vendredi, 18 novembre 2005
Grenoble et ses "étudiants"
Je copie-colle ci-dessous la dépêche AFP, purement factuelle et relative aux affrontements entre les forces de l'ordre et certains "jeunes" la nuit dernière à Grenoble. Ce matin, j'ai entendu un reportage sur ce sujet à la radio, et j'ai été choqué d'entendre le journaliste préciser que ces incidents étaient tout à fait distincts de l'actuelle flambée des banlieues, car, dans le cas précis de cette "Fête du Beaujolais" qui a tourné au vinaigre, les jeunes agresseurs, certainement bien éméchés, étaient "des étudiants", et non des jeunes de banlieue.
Il se trouve qu'un nombre non négligable de "jeunes de banlieue" deviennent, comme l'immense majorité des jeunes, des étudiants. Cela est à prendre dans les deux sens, histoire d'en finir, de part et d'autre, avec la langue de velours:
1) On peut vivre "en banlieue" et accéder aux études. Les études universitaires, en particulier, sont ouvertes à tous sans concours d'entrée. (Exemple personnel: que ce soit à Paris-10-Nanterre, dans mes jeunes années, ou à Tours, j'ai toujours eu, dans les classes que je prenais en charge, des étudiants issus des milieux dits "défavorisés" ou "sensibles".)
2) Corollairement, on peut être étudiant et casseur... que l'on soit ou non un "jeune de banlieue"!
Autant dire que, dans le cas des "événements" de Grenoble, dont je n'ai pas été témoin, et dont je ne sais rien que ce que la presse (fort peu diserte) en dit, les étudiants qui ont agressé des pompiers puis des policiers pouvaient tout à fait être issus des banlieues; ils pouvaient aussi ne pas en être issus, mais, à coup sûr, ils se sont comportés d'une manière indigne et criminelle. C'est cela qui compte, et non l'origine sociale ou le niveau d'études: un groupe d'abrutis éméchés qui lancent des bouteilles sur des pompiers venus soigner leurs congénères partis en capilotade, ce sont des délinquants, point barre.
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La fête du beaujolais tourne à l'affrontement avec la police à Grenoble
18 novembre 2005
GRENOBLE (AFP)
La fête du beaujolais nouveau a viré vendredi matin à l'affrontement avec les forces de l'ordre dans le vieux Grenoble et la police, qui a utilisé des gaz lacrymogènes, annonce avoir interpellé une vingtaine de personnes. A 04h00, le calme était revenu au centre ville. Les services du nettoyage municipal commençaient à nettoyer les rues jonchées de poubelles renversées et de morceaux de verre afin que la ville soit propre au lever du jour.
Vers 00H25, les pompiers avaient été appelés dans les rues piétonnes du centre ville historique après une bagarre pour soigner un blessé, mais ils avaient été pris à partie par des jeunes gens, souvent avinés qui ont endommagé le véhicule d'intervention, a indiqué le directeur départemental de la police, le commissaire Jean-Claude Borel-Garin. Les policiers venus au secours des pompiers ont, à leur tour, été agressés. En quelques minutes, plus d'un millier de jeunes gens, souvent des étudiants, sont sortis des bars et se sont retrouvé face à des forces de l'ordre qui ont fait l'objet de jets de projectiles divers.
A l'exception d'une voiture particulière au pare-brise défoncé, les dégâts matériels étaient limités, aucune vitrine n'ayant été endommagée, a constaté le journaliste de l'AFP. Selon le commissaire Borel-Garin, trois policiers et deux CRS ont été légèrement blessés. Les pompiers ont installé un poste de secours avancé dans un bar irlandais, et une dizaine de personnes ont reçu des soins, "essentiellement de la bobologie", ont-ils indiqué. La sortie du beaujolais nouveau avait été déjà l'occasion d'affrontements limités avec les forces de l'ordre au cours des deux dernières années, a rappelé un élu de la ville.
16:10 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Tout à fait d'accord !
pour avoir vu les images au journal local de France 3, ils s'agissaient bien de jeunes ivrognes étudiants, abrutis, qui se croient malins en s'avinant, hors de toute mesure, tous les ans lors de cette fête commercial (*).
Une vingtaine d’entre eux a été interpellée. Ils seront peut-être jugés, sans doute pas condamnés. Ces idiots ont cru bon d’organiser un sit-in devant le palais de justice de G.
Et ce que l’on voit là, avachis à terre, ce sont ces éternels « zonards à chien » (comme dit ma boulangère), étudiants à kéfié palestinien, rastas,…
comble de l’aberration, ils ont même été reçus, avant hier, par Gilles de Robien, ministre de l’Education Nationale et de la Recherche, en visite à G. pour tout autre chose (programme cadre de la R.).
(*) à propos, ce sont aussi les mêmes que l’on voit manifester contre la « mondialisation » ou « l’Europe du fric ». Les malheureux, le vin leur a fait perdre la tête : ils ont oublié que ce « beaujolais nouveaux » n’était qu’une campagne de publicité comme une autre, qu’ils y ont succombé, eux si forts à nous rappeler nos tords et nos travers. Remarquez que ce sont aussi les premiers à découvrir le nouveau forfait SFR ou le Tri-bande Nokia du moment….
D.
Écrit par : inactuel | mercredi, 23 novembre 2005
Allez y, critiquez, critiquez. Pour vous, le monde devrait marcher dans le sens que vous voulez. Préjugés.
Pour vous, les bons sont les gens comme vous, qui vivent au rythme de la société, vous méprisez les gitans, vous détestez la jeunesses, les jeunes piercés, rasés, vous ne pouvez pas admettre qu'un jeune puisse avoir des convictions propre à lui.
Allons allons, pendant les manifs, les manifestants étaient TOUS des casseurs, comme le disent si bien les médias. De toute façon, on se laisse vite embobiner par les médias. On croit ce qu'ils racontent parce qu'ils ont pour appuis quelques rares images.
On se laisse embobiner par cette pure société de consommation, on se croierait sous un régime totalitaire ou les traîtres au régime doivent être arrêtés. Et bien sur, dans ce genre de situation, les préjugés fusent.
Continuons comme cela : le bien est la loi, la police
Le mal est la jeunesse, les contres lois, et les marginaux.
Un brin d'égoisme, de racisme, de manipulation, de naiveté, et de yeux fermés, et nous ferons des français des bons moutons rangés au rythme de la société...
Écrit par : critiquons... | mercredi, 26 avril 2006
Quand même; vous m'amusez, alors je vais prendre d'autres exemples :
1) "vous méprisez les gitans" : prouvez-le.
2) "vous détestez la jeunesse" : ah bon ? j'ai trente-et-un ans, je suis professeur et j'adore la majorité de mes étudiants.
3) "vous ne pouvez pas admettre qu'un jeune puisse avoir des convictions propre à lui" : non, c'est le contraire ; la seule chose que je n'admets pas, ce sont les gens qui comme vous écrivent sans réfléchir et sans rien comprendre, en faisant des procès d'intention. Pour cette raison, je n'aime pas beaucoup les gens de la BAC, auxquels vous ressemblez beaucoup, de par votre discours.
4) "De toute façon, on se laisse vite embobiner par les médias." : c'est certain. Je ne regarde jamais les programmes d'information à la télévision.
5) "le bien est la loi, la police" : ce sont deux choses différentes. La loi est généralement bonne ; ele a pour fonction de permettre la vie en société. Par exemple, les droits de l'homme, sur lesquels reposent les lois de ce pays, sont une bonne chose. Je préfère la loi française sur la liberté d'expression à la législation tunisienne en la matière. Autre exemple de loi fondamentale, la loi contre la peine de mort, qui relève, à mon sens, du Bien.
Je m'arrête là, mais avouez, cher anonyme "critiquons", que vous vous êtes emballé ou que vous aviez un verre de trop dans le nez. Allez, je comprends, moi aussi je suis jeune et je picole :-)
Écrit par : Guillaume | lundi, 01 mai 2006
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