dimanche, 22 janvier 2012
Trains miniers dans le Rif
La procession de pénitents qui, couverts de poussière rouge, et portant les cailloux tachés par les entrailles sanglantes de la montagne, allaient comme des fourmis de la mine au train, du train à la mine, silencieux, attendant le coucher du soleil et les trente sous.
Civilisation d'Occident, trains miniers, sociologie de charité chrétienne et, derrière, l'armée, la vie jeune et puissante, avec trois mots au bord des lèvres : patrie, héroïsme, sacrifice. [...] Dans ce secteur, la grande dalle calcaire est un autel primitif et féroce.
Ramon Sender. L'Aimant [1930]. Traduction de Jean-Pierre Ressot.
Imprimerie nationale, 1994, pp. 208-9.
21:41 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (1)
Aby Warburg, pas demain la veille
Je prépare mes commandes auprès de la Bibliothèque Universitaire (si je peux m'habituer à écrire éventuellement B.U. dans ce carnétoile, il m'est difficile d'employer le sigle officiel, S.C.D. - Service Commun de Documentation), comme souvent le dimanche soir, et, faisant une recherche sur Aby Warburg, je constate qu'un des trois livres que possède la B.U. est
EN REPARATION
Le deuxième est ........................... DISPONIBLE EXCLU DU PRÊT
Le troisième devait être ramené par son emprunteur le 3 janvier dernier.
J'en suis à me demander qui je dois maudire le plus, du service si réfractaire à faire partie de la communauté qu'il exclut ses ouvrages du prêt (il s'agit de la Bibliothèque de Section d'Histoire et d'Histoire de l'Art, une secte hors de saison), ou de l'emprunteur assez indélicat pour avoir déjà trois semaines de retard pour le retour d'un ouvrage. (Pour ce dernier, je subodore un collègue.)
18:38 Publié dans Indignations, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
W.M. 26 : La diplomatie du Panda
Un ministre nommé Wanda
(Pas un poisson) un jour gronda
Quand il s’aperçut
Qu’il avait été eu
Par la tactique du panda.
13:52 Publié dans Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (0)
Bon chic bon chanvre
Passant le dimanche matin à préparer mes deux cours du lundi matin, dont la séance de séminaire sur Olaudah Equiano et Ngugi, je retrouve – difficilement – dans ma bibliothèque (et, pour dire vrai, à la buanderie, où j’ai exilé il y a quelque temps tout ce qui ne sert jamais) le recueil d’articles dans lequel j’avais publié, en 2001, un article consacré à l’autobiographie d’Equiano, intitulé ‘A Slave’s Progress’.
Or, dans ce recueil, il y a aussi, très entre autres, un article de Sylvie Bauer sur Alphabetical Africa de Walter Abish. En entendant, à l’époque, la communication de cette collègue, j’avais eu très envie de lire Walter Abish – douze ans après, je n’en ai (encore ?) rien fait. Surtout, la première phrase de son article me rappelle un débat récent, sur Facebook, au sujet des abus de l’antimétabole : « L’antimétabole n’est pas belle et ses termes peuvent sembler trompeurs. » L’article s’intitule « Alphabetical Africa de Walter Abish, progrès d’un continent et continent d’un progrès ».
------ Au sujet d’Abish et des oulipiens américains, je dois noter que, trouvant sans doute que lire quatre livres en même temps n’était pas assez, j’ai commencé hier Gadsby : publié en 1939, ce roman, assez médiocre à ce qu’il m’en semble jusqu’à présent, est un lipogramme en E, et préfigure donc La Disparition.
11:44 Publié dans Affres extatiques, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)