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samedi, 08 octobre 2011

Exister est un plagiat : 2 et 71

 

2

 

Au cours de ma deuxième année, dont je n’ai – bien entendu – aucun souvenir personnel, j’ai fait mon premier voyage à l’étranger : en famille, à Bristol. Le seul souvenir d’enfance qu’il me reste de ce voyage de l’été 76 – outre les récits de mes parents (c’est grâce au voyage en avion que tu es devenu propre, etc.) –, c’est d’avoir, plus tard, quand je commençai à écrire des textes « personnels » dans des cahiers de brouillon, tenté d’écrire des fragments autobiographiques en revenant sur mes différents étés. Le chapitre consacré à l’été 76 s’intitulait L’AVION.

Je n’ai pas beaucoup changé depuis l’époque de cette première autobiographie (1982 ? plus tard ?). On se répète. On dit « je ». Ça s’appelle raconter sa vie, aussi au sens vulgaire. Il est difficile de ne pas choisir un événement précis, une image, un souvenir-écran. Je n’avance qu’à peine dans cette entreprise, mais j’espère de plus en plus vivement que ceux qui ont vécu avec moi m’y aideront °.

Faut-il ressortir des fiches cartonnées ? il n’y en a pas.

Faut-il parler d’un modèle d’avion dont je viens seulement d’apprendre l’existence en parcourant l’ouvrage de Charles Vivian, A History of Aeronautics, le Bristol Badger ? Un blaireau furèterait, n’aurait pas tort – fouaillerait — trouverait. Peut-être vaudrait-il mieux se consacrer à autre chose (traduire ?). Ou faire les deux.

En tout cas, ce n’est pas cet été-là, l’été 76, à Bristol, que j’ai entendu Video Killed the Radio Star. Longtemps, je me suis imaginé l’avion du vol Bordeaux-Bristol sous l’aspect du dessin de la couverture d’un livre d’enfant que mes parents m’avaient acheté plus tard en Angleterre, et dont le titre, de mémoire, était Henry’s Aeroplane.

 

 

71

 

La veille de Noël, nous déménageâmes – ma compagne, nos deux fils et moi-même – pour la maison dans laquelle nous vivons actuellement, dans le quartier de la Petite Arche (que je m’amuse à rebaptiser le quartier des sçavans en raison des noms de rues). Mes parents étaient là, nous donnèrent un fier coup de main. Le soir même, le soir du 24, le sapin de Noël était en place. On ne plaisante pas avec la famille.

La soirée du 31 mars 2009, je la passai dans une cellule du commissariat de Tours, en garde à vue.

Le 30 mai, j’épousai C., après déjà dix-sept ans de vie commune. — La mairie n’est pas loin du commissariat, mais il y avait tout de même moins d’invités, à la sauterie qui suivit dans notre jardin, que de manifestants battant le pavé deux mois auparavant pour réclamer qu’on me relâche. — Nos deux fils descendirent les marches avec nous, et avec tous les amis, la famille – nous avons tous posé dans l’escalier d’honneur de l’Hôtel de Ville, devant l’immense et pompeux monument aux morts.

(J’écris ces lignes le 8 octobre 2011, alors que j’ai cassé il y a trois jours mon alliance, que je n’avais jamais enlevée depuis le 30 mai. Il ne faut pas trop prêter garde aux symbolismes objectifs.)

 

 

En octobre 2009, nous passâmes deux jours à Paris avec Alpha, et en laissant Oméga à Tours sous la bonne garde de ma mère. Place des Vosges, Carnavalet, Cluny, le Louvre. 3 amis mènent l’enquête. (Mais pas le film.)

 

 

° Les autres ont le droit de mettre leur grain de sel, aussi.