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dimanche, 24 juillet 2005

Château d’Audaux

Dans son Guide du Béarn (La Différence: 2003, pp.302-3), Louis Laborde-Balen fait grand cas du château d’Audaux, de fait très impressionnant, construit au début du dix-septième siècle par le sénéchal de Gontaud, avant de passer successivement aux mains du président du parlement de Navarre, de Gassion, des Talleyrand, puis de la famille d’Antoine d’Abbadie d’Arrast. Il est occupé, de nos jours, par l’œuvre des orphelins d’Auteuil, dont l’auteur du guide voudrait nous faire croire qu’elle n’a pas endommagé le site, ce qui me semble un brin curieux, à la seule contemplation des terrains de basket tout proches de la grille d’entrée principale.

Le château ne se visite pas, à l’exclusion du parc. Comme il y avait, ce week-end, une démonstration de vol de montgolfières, les alentours du château étaient défigurés, de surcroît, par plusieurs véhicules tout-terrain garés auprès, une espèce de buvette, et enfin ce que j’ai pris pour une rampe de lancement (mais je ne m’y connais absolument pas en montgolfières). Tout cela n’a pas contribué à me convaincre des éloges, lus a posteriori, de M. Laborde-Baren.

Le plus absurde, dans l’affaire, c’est que les nombreuses (nous a-t-on dit) montgolfières de ce festival étaient parties à six heures du matin et revenaient à sept heures du soir au plus tôt, ce qui fait qu’il y avait là une famille de touristes totalement désabusés, voire profondément déçus, venus exprès pour cette débauche de toiles colorées s’envolant rondement vers les cieux céruléens, et qui n’ont rien vu. Il est certes étonnant d’organiser une démonstration de vol de montgolfières, et d’en faire, à tous les carrefours, la promotion, pour que le quidam qui fait le détour, même de manière non préméditée, se trouve face à un zinc déserté et un château devancé par quelques véhicules hideux…

Cela dit, et si je cherche à faire abstraction de toutes ces regrettables excroissances, le château est fort beau, de facture on ne saurait plus classique, avec de nombreuses dépendances, le tout très austère, mais avec un charme clair, vif, preste. Peut-être est-ce pousser le paradoxe un peu loin, mais je crois avoir préféré, du village, les dépendances du château qui se trouvent de l’autre côté de la cour d’honneur, avec leurs trois blocs subtilement hétérogènes, et (comme elles font penser immanquablement à ce triumvirat) deux des maisons qui bordent la rue centrale: l’une, toute en longueur, presque une longère; l’autre, au contraire, bien carrée, pierreuse, lumineuse aux regards extérieurs, bordée d’un muret plus sombre.

Commentaires

J'habite le Canada depuis 38 ans, je fus pensionnaire au Château d'Audaux entre 1957-1959, un pensionnat géré par des religieuses trés sévéres. Ce furent 2 années de coercition où nous crevions de faim littéralement. Chaque semaine une longue marche en rang vers Navarrenx, nous étions vraiment dans la France du moyen-âge. Peu de gens à Audaux s'imaginent que des centaines de pauvres jeunes ont souffert sur ce site enchanteur. Je viens de découvrir votre site et c'est la premiére fois que je me remémore ce passé douloureux. Je représente une partie de la mémoire du château d'Audaux, la France malheureusement aujourdhui donne l'impression de souffrir d'amnésie je n'ai qu'à me promener sur les chats francais pour m'en appercevoir. Merci de m'avoir lu.
F.Bernard Comté du Lac St Jean (Piékouagami) Province de Québec CANADA
http://www.mashteuiatsh.ca/

Écrit par : bernard | lundi, 13 mars 2006

Merci de votre témoignage douloureux, sincère et touchant. Il ne faudrait pas oublier, en effet...

Bien à vous,

Écrit par : Guillaume | mardi, 14 mars 2006

Permettez moi monsieur de m'indigner de vos propos car je vous estime bien présomptieux sur des sujets que vous ne connaissez pas. C'est donc en tant qu'habitant d'Audaux, amoureux de mon village, de son château et de montgolfières (je suis le fils du président de l'association organisatrice de cette fête) que je vais me permettre de vous répondre point par point. Pour commencer je ne remet point en cause votre critique du dénaturement du site par l'organisme des Apprentis Orphelins d'Auteuil mais je remettrais d'avantage en cause l'Etat qui laisse échapper prtout en France son patrimoine et d'aussi magnifiques sites au profit de particuliers.
Ensuite première erreur le château peut dorénavent ce visiter à l'occasion de visites guidées dont les inspirateurs sont les menbres de l'association fête de la montgolfière. Il est donc possible de le visiter au cour de la fête de la montgolfière depuis quelques années mais aussi au cour des journées du patimoine donc ne prétendaient pas que les aéronautes négligent le château.
Ensuite "l'espèce de buvette" est la trois jours par an monsieur pour vous proposer à boire. Vous auriez sans doute préféré que rien ne vous soit proposé? Ensuite vous critiquez les 4x4, mais j'aimerai vous voir récupérer votre montgolfière en Smart dans les champs. Car l'aérostation est bien un loisir proche de la nature et les 4x4 ne sont pas le fruit d'une lubbie de gens friqués mais la réponse a un besoin. Ces fameuses montgolfière que vous admettez ne pas connaître mais que vous vous permettez de critiquer si fortement. Votre rampe de lancement me fait bien rire car j'ai beau chercher je ne vois pas de quoi vous voulez bien parler. Votre ignorence aurait du vous conduire à une recherche d'information plutôt qu'a une critique non fondée. Je vous invite donc à vous rendre sur le site de la fédération française d'aérostation: www.ffaerostation.fr! Vous reprochez vigouresement une sorte de désinformation sur les montgolfières. D'une part le personnel était là pour vous répondre mais de plus si vous aviez su lire tout simplement il était clairement indiqué que les vols avaient lieu tôt le matin, tard le soir et selon conditions météorologiques. Et toute la journée elles n'étaient pas plus loin que dans les remorques de ces fameux véhicules tout terrain que vous détestez tant. Enfin vous remarquerez que vous n'avez rien du débourser à l'entrée ou alors si c'est le cas vous êtes venu une année riche en animation. Vous auriez donc pu avec un peu de chance assister gratuitement à un spectacle qui n'est point une débauche mais de la féerie tout simplement. Vous faîtes parti des rares insatisfait et grincheux que nous connaissons même si je comprend votre déception, qui ne vous autorise en rien une telle critique en faire des gens qui permettent par le biais du bénévolat de patager leurs passions.
Quant'aux dépendances du château monsieur elles n'étaient autre que les écuries. Sur cela je vous espérant avoir effacé votre ignorence ainsi que vous avoir incité a vous renseigner avant de se permettre des critiques que je juge pour ma part offensantes. Je vous invite a me répondre!
Quand a vous monsieur Bernard je ne suis pas de ce temps mais j'imagine la souffrance des résidents du château dans les années cinquantes. Les choses aujourd'hui ont bien changé, je dirai même que certains jeunes sont trop choyés. Il est vrai que la France souffre parfois d'amnésie et je vous remercie de votre témoignage.

Écrit par : Jean-Philippe | samedi, 29 avril 2006

Je viens de lire le petit commentaire de Monsieur BERNARD!...et je ne peux m'empêcher de repenser à ces jours passés dans l'enceinte de ce château gardés par des " frères jésuites ". Je n'avais alors que sept ans...mais je me souviens des punitions qui ressemblaient à des tortures! Les coups de ceinturons dans le dos de nos jeunes corps ou les marches nocturnes dans le froid glacial de l'hiver tout autour du parc. Nous dormions dans un grand dortoir près de trente lits et j' ai le souvenir amer de ne m'être jamais endormi sans mes larmes...J'ai aujourd'hui cinquante ans...mais je peux toujours sentir la froideur des murs, l'odeur des encriers dans la salle de l'école et le cris des corbeaux qui nous rappelaient trop souvent que nous étions seuls loin de toute chaleur humaine...loin de ceux que aimions! L 'Amour de dieu...ne fût que trop mal interprété tout au long de ces long mois...Ces gardiens du château, ces templiers de la foie n' étaient que des limiers du diable..

Écrit par : POUSSADE | dimanche, 15 janvier 2012

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