lundi, 17 octobre 2005
Entre l'arbre et le champ je ne vis ce faisan
Il m'est impossible d'écrire des commentaires sur le blog intitulé Sous la douceur. Je voulais écrire, à partir de la note du 17 octobre, un long (non, pas long, en fait) développement sur la question de la répétition. Pourquoi considère-t-on si souvent les répétitions comme nuisibles, à proscrire absolument? De la répétition assumée naissent des phrases incantatoires ou obsessionnelles, et les vertus de la répétition sont sans nombre ni pareil. Répéter "ce faisant" trois fois n'a en soi rien de pendable, et même cette répétition peut insuffler un rythme étonnant à un paragraphe, oui, c'est cela, répéter n'est pas un mal, la répétition est souvent belle, de la répétition naît la beauté, une certaine beauté, et, substituant aux formules ou mots répétés d'autres, synonymiques ou plus faibles, tirant sur la corde de la substitution, oui, ce faisant, on affaiblit bien souvent...
18:35 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (3)
Isaak Levitan
Que nagent les nuages
et se penchent, s'épanchant, les peupliers en pluie
Sans que le vert s'arroge
un droit autoritaire
Ô les nuages gris ô les nuages doux ô les nuages
Verts
qui penchent vers l'abîme qui se tournent se fondent Ô vers
quelle infortune avez-vous détourné
La course de mes yeux?
Ton infini voyage
aux îles détournées
se déverse en sanglots de joie et de douceur
********
Inspiré d'une toile superbe d'Isaak Levitan, à voir sur l'écran nuageux du Sablier.
16:40 Publié dans BoozArtz, Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (1)
Laïcité
Célébrons aujourd'hui le conseil municipal de Thuir, dans le Roussillon, qui décida le 17 octobre 1871, il y a cent-trente-quatre ans, qu'il était sain de débarrasser l'école des prêtres et du catéchisme. J'emprunte l'extrait ci-après à un article signé par Jean Tosti en 1992.
Tout cela se fait dans un climat passionnel, comme l'indiquent certaines délibérations du conseil municipal. Le 17 octobre 1871, en réponse à l'ouverture d'une école confessionnelle, l'adjoint Pallade Violet prononce un discours virulent dans lequel il propose de laïciser totalement l'école publique, avec les décisions suivantes acceptées à l'unanimité par le conseil :
1) Que l'instituteur ne soit plus assujetti à accompagner les élèves aux offices, ce devoir... incombant aux pères de famille.
2) Que la leçon de catéchisme qui se fait à l'école et qui rappelle les jours néfastes de l'empire des curés sur les instituteurs et sur l'école soit remplacée par une leçon d'histoire...
3) Que le curé n'ait plus le droit de s'immiscer dans les affaires de l'école.
14:45 Publié dans Célébrations improbables | Lien permanent | Commentaires (1)
Afrique, quand?
Je voudrais, pour donner un tour de vis à ce carnétoile, me contraindre à écrire chaque jour, ou, à défaut, toutes les semaines, une note sur un auteur africain. C'est vrai, quoi! A faforo! Je me prétends africaniste et je ne parle quasiment jamais ici de littérature africaine, ou de politique, d'histoire, d'anthropologie.
Mais c'est que j'ai du retard sur plusieurs pans de mon travail, et même dans mes blogs (Cours 2005 est très incomplet), pour ne rien dire du roman Avril déjà dérape, qui attend sans doute, pour décoller, les calendres grecques. Avec ma compagne qui ironise sur mes prises d'écriture, c'est le bouquet!
13:02 Publié dans Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (1)
Vieilles lunes
Dimanche, 14 h 30
J’écris ces notes dans la chambre aux corbeaux, où se trouve le vieil ordinateur portable, que je n’utilise plus guère et dont les touches me paraissent à la fois grandes et dures par contraste avec le nouveau – que je n’ai pourtant que depuis quelque six semaines –, et où se trouvent aussi plusieurs livres que je lus fin août début septembre et dont j’aurais aimé écrire des recensions. Il y a là, notamment, Napoléon VII de Javier Toméo, que j’avais bien aimé, sans plus, et que, pour lui rendre pleinement justice, il faudrait que je relise. Il va de soi que je n’en ai pas le temps, et l’envie guère plus. Je pourrais me contenter d’en extraire quelques fragments à publier au compte-gouttes dans ce carnet de toile.
Il y a aussi Magnus de Sylvie Germain, qui recèle de vrais bonheurs d’écriture mais donne, au bilan, l’impression d’une histoire mal ficelée, a heavy plot and a contrived story. J’étais vraiment déçu, en étant resté aux réussites (sur le fil du rasoir) que sont L’Enfant-méduse ou La Pleurante des rues de Prague. S’il est question de s’en tenir, pour la partie littéraire de ce blog, à l’essentiel, passons, en effet.
Il y a, posé près de ce vieux portable, Pour en finir avec les chiffres ronds, mais, là encore, il faudrait que je reprenne par le menu mes lectures de tous les ouvrages de Vila-Matas pour ne donner ne serait-ce qu’une vague idée des raisons de mon admiration sans bornes pour cet écrivain. Suffira-t-il de dire qu’à cet ouvrage lu fin août mes lecteurs doivent les Célébrations improbables, ou vaudrait-il mieux que mes petites biffures ne salissent pas de leur bourbe les textes géniaux du grand Catalan ? (Il résistera bien tout seul, allez.)
Il y a Longlive! de Menan du Plessis, lu plus tôt dans l’été, et dont le souvenir déjà fortement s’estompe. Il y a Dans le dos noir du temps de Javier Marias, lecture d’août. Il y a enfin quelques notes jetées tout à trac à partir de quelques vers de Dante. Mais enfin, je ne peux ainsi m’improviser commentateur du Dante. Tout de même, le sens du ridicule se niche bien quelque part en moi, et pointe parfois le bout de son museau, et sa truffe, l’extase de sa toison frisée. Rangeons donc ces livres sur les étagères qui n’en peuvent mais (et plus accueillir un seul), jetons les notes dans le carton destiné au recyclage, et avançons…
06:45 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
Propos de garçonnet, 15
J’ai écrit trois livres : Comment j’ai lutté contre la gauloiserie ; Comment j’ai trouvé la romainerie ; Comment j’ai réuni les Romains.
01:10 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (0)