mère de ma grand-mère que vous voyez ici assise dans l’herbe, était une enfant de l’Assistance publique, et avait souffert d’avoir été marquée toute son enfance et toute sa jeunesse du mot d’infamie, la bastarde en français légèrement gasconnisé. Cela n’avait rien d’un secret de famille, et j’ai souvent discuté avec mon arrière-grand-mère de son enfance, mais des secrets il y en a : ce n’est pas le lieu d’en parler là, aujourd’hui, et je ne saurais comment le faire, là aujourd’hui, mais je ne veux pas oublier que les secrets de famille ne m’ont jamais passionné en soi, que je pense – ce n’est pas faute pourtant d’avoir beaucoup lu ce que Nicolas Abraham et Maria Török ont écrit sur les cryptes – que ces secrets ont tendance à occulter, rétrospectivement et paradoxalement, tout ce qui n’est pas caché et qui compte bien davantage dans la vie et dans la mémoire des humain·es. Si je fais un film (pour moi) ce sera en évoquant les (faux) secrets, mais surtout pour qu'ils prennent place au milieu de tout ce qui n'a jamais été celé ni scellé.

 

10:05 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 17 janvier 2025

17012025 (Lynch et l'archive)

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C’est de saison : tout le monde parle de se barrer de X anciennement Twitter et de Meta à cause des dernières déclarations de Zuckerberg libérant toutes les paroles fascistes et antidémocratiques au nom de la « liberté d’expression » (pour contrer cette idée fallacieuse et criminelle, se pencher sur le paradoxe de Popper).

 

Concernant Facebook, je me suis exprimé à ce sujet sur le réseau lui-même et je prévois de continuer à y écrire, publier et travailler ; la position d’Eva Doumbia m’a également convaincu. Concernant Twitter, dont le cas est différent car Musk se démène activement en faveur des partis fascistes partout en Europe, j’ai demandé une archive, qui est quasiment illisible/inutilisable, et surtout très partielle malgré ses deux gigaoctets : je vais sans doute supprimer mon compte en passant par pertes et profits tout ce qui s’y trouve et que je n’ai pas archivé au fur et à mesure (beaucoup de choses).

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En tout cas, ce n’est pas ce dont il était question quand j’ai écrit « c’est de saison » ; je voulais simplement expliquer pourquoi j’étais allé repêcher, dans mes archives Facebook, deux posts de juillet 2020, écrits juste après avoir revu Mulholland Drive. J’ai eu beau faire beaucoup de sauvegardes de Facebook ici et , il en manque…