vendredi, 08 mars 2013
Soupault traduit par William Carlos Williams
Si tout à coup nous avions rencontré un être sans vie gisant sur le trottoir, baignant peut-être dans son sang ou appuyé contre un mur, nous nous serions immédiatement arrêtés, et cette nuit aurait été terminée.
(Philippe Soupault, Les dernières nuits de Paris, 1928, I)
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If all at once we had encountered a lifeless form lying prostrate on the pavement, bathed perhaps in his own blood, or propped against a wall, we should have come immediately to a halt, and that night would have ended.
(Last Nights of Paris - traduction de William Carlos Williams, 1929)
Voici donc une pierre dans le jardin de ceux qui prétendent que les grands écrivains font nécessairement des traducteurs farfelus, et que le culte de la littéralité est une invention récente, post-structuraliste en quelque sorte. Giono traduisant Melville, oui, c'était un peu le grand n'importe quoi. Mais ne pas généraliser.
05:05 Publié dans Lect(o)ures, Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
William Carlos Williams fut au programme d'agrégation de mon temps. J'avais l'impression qu'il était un peu oublié depuis.
Pourquoi les grands écrivains seraient-ils de mauvais traducteurs? Parce qu'ils s'approprient trop le texte et en font une traduction trop personnelle?
Écrit par : Marie Hélène | vendredi, 08 mars 2013
Oui, c'est une sorte de cliché qui traîne. Il va de pair avec la notion de "belle infidèle", qui est une idiotie : comme le dit Markowicz (mieux que cela, d'ailleurs), si la traduction est infidèle, elle n'est pas belle.
Sinon, je confirme que WCW n'a plus l'air très étudié.
Écrit par : Guillaume | vendredi, 08 mars 2013
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