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lundi, 30 janvier 2006

Ernst Reijseger

Samedi, 17 h 30.

Je viens d’écrire une brève note relative aux canapultes, ces curieux monstres lexicaux, et j’écoute le Double Trio (clarinettes de Sclavis, Angster et Di Donato ; cordes de Feldman, Reijseger et Dresser).

Je me souviens d’avoir vu, écouté et applaudi Reijseger, lors des Rencontres Internationales de Violoncelles de Beauvais (était-ce en 1999 ?). Je le connaissais déjà, pour ce disque du Double Trio, et pour le disque Rara Avis, où il joue avec Han Bennink et Michael Moore (pas le porc vulgaire, mais l’autre, le vrai : le grand saxophoniste) au sein de la formation Clusone 3.

À Beauvais, il avait sidéré et, je crois bien, décontenancé le public – la moindre de ses algarades extramusicales n’étant sans doute pas son geste d’aller fouiller dans la terre d’une affreuse et gigantesque plante en pot qui se tenait là, sagement, dans un coin de la scène du théâtre. D’un archet drolatique, il touilla le terreau d’un geste magistral, faussement gauche.

C’est aussi un remarquable musicien… mais vous ne trouverez pas, sur la Toile, l’anecdote de l’archet touilleur.

Commentaires

"Michael Moore (pas le porc vulgaire, mais l’autre, le vrai...": gros et vulgaire, c'est sûr. Pourtant, as-tu vu Roger & me, Bowling for Columbine et Fahrenheit 9/11? L'avis des gens sur ces 3 documentaires m'interesse beaucoup.

Écrit par : Livy | lundi, 30 janvier 2006

J'objecte à cette description du cinéaste.

J'ai vu la fin de "Fahrenheit 9/11" en larmes, tellement que c'était infuriant et frustrant. Et "Bowling for Columbine", j'aimais un peu moins, parce que cette tragédie était largement provoquée des ados élitistes qui ont rendu infernale la vie aux deux gars qui ont décidé d'y mettre fin, ainsi que les adultes qui n'intervenaient pas dans le harcèlement cruel que leur imposait le "in-crowd". "Roger & Me", je n'ai pas vu.

En tout cas, en quel but le traitez-vous de "porc et vulgaire" ? Utiliseriez-vous la même description pour Pavarotti ? Ils ont un peu les mêmes tête et taille, si vous les examinez de près.

Écrit par : joye | lundi, 30 janvier 2006

Michael Moore est un porc, et même moins qu'un porc, dans sa manière de filmer (mal), de s'exprimer (plus mal encore), etc. Il ne s'agissait pas de son physique (c'est Livy qui a ajouté "gros", sans doute happée par la métaphore du porc (je reconnais qu'on dit souvent "gros porc" en français)), mais de son absence de tenue, de retenue, de pudeur, de réserve. C'est (plus encore que Bush ou Rumsfeld) le prototype de l'Américain sûr de son fait, imbu de lui-même, bourré de préjugés, qui pense que les Etats-unis sont au centre du monde. Sa critique de l'administration Bush repose sur un raisonnement et une idéologie qui ne renient en rien l'idée que les Etats-Unis sont le nombril économique et culturel du monde.

J'ai vu Bowling for Columbine, qui est un film à peine regardable, tant récit et argumentation sont cousus de fil blanc ; je n'ai pas voulu voir les autres, et notamment pas Fahrenheit 9/11, en partie parce que de nombreux proches m'en ont rabattu les oreilles, et aussi parce que les articles que j'ai lus, les entretiens largement donnés par le soi-disant "cinéaste" ont suffi à me soulever le coeur.

Ce qui m'exaspère dans le phénomène Michael Moore, c'est l'espèce d'aveugle adulation que les Européens ont pour lui, et qui est en contradiction avec l'américanophobie de ces mêmes zélateurs. Si l'on décide de rejeter le modèle néolibéral qui repose sur la massmédiatisation généralisée et sur l'hégémonie culturelle, il est entièrement contradictoire de vouer Bush aux gémonies d'une part, et de placer Moore sur un piédestal d'autre part.

Écrit par : Guillaume | lundi, 30 janvier 2006

Que tu sois d'accord avec sa position ou sa manière ou pas, cela ne fait pas de lui un porc.

Je me console du fait que le cochon est l'animal le plus intelligent de la basse-cour, beaucoup plus que le coq (Bush) et les moutons (ceux qui le suivent).

Si être infondément sûr de soi était un crime, Bush aurait été obligé de signer l'ordre pour sa propre exécution il y a longtemps.

Des milliers sont morts à cause de son idiotie. Michael Moore n'a tué personne. Si tu veux bien parler des porcs, hein ?

Écrit par : joye | lundi, 30 janvier 2006

De fait, je retire ce que j'ai écrit à propos de "porc". Les cochons ne méritent pas cela. Connais-tu le très beau poème en prose de Claudel sur le porc ?

(Je donne peut-être l'impression de botter en touche, et c'est sans doute vrai : je pense que nous avons exposé chacun notre point de vue, et je ne suis pas certain que la discussion se poursuivrait avec un profit quelconque. Si toutefois tu juges que je suis redevable d'autres éclaircissements, poursuivons.)

Écrit par : Guillaume | lundi, 30 janvier 2006

Non, Guillaume, je comprends que tu es décidé. Merci beaucoup pour la possibilité d'exprimer mon opinion ici chez toi. J'aurais mieux fait de me taire, par politesse. Je continuerais en privé si tu voulais bien. Sinon, tant pis. Cela dit, je ne te lirai pas avec moins de plaisir. ;-)

Écrit par : joye | lundi, 30 janvier 2006

Je suis assez d'accord avec Guillaume que cette passion qu'on voue à MM qui est démeusurée et je ne vais pas saluer ses qualités de cinéaste mais ça n'est pas il me semble pour cela qu'il est adulé de toutes les façons.
En 2004, j'étais dans l'Illinois dans la petite ville d'Urbana Champaign et les queues qu'il y avait pour voir les documentaires de Moore étaient phénoménales. En discutant un peu avec les gens, on comprenait que parce que c'était fait par un américain ça avait une valeur bien particulière. On peut parler de culture tirée vers le bas et tout ça. N'empêche que j'ai trouvé que si c'est Moore qui devait commencer à faire voir à ces gens que le monde ne se limitait pas à l'Amérique (ou pour certains à Chicago situé à 3 hrs de là), ou qu'il y avait des conséquences néfastes à la politique extérieure américaine ou même les effets dévastateurs de l'économie néolibérale alors gros, pardon, porc ou pas ça vaut la peine de voir ses documentaires.

Écrit par : Livy | lundi, 30 janvier 2006

Mais enfin, Joye, tu apportes beaucoup à ce carnet, et je suis, de fait, redevable à tous mes lecteurs de mes emportements et de mes démesures. Mes devoirs sont infiniment plus grands que mes droits, en ce lieu.

Écrit par : Guillaume | lundi, 30 janvier 2006

J'y ai réfléchi lors de mon voyage à Madrid aujourd'hui (oui, en Iowa) et cela me perplexe toujours.

Moi, je ne comprends pas du tout l'adulation pour Woody Allen que font les Français et, qui plus est, je n'aime pas certains faits de sa vie (e.g., Mamma Mía, pour te mettre au parfum), je le trouve nul en cinéaste et aussi en humoriste. Pareil pour Chagall, ou encore Fanny Ardant dont je déteste tous deux les oeuvres. Mais je ne les traiterais pas d'un nom insultant pour cela.

Mais peut-être que j'ai mal formulé : j'ai voulu dire "I won't have less pleasure reading you" pour "Je ne te lirai pas avec moins de plaisir". Alors, sorry si j'ai bousillé le sens de la phrase !

Pour Livy : je peux t'expliquer un peu plus pour Moore en privé si tu veux. C'est justement son côté schnoque qui dérange et qui épate chez moi aux USA (qui n'est pas super loin de Champaign, non plus !).

Écrit par : joye | mardi, 31 janvier 2006

La conversation sur Moore peut se poursuivre ici, en public. Cela ne me dérange pas, voyons !

En ce qui concerne Woody Allen et Chagall, je crains en effet que nous n'ayions pas les mêmes goûts. C'est un très bon cinéaste, et je trouve ses nouvelles et ses textes absolument hilarants.

Cela dit, je n'ai pas aimé MATCH POINT (je l'avais écrit ici).

(Bon... il ne faudrait pas croire que les commentaires portent sur Ernst Reijseger, hein...?)

Écrit par : Guillaume | mardi, 31 janvier 2006

J'ai découvert votre carnet hier , en cherchant des renseignements sur le château d'Ussé (hasard des moteurs de recherche...)

Quel dommage que vous arrêtiez !!! Un admirateur d'Ernst Reijseger à Tours !!!

Je crois avoir compris que nous habitions le même quartier , et peut être nous y croiserons nous .

Je n'ai pas eu le temps de lire toutes vos chroniques, mais il me semble n'y avoir vu aucune référence au Petit Faucheux. Je n'ose pas imaginer que vous ne connaissiez pas cet endroit où par exemple Han Bennink se produisit récemment en compagnie de Peter Brötzmann.

Une question à propos du "jazeur méridional" : cela a-t-il à voir avec le "jaseur boréal" que je connais bien , et qui n'est autre que Paul Kanitzer , éminent Président du Festival de Jazz à Mulhouse, héraut de la musique improvisée européenne, et où j'ai pu entendre à plusieurs reprise le violoncelliste admiré ?

A vous lire peut être

Écrit par : Sylvain Moussé | vendredi, 24 février 2006

Cher Sylvain,

merci de votre commentaire. Le titre de la catégorie est un jeu de mots vaseux sur l'oiseau (jaseur boréal), mais j'ignorais qu'un jazzman était connu sous ce surnom ! Les grands esprits se rencontrent... :-)

Je suis allé à de nombreux concerts du Petit Faucheux l'an dernier, dont l'ICP Orchestra avec Bennink, remarquable souvenir ! Cette année, on ne m'a pas envoyé le programme, quoique je sois normalement dans le base de données, et le temps que je réagisse, toutes les places étaient prises... Ils ne sont pas très doués avec leurs anciens abonnés, je trouve. Mais j'essaierai l'an prochain !!!

Sachez enfin qu'un autre blog, sans jazz (pour l'instant), prend forme demanière plus anonyme. Je vous en donnerai l'URL par email, si vous le désirez. (Cette dernière remarque vaut pour tous mes anciens lecteurs.)

Écrit par : Guillaume | mercredi, 01 mars 2006

M. Cingal,
Je découvre votre blog hier soir juste après la consultation, par ma fiancée, de votre autre blog sur Le bon Soldat ... Mais c'est seulement cet après-midi en y revennant, avec curiosité, car j'ai eu l'occasion de vous croiser l'été dernier aux Joulins, et avec une relative admiration pour le contenu de vos articles, que je comprends que vous avez décidé d'en arrêter la réalisation. Je vous l'avoue, je cherchais aussi un commentaire "de bon ton" sur le blocage des Tanneurs...
Après quelques lectures, et pour certaines navrantes (le mot est faible) car j'ai consulé le blog des tordus qui vous ont attaqué, je trouve cette réponse (destinée à Sylvain) dans laquelle vous l'informez qu'un autre blog serait en cours de réalisation... Ma requête est simple et directe : pouvez-vous m'en communiquer l'adresse ? Je vous en remercie par avance et vous rassure : je ne suis pas l'un de vos étudiants.
L'heure tourne, je dois récupérer ma fiancée qui sort d'ailleurs de votre cours (à 20H normalement).
Salutations respectueuses,
Denis

Écrit par : Denis | mercredi, 01 mars 2006

Bien que très silencieuse, j'ai été une lectrice assidue de ce carnet et je serais très heureuse de connaître l'adresse du nouveau blog.

Écrit par : lamkyre | mercredi, 01 mars 2006

(Cette note m'avait échappé... J'ai vu Ernst Reijseger en concert il y a quelques années (1999 je crois aussi), lors du Grenoble Jazz Festival, et ce fut... génial. Et le Rara Avis du Clusone 3 trône fièrement dans ma discothèque.)

Écrit par : Richard | mardi, 28 mars 2006

a case of great minds thinking alike ?

Écrit par : Guillaume | mardi, 28 mars 2006

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