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mercredi, 21 mars 2007

10 propositions, dont 9 vraies (par Astolphe Chieuvrou)

Astolphe Chieuvrou a fini par relever le défi des dix propositions... Voici, chers lecteurs, ce qu'il soumet à votre sagacité. Une seule phrase est fausse.

1- Je possède la collection complète de Fluide Glacial, depuis le premier numéro, en 1976, jusqu'à ce jour.

2- J'ai vu en concert, au cours de la même soirée, Carlos, Marie-Paule Belle et Patrick Topaloff en 1979.

3- Je n'ai pas le permis de conduire, que je suis parvenu à rater lors de mon glorieux service militaire en 1988, pas plus, du reste, que ne l'ont mon père, ma mère, mon frère ni ma sœur.

4- J'ai fondé le Front Hurluberlu de Libération du Morier (FHLM), qui a revendiqué un attentat auprès de la mairie de Joué-lès-Tours en 1989.

5- J'ai descendu, assis à l'arrière d'une blanche automobile, une grande avenue déserte de Lisbonne en 1991, en saluant d'un geste auguste la foule massée de part et d'autre pour voir passer le pape Jean-Paul II.

6- J'ai lancé un appel sur les ondes en 1993 en faveur de la reconnaissance de la paternité tourangelle en matière de rillette face à l'inique usurpation mancelle.

7- J'ai effectué l'escalade en solitaire, par sa face septentrionale et par temps pluvieux, du grand terril de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) en 1994.

8- J'ai été chaudement félicité, lors la soirée électorale du second tour des cantonales de 1998 à l'hôtel de ville de Tours, par un vieux militant socialiste qui tenait absolument à me consoler après ma « défaite plus qu'honorable face au candidat de la droite ».

9- J'ai contribué à la libération de la députée kurde Layla Zana des geôles turques en 2004.

10- Je n'ai jamais vu la Méditerranée mais suis régulièrement invité à Toulon par un couple d'amis expatriés en Provence.

Commentaires

Bonjour, je ne sais pas qui est Astolphe, mais je dirais que la proposition n°6 est fausse. Même si beaucoup d'entre elles paraissent farfelues.

Écrit par : Tony | mercredi, 21 mars 2007

La 4.

Écrit par : Zette | mercredi, 21 mars 2007

Je suis bien content de retrouver M. Chieuvrou dont je n'ai pas oublié le désopilant message sur ce même blog à propos d'un épique tournoi de football. Mes origines corses m'incitent à garder un silence prudent sur la proposition 4 et des amis portugais m'assurent que la 5 est fort improbable. Les propositions 2 et 7 constituent de formidables exploits repoussant très loin la limite des forces humaines ; certes, M. Chieuvrou a sûrement l'étoffe des héros, mais je les écarte tout de même. Sur le reste, je suis indécis : pour la beauté du geste, je retiendrai la proposition numéro 6, surtout si l'appel a été lancé au mois de juin 93.

Écrit par : Etienne | mercredi, 21 mars 2007

Ah zut, je n'avais pas vu que le jeu est inversé: la 1, bien sûr.

Écrit par : Zette | mercredi, 21 mars 2007

Désolé, je me suis trompé. Astolphe a respecté la consigne, et une seule des 10 propositions est fausse. Sans doute ai-je, en mon for, trouvé tout cela si abracadabrant que j'ai interverti le rapport mensonge/véracité dans un sens plus probable. Donc : il s'agit bel et bien de traquer la seule et unique proposition fausse dans ce dédale de dix.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 21 mars 2007

Cela étant posé, je dirais que la 5 est fausse.

Écrit par : Guillaume C. | mercredi, 21 mars 2007

Quand on lit ce palmarès, on se dit que Astolphe est capable de tout.. et c'est ce qui est inquiétant !... ;-)))
Alors complètement au hasard.... la 10 !...

Écrit par : Jean Louis Gendrot | mercredi, 21 mars 2007

Moi je vote pour la n°3, car plus d'une fois vous vous êtes pris en photo dans le rétroviseur, donc vous conduisiez, donc - en principe! - vous avez le permis de conduire. Ou alors on doit tenir compte du fait que peut-être vous n'avez pas de frère ou de soeur, ce qui chamboulerait toute la phrase...

Je suis perplexe. Voici ce que je pense pour chaque phrase:

1. Vous avez la collection, pas de doute (lecteur assidu depuis le plus jeune âge).

2. Avoir vu Carlos en concert n'est certes pas honorable, mais ça reste tout à fait envisageable, surtout à ce jeune âge!

3. C'est la fausse.

4. Huluberlu: tout est dans le nom ----> c'est vrai.

5. Tout à fait possible, sachant que vous saluiez ironiquement la foule au loin qui elle était venue voir passer la Pape, pas vous! Vous étiez sur une autre route dans un voiture blanche (info vérifiée sur le net, le Pape était bien à Lisbonne en 1991!)

6. On n'est plus à une surprise près, puisque c'était 4 ans après le club des Huluberlus! :-)

7. Même pas dur, n'importe qui peut le faire!

8. Le vieil homme avait mauvaise vue et vous a pris pour un autre, ou alors il avait trop bu, (ou les deux..)!

9. Militant dans l'âme, pourquoi pas?!

10. Ne pas avoir vu la Méditerranée est un crime, surtout pour quelqu'un qui vient du midi. Mais vous êtes plutôt côté Atlantique, non?


Bon alors? qu'est-ce que j'ai gagné?

Mes arguments tiennent la route, non? ;-)

Je viendrai voir la réponse demain!

à bientôt

-antoine-

Écrit par : antoine | jeudi, 22 mars 2007

OK, mille excuses, j'ai cru qu'il s'agissait de Guillaume Cingal et que ses propositons le concernaient!

Je ne sais pas qui est Astolphe, donc mon message d'avant ne veut rien dire..

Je m'en vais, donc..

Écrit par : antoine | jeudi, 22 mars 2007

Mais non, Antoine, il faut rester ! :)

Je trépigne d'impatience d'en savoir plus sur le mystérieux Astolphe le lecteur, le mélomane, le marcheur, le terroriste, l'ecclésiastique, le chauvin, l'alpiniste, le gauchiste, le diplomate et l'occasionnel méridional !!

Je dirais la 4, par ignorance.

Écrit par : Simon | jeudi, 22 mars 2007

Encore, Simon ne sait pas tout...
(Oui, Antoine, il faut rester.)

Écrit par : Guillaume C. | jeudi, 22 mars 2007

Tout me parait parfaitement vraisemblable, sauf la 5.

Écrit par : Philippe[s] | jeudi, 22 mars 2007

Il est de tradition, semble-t-il, pour ce type de devinette (c'est ainsi qu'a procédé Guillaume Cingal en tout cas avec sa propre énigme ; or, étant présentement hébergé par lui pour exposer au monde atterré les plus époustouflants épisodes de ma trépidante existence, je me dois, sauf à passer pour un malpropre, de suivre son glorieux exemple en ce domaine, tant il est vrai que, comme dirait notre ami, « When in Rome, do as Romans do », traduction approximative du célèbre « quand c'est qu't'es cheux les autes, faut quieuqu'fouées qu'tu faises aussite comme eux-z'aûtes »), il est semble-t-il de tradition, pour ce type de devinette, disais-je avant cette parenthèse dont la nécessité, tant pour la compréhension de ma pensée que pour l'équilibre de ma phrase, n'aura échappé à personne, il est de tradition, donc (semble-t-il), de récompenser le vainqueur d'une telle épreuve (autrement dit le premier qui fournit la bonne réponse) par un cadeau.

En fait, je ne l'ai vu proposer qu'une fois mais c'est, si vous voulez mon avis, une bonne initiative qui aura sous peu valeur d'exemple.

Ainsi je me devrai quant à moi, lorsque interviendra dans quelques jours la proclamation solennelle des résultats (j'attends entre autres à tout le moins que l'ami Chandelin ait délivré son oracle, une fois qu'il aura effectué son plongeon hebdomadaire dans la blogosphère tourangelle, pour virtuellement ceindre le front du candidat à la fois le plus sagace et le plus véloce* de la couronne de lauriers que j'ai non moins virtuellement tressée en puisant dans le surplus d'ingrédients qu'a nécessités la confection de mon dernier ragoût dominical, hélas lui aussi purement virtuel), ainsi je me devrai, écrivais-je fièrement avant cette parenthèse qui... (bon, je sens à vos soupirs exaspérés que je vous ai déjà fait le coup), ainsi je me devrai, disais-je donc, de souligner symboliquement tout le mérite de celui qui, sans me connaître, aura su déceler laquelle de mes dix propositions était fausse.

Or je puis dès à présent, au risque d'entraîner un engorgement des commentaires postés en direction du blogue cingalien par un brusque afflux de réponses proposant l'une ou l'autre des quatre allégations non encore avancées par les participants, vous faire miroiter, chers lecteurs de quelques jours, ce que sera ce cadeau.

Je saute gaillardement une ligne car il faut rien moins qu'un nouveau paragraphe pour décrire la merveille qui attend le gagnant ou la gagnante de cette épreuve : un magnifique disque compact (ou compacteudisc, comme on voudra), « Chants du FHLM pour la victoire aux cantonales », enregistré dans les studios de Radio Rillette, à Toulon, en 1998, et publié la même année aux éditions Laurie (label Fluide Glacial) avec un avant-propos du cousin de feu Jean-Paul II. Cet album, que je m'engage à faire parvenir à mes frais sous pli discret à l'heureux gagnant (ou à l'heureuse gagnante), comprend notamment « Permis d'éconduire » et « Du haut de mon terril » (traductions approximatives), deux sublimes fados interprétés en kurde kurmandji et en duo par Carlos et Marie-Paule Belle (accompagnés pour l'occasion par Patrick Topaloff au kazou)**.

Alléchant, non ?

* Entendons-nous bien : je ne veux aucunement signifier par là que la solution aurait déjà été donnée, ni, du reste, qu'elle ferait toujours défaut, et pas plus qu'elle sera définitivement trouvée une fois que sera éventuellement intervenu Chandelin.

** Au cas où (ha ! ha ! elle est bonne) je serais cependant en rupture de stock (car je crois à présent me souvenir qu'il a été à un moment question de céder les 97 % d'invendus de cet album rare à un café brachouilleux qui voulait les utiliser comme sous-bocks), je me réserve naturellement le droit de trouver un cadeau de remplacement.

P.S. : Il me semble qu'Étienne, malencontreusement induit en erreur (par, indirectement, la prétendue incongruité de mes propositions, si je comprends bien ; ah, ça, c'est un comble, ma brave dame !) a le droit de faire une nouvelle proposition parmi les neuf qu'il a écartées. Qu'en pensez-vous, Guillaume ?

Écrit par : Chieuvrou | vendredi, 23 mars 2007

Bien sûr !

Écrit par : Guillaume | vendredi, 23 mars 2007

Je vous remercie, Messieurs, de votre magnanimité et je propose donc la réponse 5 que mes amis Tiago et Amalia persistent à trouver fort improbable. J'aurais encore une requête à adresser à M. Chieuvrou : en cas de victoire, puis-je troquer le disque compact contre un fanion du S.C. Bléré dédicacé par l'ensemble des joueurs (j'espère que le fougueux Julien Courtecuisse fait toujours partie de l'équipe) ?

Écrit par : Etienne | vendredi, 23 mars 2007

Astolphe, c'est toujours un plaisir de te lire :-D
Puisque l'honneur m'est fait d'être sollicité afin de dispendre, sinon la bonne parole, au moins un avis (c'est le minimum social. Pour la bonne parole, ça a déjà été fait, et on voit où ça mène ; je ne siroterai donc pas à cette coupe, même remplie à ras bord de Chinon Vieilles Vignes 1994), j'écarterai donc la réponse N°1. Il me plaît de penser qu'Astolphe possède la collection entière d'une édition présentant de très bons dessinateurs à l'humour déjanté.

Pour le reste, ma foi... j'hésite. En raccourcissant le propos, je finis par hésiter entre la 3 et la 9 (ce qui fait 5 propositions, me diront de mauvaises langues mathématiciennes).

Allez, la 9 est peut-être l'intruse. Je ne doute aucunement de l'engagement sincère possible d'Astolphe, mais... c'est la seule proposition qui reste grave dans son contenu. On aura remarqué, au passage, la véritable démarche scientifique qui accompagne mon choix (et on m'a demandé de me prononcer à un référendum sur l'Europe ?).

Écrit par : Chandelin | vendredi, 23 mars 2007

> Étienne

Quand bien même votre réponse serait la bonne (ce que nous verrons incessamment puisque ce n'est plus maintenant qu'une affaire d'un ou deux jours), je ne pourrai hélas me procurer le précieux fanion car je suis devenu tricard sur les stades blérois depuis que j'ai, dans mon commentaire du 16 novembre dernier, porté atteinte – oh, par simple allusion, mais que ne me suis-je souvenu qu'il n'en faut pas plus pour éveiller la colère d'un habitant de la riante bourgade des bords du Cher ! – à la réputation de Coubertine Courtecuisse, alias la Grande Coucou, ancienne gloire sportive locale et par ailleurs sœur aînée du Julien du même nom.

Vous m'en voyez, croyez-le bien, sincèrement désolé.

> Chandelin

Si ça peut te rassurer, je n'ai quant à moi toujours pas terminé la lecture du traité de Maastricht...

> Guillaume

Simon dira que j'astolphise de nouveau mais je me dois de signaler qu'il fallait lire « café branchouilleux » et non, comme je l'ai malencontreusement écrit dans mon commentaire de vendredi dernier, « café brachouilleux », ce qui ne veut rien dire et ne saurait pas même désigner un bar enfumé dont les clients seraient exposés à des bronchites chroniques.

Écrit par : Chieuvrou | lundi, 26 mars 2007

J'ai perdu le sommeil, je ne mange plus, je n'ai plus un poil de sec.
Je guette la réponse...

Écrit par : Chandelin | lundi, 26 mars 2007

Allons, Chandelin, patience, le délai d'une semaine que je me suis fixé arrive très bientôt à échéance et j'ai d'ores et déjà bien entamé la rédaction du petit texte dans lequel je réponds point par point aux propositions des uns et des autres et dévoile au final la bonne réponse.

À demain, donc.

Écrit par : Chieuvrou | mardi, 27 mars 2007

Eh bien, ça promet ;-)))

Écrit par : Guillaume C. | mardi, 27 mars 2007

Il faudra le publier comme une note, non ?

Écrit par : Simon | mercredi, 28 mars 2007

Si je puis me permettre de pousser l'immodestie jusqu'à ce point, je dirais que, comme Dieu (ou Bouddha, ou Yahvé, ou Allah, ou le Grand Tout – je ne suis pas sectaire), je n'aime rien tant que de jouer les grandes coquettes en me faisant prier. Ainsi, en attendant que se soit écoulé un délai d'une semaine pour donner la solution de mon énigme, ai-je eu la curieuse impression, moi le petit, l'obscur, le sans-grade, de prolonger de quelques jours – de manière, je le concède, pour le moins artificielle – ce quart d'heure de gloire auquel vous m'amenâtes, cher Guillaume, en me poussant, sans trop non plus me forcer, il est vrai, à vous écrire ces dix propositions, dont neuf vraies. Aussi, découvrir que, de la presqu'île du Kamtchatka à la Terre de Feu et du cap de Bonne Espérance au bar-loto « Chez Ginette et Marcel » à Angoulême, les foules en délire me pressaient de livrer enfin la clef de mon énigme concernant cette morne existence sans le moindre début d'intérêt qui est la mienne fut pour moi, je le reconnais, un plaisir comparable à celui que je prends ordinairement à écouter en boucle la chanson de Colargol, ce qui n'est pas peu dire. Mais bon, tout a une fin, et je pressens, à ce stade de notre aimable petit jeu, que j'ai rassemblé le ban et l'arrière-ban de mes lecteurs occasionnels et qu'il ne sert à rien en conséquence de faire traîner plus longtemps les choses.

L'heure du verdict a donc sonné. Si vous le permettez, et comme je l'ai indiqué dans mon précédent message, j'aimerais, par égard pour les participants à cette rude épreuve autant que pour les raisons exposées ci-dessus, répondre point par point sur chacune des propositions avancées par les uns ou par les autres. Voyons donc plutôt (à ceux qui ne tiendraient pas jusque-là ou qui seraient – mais est-ce seulement possible ? – quelque peu las de ma prose, je ne saurais trop conseiller de se reporter à la fin de mon texte pour connaître la solution de l'énigme) :

Zette, contrairement à Chandelin, a cru pouvoir écarter de la liste des propositions vraies la réponse n° 1. Or, même si j'ai tenu pour la première fois entre les mains un exemplaire de cette revue seulement en 1980 ou 1981, lorsque j'étais en classe de seconde, j'ai bel et bien fini par posséder, il y a déjà quelques années de cela, la collection complète de Fluide Glacial, depuis le n° 1, paru en 1975 (et non en 1976, comme je l'ai écrit par erreur), jusqu'au n° 370 d'il y a quelques jours. L'honnêteté m'oblige cependant à avouer que ce même n° 1 (qui n'est d'ailleurs, même dans sa publication originale, pas le plus rare ni le plus cher de la série sur le marché) est, dans mon cas, le fac-similé que la célèbre revue d'« umour et bandessinées » a édité et offert à ses lecteurs à l'occasion de son vingt-cinquième anniversaire, en l'an 2000 (aussi, faites attention si l'on veut vous vendre à prix d'or ce mythique n° 1 car il se peut que ce ne soit rien d'autre en fait que cet exemplaire réédité, que votre vendeur peu scrupuleux aura, comme moi, acquis gratuitement).

Nul n'a écarté la réponse n° 2 et le fait est que j'ai vu en concert, au cours de la même soirée, durant l'été 1979, Carlos, Marie-Paule Belle et Patrick Topaloff, aux arènes de Doué-la-Fontaine, en Anjou. Terrible épreuve en vérité que ce spectacle, comme le pressent fort justement Étienne, d'autant que je n'avais que quatorze ans et n'avais donc pas vraiment eu mon mot à dire pour ce qui était de ma présence en ces lieux. Cela dit, il m'arrive encore de trouver patrick Topaloff très drôle...

Personne, à ma grande surprise, n'a écarté la réponse n° 3 et ne s'est par là même trompé, alors que le fait de ne pas savoir conduire une automobile m'a souvent paru constituer, aux yeux de mes chers contemporains et sous nos climats en proie à une irrémédiable surchauffe, le comble de l'indigence mentale en même temps que la marque d'une virilité défaillante. Quoi qu'il en soit, et sans que je veuille par là le moins du monde justifier mon échec cuisant aux épreuves (obligatoires) de code et de conduite à l'époque héroïque de mon glorieux service militaire, mes anciens camarades de chambrée auraient pu témoigner, à l'époque, que je n'avais fait preuve durant mes classes que d'une application toute relative dans l'apprentissage de la conduite d'une méhari. Au final, nous fûmes deux, sur les quarante bidasses environ de mon peloton, à ne pas obtenir le précieux permis. Ce fut du reste la seule fois, durant mon séjour chez les hommes des casernes, que je me fis véritablement remonter les bretelles, au motif que j'étais nul, selon le mot d'un brave con d'adjudant-chef de l'escadron de circulation. Sinon, je confirme que nul dans ma famille n'a le permis de conduire mais j'ajoute que mon grand-père paternel fut dans sa jeunesse chauffeur routier.

Simon, en raison sans doute de son jeune âge, semble être le seul à ne pas se souvenir du Front Hurluberlu de Libération du Morier (F.H.L.M.), mouvement clandestin que j'ai fondé à la fin des années 80 et qui a effectivement revendiqué, en 1989, un attentat dans le susdit quartier du Morier, à Joué-lès-Tours (proposition n° 4), en l'occurrence l'incendie nocturne, commis un an plus tôt, jour pour jour, du ludoparc (structure de modules en plastique à l'usage des enfants) non loin du hachélème parental. Je m'empresse cependant d'écrire que cette revendication ne constituait que l'aimable potacherie, certes pas forcément très maligne, d'un étudiant un peu attardé tout content d'être revenu à la vie civile, et qu'il va sans dire que jamais je n'ai trempé de près ou de loin dans l'incendie proprement dit, œuvre vraisemblablement de petits vandales ayant sans doute bu trop de bière cette nuit-là. Tout juste aurais-je pu, pour ma part, être inquiété à l'époque pour outrage à magistrat. Je pense en tout cas qu'il y a prescription aujourd'hui.

Ah ! Ah ! La réponse n° 5... Désolé de vous décevoir, chers Guillaume, Étienne et Philippe[s], mais j'ai réellement descendu, assis à l'arrière d'une blanche automobile, une grande avenue déserte de Lisbonne en mai 1991, en saluant d'un geste auguste la foule massée de part et d'autre pour voir passer le pape Jean-Paul II. En fait, je dois préciser que la voiture en question n'était pas la papamobile mais une plus modeste Renault 14 immatriculée en Indre-et-Loire, et que je n'étais pas seul avec le chauffeur puisque nous étions en fait cinq anciens condisciples de fac à l'intérieur du puissant bolide. Arrivant dans la capitale portugaise, après avoir passé quelques jours dans le village des grands-parents de l'un d'entre nous, dans la Beira Alta, puis une nuit chez des amis de ses parents dans la banlieue lisboète, nous dûmes vraisemblablement emprunter cette artère juste avant que la police ne la bouclât car le fait est que, dans mon souvenir comme dans celui, quelques années plus tard, de ceux et celles qui étaient dans la Renault en question, aucune voiture ne nous précédait, pas plus que nous ne nous rappelions en avoir croisé d'autres (je ne saurais toutefois, je le confesse, mettre ma main au feu qu'aucune ne nous suivait). Sans doute cette scène se passait-elle tôt le matin et sans doute les fidèles étaient-ils déjà massés derrière leurs barrières en prévision d'un passage de Jean-Paul II au cours de l'après-midi, toujours est-il que, même si nous n'étions pas venus au pays du fado pour voir le pape polonais (que nous n'allâmes pas voir, du reste, pas plus que je ne le fis lorsqu'il vint à Tours ou lorsque je me trouvai en même temps que lui à Paris – cela dit sans anticléricalisme excessif), nous pensâmes quand même beaucoup à lui durant ces quelques minutes.

Tony a choisi d'écarter la proposition n° 6 mais j'ai malgré tout lancé un appel sur les ondes, en juillet 1993, en faveur de la reconnaissance de la paternité tourangelle en matière de rillette face à l'inique usurpation mancelle. J'avais deux amis animateurs bénévoles d'une émission hebdomadaire sur Radio Fréquence Luynes, qui, en trichant un peu sur la réalité d'une collectionnite aiguë de ma part et en me donnant pour l'occasion du « Monsieur Chieuvrou » et en usant avec moi d'un vouvoiement de bon aloi sur les ondes, m'avaient mis à contribution pour participer, avec deux autres invités, bien « réels » ceux-là, à une causerie sur les collectionneurs, eu égard à la tyrosémiophilie occasionnelle de mes jeunes années (une des perversions de mon enfance). Ils en profitèrent, les bougres, connaissant mon côté « gentil hurluberlu », pour me demander de préparer une intervention pour la rubrique « Coup de cœur » de leur émission sur un sujet de mon choix. Je choisis naturellement mon combat de toujours en faveur de la vraie rillette, autrement dit, est-il besoin de le préciser, la rillette de Tours, et ne tardai pas à transformer ce coup de cœur en coup de gueule contre la vulgaire pâte à tartiner graisseuse, car cuite à l'étouffée, de la ville du Mans, vile contrefaçon que des industriels d'outre-Loir sont parvenus, à la fin du XIXème siècle, à substituer, dans les rayonnages des magasins comme dans les esprits de notre beau pays pas encore bétonné (et parfois même en Touraine même), à l'authentique « confiture de cochon » tourangelle, rousse et filandreuse car cuite à l'évaporée. Quoi qu'il en soit, nous nous marrâmes vraiment bien ce jour-là.

Personne n'a remis en cause la proposition n° 8 et le fait est que j'ai bien été chaudement félicité, le soir du second tour des élections régionales et cantonales du 15 mars 1998, pour ma « défaite plus qu'honorable face au candidat de la droite ». Bien que n'ayant jamais appartenu à aucun parti, je ne déteste nullement la politique, grande ou petite. Or, n'ayant pas la télévision, je me fais toujours un plaisir d'assister aux soirées électorales. Je m'étais donc rendu ce soir-là avec ma sœur à l'hôtel de ville de Tours et étais occupé à regarder quelque panneau ou écran géant lorsqu'un homme se planta devant moi et, me prenant chaleureusement le bras en me regardant droit dans les yeux, me félicita chaudement donc, pour mon score. « Je vous remercie, lui répondis-je, mais je ne me suis pas présenté ». En fait, M. Graziano, puisque c'est de lui dont il s'agissait, que je ne connais pas personnellement mais pour qui j'ai la plus grande estime, en raison notamment de son combat contre la violence routière, m'avait pris pour Frédéric Thomas, actuel conseiller général socialiste d'Indre-et-Loire (canton de Tours nord-est) et par ailleurs adjoint au maire de Tours, comme je m'en rendis compte bien vite lorsque son épouse, confuse, vint lui chuchoter « Pierre, ce n'est pas Frédéric Thomas ».

L'ami Chandelin a tort, si je puis me permettre, d'écarter la proposition n° 9 car, sans être quelqu'un de particulièrement méritant, je peux effectivement prétendre avoir (très modestement) contribué à la libération, en juin 2004, de Leyla Zana, députée kurde de Turquie attributaire du prix Andreï-Sakharov en 1995, si tant est que l'on puisse raisonnablement considérer que le fait d'avoir apposé ma signature sur une pétition demandant la libération de cette femme admirable, condamnée avec trois autres députés kurdes, dans la quasi-indifférence de nos grands médias comme de beaucoup de militants pro-palestiniens ou pro-israëliens ayant réponse à tout sur la question de la paix au Proche Orient, à quinze ans de prison en 1994 pour avoir prêté serment non seulement en turc mais encore en kurde à l’Assemblée nationale turque – peine d'ailleurs alourdie de deux années supplémentaires en 1998 –, pouvait agir en ce sens auprès du gouvernement turc, très sensible à l'opinion publique internationale.

Que dire sur la proposition n° 10 ? Rien, vu que personne, à juste raison, ne l'a écartée. Comme je l'ai écrit, je n'ai en effet jamais vu la Méditerranée, mais tâcherai un jour ou l'autre de répondre favorablement, avant qu'ils ne se lassent, à l'invitation de mes amis exilés en Provence. Au cas, d'ailleurs, où ces derniers, vexés par mes refus implicites et successifs, en viendraient à me refuser l'hospitalité, je pourrais toujours, pour forcer leur huis, invoquer le fait que j'étais témoin à leur mariage, que j'ai vu leur fils pas plus grand que ça et que je suis officiellement parrain de leur chat...

À ce stade de ce message dont je m'aperçois d'un seul coup qu'il est un peu longuet, voire passablement narcissique, les plus perspicaces d'entre vous, chers lecteurs, auront remarqué qu'une seule proposition, la n° 7, manque à cette liste... Rien de surprenant à cela car c'est effectivement la fausse : je ne connais pas plus le grand terril que la petite ville de Loos-en-Gohelle, et n'ai pu de ce fait, à mon grand regret, fût-ce par temps pluvieux, escalader en solitaire cet entassement de stériles situé au voisinage immédiat de la mine de charbon qui fit le renom de ladite ville. J'ajoute, pour finir sur une petite pédanterie, que l'on devrait prononcer « terri » et non « terril », cette dernière orthographe ayant été paraît-il donnée à tort par un journaliste parisien lors de la catastrophe de Courrières, en 1906, après s'être vu indiquer par un correspondant sur place de son journal qu'on prononçait ce nom du dialecte picard « comme fusil »... Vous voyez, Guillaume, si jamais vous en doutiez, que nos amis les journalistes n'ont pas attendu notre belle époque pour commettre leurs non moins belles bourdes langagières, et que celles-ci peuvent avoir une influence durable sur la langue.

Avant de conclure, force m'est de constater que personne n'a trouvé. Et la tradition du cadeau, qu'est-ce qu'on en fait ? Comme lot de consolation, j'offre toutefois ceci aux valeureux participants : http://www.coucoucircus.org/da/generique.php?id=89

Écrit par : Chieuvrou | mercredi, 28 mars 2007

Non, je proteste: Guillaume avait inversé le titre, et donc si UNE seule avait dû être VRAIE, c'aurait été la 1.
Mais Guillaume avait écrit n'importe quoi.

Écrit par : Zette | mercredi, 28 mars 2007

J'avais inversé mais me suis promptement rattrapé. Il faut suivre tous les épisodes, hein !

Merci à Chieuvrou de cet exposé circonstancié. (C'est quoi la tyrosémiophilie ? La manie des étiquettes de pots de rillette ?)

Écrit par : Guillaume | mercredi, 28 mars 2007

C'est presque ça (je réponds à votre question entre parenthèses) puisque cela désigne le fait de collectionner les étiquettes de fromage, manie à laquelle je m'adonnais dans mes jeunes années, par simple collectage toutefois, avant en gros l'apparition des hideux codes-barres venus dénaturer, à la fin des années 70, l'œuvre des illustrateurs fromagers.

Pour plus de renseignements, je vous joins le lien suivant :

http://www.letyrosemiophile.com/

Bon, je crois que j'ai trop parlé de moi comme et que je vais bientôt devoir entrer dans une phase de pénitence.

Écrit par : Chieuvrou | mercredi, 28 mars 2007

Merci Astolphe ! :)
(pour quoi, au fait ?
heu...
pour t'être prêté au jeu, pour les propositions amusantes, pour le moment de détente, pour la réponse développée, pour le temps passé, etc.)

Écrit par : Chandelin | jeudi, 29 mars 2007

De rien, Chandelin.

À propos, il faudra, maintenant qu'il ne me sert plus à rien de cacher que ma proposition n° 3 était vraie (autrement dit que je pourrais tout juste conduire une voiturette si l'envie me prenait un jour de goûter à l'ivresse de la vitesse), que je pense à ajouter un commentaire, sur ton blogue, à ta note du... 10 mars dernier (« convictions à la con »), comme j'en ai eu l'intention lorsque je l'ai lue (car il n'y a pas de date de péremption, hein ?).

Merci en tout cas, à toi comme aux autres, d'avoir eu la bonté d'âme de ne pas relever la faute de conjugaison que contient la première ligne de la réponse à mon énigme, mercredi dernier (ah, je te jure, ça fait bien...).

Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 01 avril 2007

Ah tiens, je n'avais pas remarqué. Vous parlez sans doute de la faute de concordance des temps ("si je puis... je pourrais..."). Non ?

Écrit par : Guillaume | dimanche, 01 avril 2007

C'est cela même. Avoir mis un conditionnel présent (« je dirais ») au lieu d'un futur de l'indicatif... Je suis à tout jamais déshonoré !

Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 01 avril 2007

> A. Chieuvrou
Hé bien si figure-toi, chaque billet de mon blog possède sa date de péremption : 30 jours après sa publication, un article ferme la porte aux commentaires et autres trackbacks. Délit de parano frontalière ? Que nenni mon brave, c'est juste que j'aime qu'un billet possède une durée de vie éphémère.
Cela dit, si la date échue était dépassée avant que tu n'aies eu le temps de répondre, je rouvrirai la vanne à commentaires ;-)

P.S.
Une fois la date de péremption atteinte ou dépassée d'un billet, je n'ai eu encore aucune plainte pour empoisonnement à sa lecture. Je croise les doigts pour que cela dure.

Écrit par : Chandelin | dimanche, 01 avril 2007

Je m'étais mis de côté la lecture de ta réponse, Astolphe, et je ne suis pas déçu ! Ta réponse fleuve est dignement rocambolesque ! Mais qui est donc Chieuvrou ... c'est un mythe vivant ...

Écrit par : Simon | lundi, 02 avril 2007

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