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samedi, 17 mars 2007

JPO & les révoltés à deux balles

Je suis énervé. Très. Je viens de passer cinq heures à l'université pour l'accueil de lycéens dans le cadre des Journées Portes Ouvertes. Nous avons eu des échanges positifs, constructifs. J'ai fait part de mon enthousiasme pour les filières où j'enseigne (anglais et L.E.A.). J'ai rencontré des lycéens intéressés par mes informations au sujet des bases de données et de la documentation électronique, mais aussi, bien sûr, par les enseignements dispensés. C'était un travail bénévole et fatigant, mais plein d'aspects positifs.

Mais voilà... Avant de partir, j'ai vu que, sur les grilles de la passerelle, des étudiants (probablement de l'UNEF, vu que ce "syndicat" (it's more of a syndicate actually, but well...)) a aussi placardé sa petite propagande stérile anti-entreprises un peu partout dans le hall d'entrée) avaient accroché une gigantesque banderole qui proclame fièrement : "ICI PROCHAINEMENT OUVERTURE D'UNE ANNEXE DE L'ANPE".

Ainsi, ce ne sont plus les élitistes de l'E.N.A. ni les privilégiés des grandes écoles qui peuvent se permettre de cracher sur la fac en colportant l'idée fausse qu'elle serait une "usine à chômeurs". Pas besoin d'eux, non. Nos vaillants petits insurgés bourgeois s'en chargent tout seuls. Imaginent-ils seulement le nombre de lycéens qui, sincèrement motivés par leur choix de filière, viennent à l'université dans l'intention d'y travailler sérieusement ? Imaginent-ils le découragement inutile que de telles formules, aussi cyniques que mensongères, peuvent faire naître chez les lycéens, ou chez leurs parents ?

Car une telle formule est mensongère. Dans une filière comme L.E.A., par exemple, 90% des titulaires du master 1 obtiennent un C.D.I. sous neuf mois. En anglais, l'obtention de la licence d'anglais ouvre bien des portes, et pas seulement celles de l'enseignement...

Alors, que veulent-ils, les tenants syndicalistes de la politique du pire ? Eh bien, comme l'an dernier, quand ils ont bloqué les universités contre l'opinion de la majorité des étudiants, car la majorité des étudiants voulaient reprendre les cours mais se faisaient fermer le bec par des petits dictateurs en herbe comme Adrien Soissons dès qu'ils voulaient énoncer, en A.G., un avis contraire à la doxa unefiste. S'ils ne veulent pas faire évoluer l'université vers plus de démocratie, que veulent-ils ? Ce qu'ils veulent, c'est s'approprier le pouvoir, faire parler d'eux dans les médias. Améliorer le niveau de vie des étudiants, participer à l'élaboration de contenus pédagogiques plus appropriés, tout cela, ils s'en contrefichent. Tout ce qui compte, pour eux, c'est de pouvoir montrer en tous lieux, et en toutes circonstances, leur terrible pouvoir de racolage tapageur et surtout de nuisance. Lamentable.

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Enfin, j'aimerais finir sur une note plus positive et remercier ici les étudiants et étudiantes de deuxième et troisième année qui se sont donnés bien du mal aujourd'hui. Certains convoyaient les lycéens d'une salle à l'autre et leur faisaient visiter les lieux essentiels (bureaux, bibliothèque, labos de langue), d'autres répondaient à leurs questions. Un petit groupe a proposé plusieurs représentations d'extraits d'une pièce de Martin Crimp. D'autres ont dansé (danses celtiques, si j'ai bien compris (j'étais enfermé en salle 50)). Tous et toutes ils ont renseigné sans relâche les lycéens. Merci à eux de porter si haut le flambeau, au mépris des petits nihilistes salonnards.

14:50 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Ligérienne

Commentaires

Alors là, je suis bien d’accord avec vous. Il y en a marre des syndicats étudiants qui sont uniquement là pour décourager les étudiant(e)s motivé(e)s et qui en plus ne savent pas forcément toujours de quoi ils parlent. Enfin, je ne m’en mêle plus. Après avoir était gratifiée du qualificatif de « bourgeoise fasciste » l’année dernière lors d’une A.G. où les étudiants en faveur de la reprise des cours étaient sensés pouvoir exprimer leur point de vue, j’ai abandonné le débat …

Écrit par : Lucie | samedi, 17 mars 2007

Ben dis donc. Pensée unique, paroles uniques... il y a du souci à se faire.

Écrit par : VS | dimanche, 18 mars 2007

Si je puis me permettre, Guillaume, je pense que vous vous êtes de nouveau quelque peu mépris, non plus, cette fois, sur telle ou telle expression dialectale de la Champeigne tourangelle orientale, mais sur l'origine de la banderole déployée hier à l'intention des futurs bacheliers. Celle-ci, en effet, ne peut à l'évidence qu'émaner de ceux qui ont un intérêt réel à discréditer l'université, soit qu'il s'agisse de rendre cette dernière moins attractive au profit, comme vous l'avez dit, des grandes écoles (en permettant du même coup de justifier une diminution des crédits qui lui sont alloués par une baisse des inscriptions d'étudiants), soit qu'il soit question – j'allais ajouter « au contraire » mais les deux hypothèses ne sont en fait nullement exclusives l'une de l'autre – de dénoncer dans l'université une institution étatique que ses lourdeurs quasi-soviétiques rendraient impropre à délivrer des diplômes compétitifs sur le marché du travail, avec, derrière cette noble dénonciation, une tentative pour faire accepter la transformation radicale de ladite université en un outil plus « performant » par la proposition implicite de l'adapter non plus seulement au monde du travail mais encore aux exigences de la frange la plus anti-sociale du patronat, grâce à des méthodes dont on peut sans difficulté imaginer toute l'étendue de la gamme (enseignement de la docilité par la discipline, suppression des matières jugées inutiles, introduction du sponsoring pour les quelques enseignements maintenus, licenciement sec des étudiants les moins brillants, délocalisation en Roumanie, etc.).

En résumé, l'installation de cette banderole est à n'en pas douter l'œuvre d'infâmes sarkozistes à la solde du MEDEF et épaulés, pour l'occasion, par un ou deux miguettiens, voire par un chasse-corrida-combat-de-coqs-etc. enrôlé dans ce mauvais coup contre la promesse d'une écuelle de ricard.

C'est ainsi en tout cas que je vois les choses, tant il est vrai que je ne peux imaginer quant à moi que des syndicalistes, fussent-ils de jeunes étudiants inexpérimentés voulant briller par un coup d'éclat aux yeux de leurs aînés, soient aussi cons.

Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 18 mars 2007

Chieuvrou : more tongue-in-cheek than ever ;-))
Sérieusement, c'est là où l'UNEF et SUD ne se rendent même plus compte qu'ils font le jeu de l'extrême-droite et du MEDEF. En disant que la fac est une "usine à chômeurs", ils encouragent les pouvoirs publics à se désengager financièrement et à les livrer au bon vouloir des entreprises. Mais que les agités de l'UNEF soient irresponsables, cela n'est, malheureusement, pas une nouveauté.

(Pour Lucie : je sais bien ; j'ai, depuis un an, reçu des centaines de témoignages d'étudiants que l'on a fait taire, lors des AG, voire qui ont été menacés physiquement. Les petits caudillos de l'UNEF ont joué un bien vilain rôle lors du blocus des facs l'an dernier.)

Écrit par : Guillaume | dimanche, 18 mars 2007

De mon côté, j'ai pu croiser ces derniers temps des petites frappes dans l'hébergement où je suis ma formation actuellement. Pas de revendications politiques, juste de la menace sous diverses formes dès qu'on ose ne pas trembler devant leur dictat de zonards sans éducation.
Dans ton contexte d'un milieu plus cultivé, c'est la prise d'assaut par des abrutis hyper politisés.
Tout fout l'camp ma p'tite dame, même la république.
Tsss.

Écrit par : Chandelin | dimanche, 18 mars 2007

Je comprends ta colère, Guillaume. Il est tout de même vrai que certaines filières n'ont pas de débouchés sur le marché du travail (la brochure des JPO contient les chiffres de l'emploi des titulaires de DUT, mais pas ceux de certaines facs connues pour leur les chômeurs qu'elles génèrent ; bizarre), mais on ne peut pas reprocher celà à la fac tout en crachant systématiquement sur les tentatives de "professionnalisation" ... Les syndicalistes disent n'importe nawak, mais c'est bien qu'il y a un malaise derrière, non ? Je veux dire que la fac est assez dévalorisée (à côté de ces affreuses écoles de commerce), et que, pour se faire entendre les unefistes en sont réduits au sabordage. Leurs techniques sont débiles, c'est vrai, mais finalement, tout le monde rêve d'une université mieux adaptée, mieux subventionnée ... non ?

(j'espère que je n'en rajoute pas à ta colère) (quand je pense que j'ai ma carte à l'UNEF (elle n'a pas servi, ma foi, et c'est tant mieux !) ...)

Écrit par : Simon | lundi, 19 mars 2007

C'est amusant un message de ce genre... Pour ma part c'est il y a trois ans maintenant que j'ai assisté à la dernière AG et que, après avoir osé courageusement m'exprimer contre le blocage des cours (oui, car on oublie trop souvent que ces petites grèves de mer.. ont lieu de façon cyclique tous les deux ans anviron), j'ai décidé d'arrêter les AG et de donner mon opinion. En effet, les petits connards (moi je suis étudiante, je n'ai pas encore la responsabilité de servir d'exemple à d'hypothétiques élèves),comme celui dont le nom est cité dans votre message et qui passe sa vie, semble-t-il, à emmer... le monde (et surtout la fac des tanneurs), ne me paraissent pas bien bénéfiques à la bonne tenue de la fac et à la bnne conduite de nos études. Cette phrase est beaucoup trop longue, je vais en faire une autre plus explicite : c'est ce genre de débile et de tyrannique dictateur qui organise des AG où, faut-il le rappeler ?, on fait voter (en plus des étudiants de la fac des tanneurs qui étaient effectivement majoritairement contre le blocus) tous les étudiants de Tours, mais aussi et surtout les LYCEENS qui, je cite, "ont tout à fait leur place dans cette assemblée car ils honorent le mouvement" (c'est la meilleure, ça !! de sales gosses de 16 ans qui m'empêchent d'aller en cours alors qu'ils ont plein de boutons mais même pas le bac... c'est surtout qu'ils donnent des voix au ptit tyran, oui !). Bien entendu la seule fac bloquée était la nôtre, alors qu'on faisait voter plus d'étudians de partout que d'étudiants que de chez nous (sans vouloir faire de chauvinisme, mais bon, j'avais beau être contre le blocus, je porterai quand même à votre connaissance qu'il y avait beaucoup beaucoup d'étudiants de droit ou de sciences qui votaient POUR le blocus, mais bizarrement, quand déplacement vers leurs facs il y avait, les éléments pertubateurs se trouvaient face à des facs fermées d'avance pour ne pas en perturber le fonctionnement). Tout cela est parfaitement incompréhensible, j'en ai malheureusement conscience, alors je vais m'arrêter là avec toutefois quelques remarques de fin :
1) ça serait sympa, la prochaine fois (mais Dieu nous en garde !), d'organiser de vrais votes, avec des urnes et vérification des cartes d'étudiants, comme ça on le verra que la majorité des étudiants des tanneurs veulent aller en cours et ça clouera bien le bec à ces ptits enfoirés.
2) conséquence du 1) : comme ça au moins on ne votera pas en demandant aux gens de se placer, en fonction de leur opinion près du mur bien en sécurité, ou près de la chaussée, prêts à se faire jeter sous les roues des voitures des fois qu'on serait un peu trop à s'exprimer... (dois-je préciser desquels je parle ?).
3) ça serait bien aussi, après réflexion, qu'on ait le droit de donner son avis sans se faire huer à peine notre phrase commencée par une meute de ptits moutons bien dressés à conspuer les "(soit disant) bourgeois (et/ou) (soit disant) fascistes".
4) Si vous ne vous inscrivez que pour la Sécurité Sociale, libre à vous, je peux le comprendre. Mais ce n'est pas une raison pour empêcher le bon fonctionnement des études de tous les autres.
5) Certes certaines filières de l'université ne sont pas les plus génératrices d'emploi ; libres à chacun de choisir sa voie en fonction des débouchés et non de l'unique plaisir. Quand on adopte une filière avec peu de propositions à la sortie, mais par réelle passion, on est sensé se réjouir de faire pendant quelques années au moins ce qui nous plaît vraiment. Si ce n'est pas le cas, alors à tout prendre autant choisir une autre filière qui ne plaît pas forcément beaucoup plus mais qui rapporte plus.
6) Puis-je me permettre de souligner un paradoxe qui me paraît aberrant ? (et pourtant je suis moi-même constituée de pléthore de paradoxes.) Ce sont les même chevelus qui affirment à la fois que l'argent ne fait pas le bonheur et qu'il y a d'autres buts dans la vie bien plus importants que ça et que le profit c'est maaaaaaaaaaalll (bon ok je déteste les communistes mais là je suis sûre que j'ai raison), et à côté de ça ils râlent tout le temps (et j'ai retrouvé un semblant de politesse alors je me modère) parce qu'ils manquent d'argent et que ce dans quoi ils s'engagent comme études ne leur rapportera pas assez à terme. Pourquoi n'ont-ils pas travaillé un peu plus au lycée pour être acceptés dans une école de commerce ?
7) (Et ce seront mes derniers mots) J'aime ma fac. Pour avoir passé deux ans aux 2Lions en faculté de droit je peux vous affirmer que les Tanneurs, malgré le bordel et le manque flagrant d'organisation (et c'est d'ailleurs à mon sens là-dessus qu'il vaudrait mieux débattre et c'est ce qu'il faudrait arranger) l'ambiance est très sympa, il suffit d'être souriant et poli, et les gens, spontanément, ont tendance à être agréables eux aussi. On rencontre là-bas toutes sortes de gens très différents et formidables, ce qui offre des tas d'opportunités de découvrir des horizons différents, ce que pronent beaucoup de gens mais dont peu se soucient en vérité (et surtout pas les grévistes et bloqueurs, finalement très peu tolérants quand on y pense...).
Bonsoir à tous et pardon de ces diverses digressions et agressions verbales...

Écrit par : Chloé | dimanche, 25 mars 2007

Merci, Chloé, de votre témoignage. Comme vous le savez pertinemment, de vraies élections démocratiques ne sont pas organisées car les petits tyrans du style d'Adrien Soissons sont ennemis de la démocratie et souhaitent imposer la volonté d'une minorité prétendument révolutionnaire contre la majorité. Il n'y a qu'une seule force politique qui fasse peur aux ministères et rectorats : les syndicats étudiants, qui représentent, au mieux, 10% des étudiants. (Il faut dire aussi que, si les étudiants votaient aux élections universitaires, tout ça n'arriverait pas...)

Merci aussi pour votre amour des Tanneurs. Oui, on y vit bien et on n'y travaille pas si mal, malgré les petits agités écervelés...

Écrit par : Guillaume | dimanche, 25 mars 2007

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