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mercredi, 25 janvier 2006

Seuls pharaons

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Antonio n’aime pas beaucoup Zool. Que cherche-t-il, par ici, du bout des doigts ? Zool le fureteur, grillon du foyer et folle du logis. Antonio lit tout ce que l’on écrit sur eux : l’un qui s’entoure de musiciens aussi reluisants que lui (c’est tout dire) pour mieux creuser la solitude de ses harmonies intimes, et l’autre qui se place seul face au piano pour mieux peupler le silence de figurines, de compagnons de débauche ; l’un qui, latin, distille les chaleurs, tandis que l’autre, saxon, propose ses carnavals glacés. Des foutaises ! un foutoir de notes ! remballe !

 

Zool aime bien Antonio. Peut-être serait-il plus juste de dire qu’il aime bien quand il croise le regard agacé d’Antonio. « Tiens, il a l’air énervé » semble-t-il dire, d’un regard innocent et plein d’incompréhension naïve. Zool est un musicien de verdure, et Antonio hume, à pleins poumons, l’air de la nuit profonde.

 

Je prête l’oreille à Zool ; la toile blanche qu’il tend aux trous du vent, pectinée à peine de douces mouchetures, je l’entends claquer, flotter, blanchir les ombres. Il va sinuant si près du sol que sa musique envoûterait les cimes.

 

Tandis que je pianote, je prends garde de ne pas éveiller de vieux démons, de ne pas cogner trop vivement, je veux que les touches se suivent de façon harmonieuse, comme si je jouais la partition prodigieusement délicate de Zool. Comme si je jouais, dans mon coin, avec Ira et Jeff, je veux que les armes reposent en paix, sans colère, je galère laborieusement pour mentir en mots, tandis que je pianote.

 

Je prête l’oreille à Antonio, farouche, bondissant, coloriste et sang de feu. Vous, Zool et Antonio, l’alpha et l’oméga, les deux frères que je n’eus pas, je tends les bras vers vous, dompte le lion mélancolique, tire gentiment l’oiseau de sa noirceur pantomime, et je les présente l’un à l’autre.

 

Qu’ils s’aiment vraiment, profondément, effrontément… qu’ils s’aiment ou non, ce sont mes seuls pharaons.

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Commentaires

J'essaie de trouver un truc intelligent à dire sur ce texte et ça ne vient pas. Y a des matins comme ça. Alors je vais écrire une phrase d'une platitude à faire pleurer les zozios. J'adore ce billet. I want some more....Clap clap clap.

Écrit par : Zozio de nuit | mercredi, 25 janvier 2006

You certainly mean "flap flap flap", dear nightbird...

Écrit par : Guillaume | mercredi, 25 janvier 2006

Pareil que Livy. Depuis plusieurs jours je suis incapable de laisser le moindre commentaire. Ca va si vite ! Mais je lis, et j'aime.

Écrit par : Antoine | mercredi, 25 janvier 2006

J'ai décidé de calmer l'idiot qui n'arrête pas d'écrire. Je lui ai expliqué que, s'il publiait huit notes par jour tous les jours, cela noyait les "meilleurs" textes. Je lui ai donc fixé un maximum de deux textes par jour, avec photos éventuelles en sus.

Cela permet peut-être aux "retardataires" d'aller quérir leur pitance ès les archives.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 25 janvier 2006

Laisse-le tranquille, cet idiot, Guillaume. Il est pour moi un Antonio et Zool, il connaît la musique.

Écrit par : joye | mercredi, 25 janvier 2006

Je vous souhaite de n'y pas parvenir, si je puis me permettre. Si je puis me permettre encore, dites- lui plutôt qu'il continue de nous épargner d'écrire idiotement. Quant à vos louables sentiments, ils ne feraient qu'au mieux retarder encore les "retardataires", qui, alors, n'auraient plus d'excuse et peut-être, avec mauvaise foi, vous le reprocheraient. Etc... Quid de ceux qui ne sont pas des retardataires (ce n'est pas mon cas)? Et puis, si nous le voulions vraiment, nous n'en disposerions quasi jamais assez (de temps, s'entend) pour "quérir" toute "la pitance"des archives. Ce qui pourrait se noyer ne seraient pas les meilleurs textes. Non, ce que je vous reprocherais (non: ce que je me reproche), c'est que ce carnet de toile me défait partiellement de la lecture de livres.

Écrit par : Philippe | mercredi, 25 janvier 2006

"Ce carnet de toile me défait partiellement de la lecture de livres."

Et moi donc...

Écrit par : Guillaume | mercredi, 25 janvier 2006

Joli texte, mais j'ai pas tout pigé je crois. Fraternellement

Écrit par : Samuel | mercredi, 25 janvier 2006

La lecture des livres...hmm, hmm, Houellebecq ou Cingal, Houellebecq ou Cingal ?

Ah, si Mme de Sévigné avait tenu un blog...

Écrit par : joye | mercredi, 25 janvier 2006

La différence, c'est que Houellebecq, on sait déjà ce qu'il y a dedans.

Écrit par : Cingal, pas du tout arrogant | mercredi, 25 janvier 2006

Mais on ne sait pas ou est le bec. (Supprime, je t'en prie)

Écrit par : Simon | mercredi, 25 janvier 2006

Houellebecq, non, non plus, on vient de tuer le prophète et le remplacer par son fils, je ne sais pas encore ce qui arrivera à Daniel (enfin, pas les détails).

Écrit par : joye | jeudi, 26 janvier 2006

J'ai dû lire à haute voix. J'ai reconnu Zool (que j'aime beaucoup : en ai-je dit du mal ? très joli prénom, d'ailleurs) de loin, mais Antonio (saxon ?), Ira et Jeff, qui sont-ils ? Pour une fois, je pose la question.

Écrit par : Simon | vendredi, 19 janvier 2007

Antonio Farao... d'où le titre.

......... quoique je déteste éventer ............

Écrit par : Guillaume C. | vendredi, 19 janvier 2007

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