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samedi, 25 juin 2005

Caméléon

« Stéphane a maintenant la passion des bizarres animaux de compagnie, il possède un caméléon, des grenouilles bleues, deux espèces de marmottes ou de je ne sais trop quoi, d’origine dûment exotique, qui sont très sympathiques et affectueuses, adorant être caressées. » (Renaud Camus. Outrepas, journal 2002, p. 542)

Posséder un caméléon, n’est-ce pas, à certains égards, chercher à s’approprier le secret de la mort ? De nombreux mythes africains rendent le caméléon responsable du fait que les hommes ont cessé d’être immortels. Selon certains versions, le caméléon, porteur du message de mort, serait parvenu aux hommes avant la tortue, porteuse du message de vie. Dans d’autres versions, ce sont les hommes qui envoient le caméléon dire aux dieux qu’ils souhaitent rester immortels, et le caméléon transforme, chemin faisant, le message, causant ainsi la chute de l’humanité dans la mortalité. Il y a bien d’autres variantes encore, mais toutes insistent sur la duplicité métamorphique du caméléon.

Le mot caméléon, en français, est tout à fait fascinant. les deux syllabes médianes se livrent à une semblable métamorphose : le [e] ouvert s’associe à deux consonnes différentes avant d’ouvrir sur l’ambiguïté terrestre de la diphtongue. Le chevalier d’Eon était un agent double et hybride. On, c’est tout le monde.

Posséder un caméléon, est-ce espérer qu’on le dupera, qu’on le hantera au point de détourner la mort de soi ?

Peut-on posséder un caméléon ?

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En écoute : le « Chant derviche » du sixième volume des œuvres pour piano de Gurdjieff et De Hartmann (Rituel d’un ordre soufi, dans la version enregistrée par Alain Kremski (Naïve V 4889).

Commentaires

As-tu vu mon camée, Léon ?
Oui je l'ai vu, car il est dans le TLF, qui nous dit que ce mot est "Empr. au lat. chamaeleon (Sénèque ds TLL s.v., 986, 33) empr. lui-même au grec (Aristote ds LIDDELL-SCOTT), littéralement « lion qui se traine à terre ».
Bizarre...
A part ça j'ai pensé à toi ce soir en voyant dans une émission sur Turner (sur Arte) des aquarelles des pays de Loire et notamment de Tours !

Écrit par : fuligineuse | samedi, 25 juin 2005

Turner a-t-il peint des vues de Tours? Je l'apprends... et cours me renseigner.

Merci du tuyau.

Écrit par : Guillaume | dimanche, 26 juin 2005

« Stéphane a maintenant la passion des bizarres animaux de compagnie… »
Pourquoi bizarre? Peut-être parce qu'on voit peu de caméléons promenant leurs maîtres dans les rues, comme pour la benne pour papier recyclé dans le site Tanneurs, il faut de la patience, oui de la patience.

Danger, menace, romance et corruption. Non, ce n’est pas le titre d’une série télé, mais çà résume, l’histoire d’un caméléon amoureux d’une jeune femme prénommée Ngema et convoitée entre autre, par la riche et maligne grenouille.
Grenouille :
‘When my father lay on his death bed, he said to me: “My son, you will spend most of your time by the water until the day comes when you meet a girl there and ask her to marry you. If she accepts, it will mean happiness for you both, but if she refuses, she will die.” So I ask you to marry me here and now, and it is entirely up to you whether you live or die.’
Caméléon:
‘I have been so anxious to meet you, but wanted to choose my moment carefully. I came here early this morning to tell you I love you and my greatest wish is for you to become my wife.’*

Lequel épousera la belle ? Le romantique ou le malin? Personnellement, je crois que c’est Caméléon même s’il n’est ni aussi beau qu’un serpent (enfin il a quand même un visage prometteur, un tantinet cabossé malheureusement mais bon, à choisir, je préfère sa tête à celle d’une grenouille, mais comme dirait l’autre, « les goûts et les couleurs… »), ni aussi rapide qu’un lézard. La belle hésite. Dans le doute, elle devrait peut-être couper la poire en deux et... prendre les deux?

*Conte des Kikuyus, Kenya, reproduit par O.B. Duane dans African Myths & Legends.

Écrit par : Livy | dimanche, 26 juin 2005

Tiens, dans le livre de contes africains sur mes étagères, ce n'est pas le caméléon qui porte le message de la mort, mais il faudrait que je retrouve de quel animal il s'agit, ça ne me revient pas... Le lièvre? Le lièvre. Mais depuis il a le palais fendu... (ça vient de Namibie, tout ça)
Mathilde

Écrit par : Mathilde | lundi, 27 juin 2005

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