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mercredi, 17 février 2016

Poétique de Christian Garcin (Esquisse pour une)

Loin du monde le langage se heurte à sa matière propre et se révèle à lui-même, avant de s’oublier. J’écris. Je longe la forêt, parfois pendant très longtemps. Puis j’y entre à petits pas, armé de phrases brèves.

Ce que me dit la fuite éperdue du Cerf courant sous bois peine à franchir mes lèvres.

Il me semble que le moment de cette révélation du langage à lui-même est ce que je cherche dans l’écriture. Lorsque j’écris je cherche l’autre monde.

(L’autre monde, p. 16)

 

La déclinaison la plus évidente de cette affirmation d’une poétique serait dans l’exploration géographique (tout ce qui, dans l’œuvre de Christian Garcin, est exploration des ailleurs, asiatiques notamment), mais le plus profond est justement dans la langue. Garcin écrit ceci au sujet d’une forêt française, telle que saisie par la pâte du très français Gustave Courbet, dont les initiales viennent inverser celles de Christian Garcin, et le véritable autre monde cherché est celui de la langue, celui qui voit s’inverser les sons pour que de brèves naisse lèvres.

10:01 Publié dans Larcins | Lien permanent | Commentaires (0)

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