jeudi, 05 janvier 2017
At Home At Work At Play
WAW — Le sigle signifie, je l'ai précisé plusieurs fois, William At Work. La rubrique, de ce fait (je veux dire, du fait de son sujet), s'enrichit aisément de notules et de billets. Je vous invite à aller fouiller dans les plus anciennes, qui datent de juin 2005.
237 en 139 mois, ça ne fait pourtant pas même un billet par quinzaine.
Le problème, bien entendu, est que je n'écris pas pour raconter mon travail, ni même mes travaux. Si je notais ici, même de façon télégraphique, chaque tâche accomplie, il y aurait plusieurs billets par jour. Or, le dernier billet date de novembre, et, de manière caractéristique, faisait allusion au travail effectué le samedi, ainsi surtout qu'un travail restant à accomplir le dimanche : que signifie, du point de vue topique, at work pour un enseignant ?
Un de mes regrets essentiels — je l'exprime rarement, mais bien trop souvent toutefois (trop souvent, car ce genre de regret est absolument ridicule vu de l'extérieur) — est que ces billets de blog n'attirent plus guère d'attention, et quasiment plus jamais le moindre commentaire. Il est stupide de me plaindre de cela, étant donné que je ne fréquente plus guère la blogosphère non plus. Les réseaux sociaux ont remplacé les blogs pour ce qui est des échanges : poursuivre un tel site (comme l'autre d'ailleurs), c'est, plus que jamais, soliloquer.
Les réseaux sociaux ont remplacé les blogs pour ce qui est des échanges, certes, mais, sur Facebook, mes vidéos de traduction et mes publications les plus sérieuses (les plus réfléchies, dira-t-on) sont celles qui ont le moins d'audience. C'est que la majorité recherche, sur Facebook, le bref et l'immédiat. Hier soir, j'ai partagé la traduction d'un long et magnifique entretien avec Aslı Erdoğan — trop long : deux “likes”.
Je ne renierai pourtant pas ce que j'écrivais, dans la rubrique WAW, justement, le 9 novembre 2015.
06:38 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Le Testament in(dé)fini, WAW | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Ceci est donc un bilan en forme de lexique.
J'espère que tu sauvegardes ton blog (rubrique "exporter", peut-être, dans la soute de Hautetfort). Ainsi, à la différence de FB, ce que tu écris ne sera pas totalement perdu, quitte à ce que ce soit tes héritiers qui décident un jour de détruire ou conserver le contenu de ce blog.
Je persiste à penser que tes écrits en valent la peine.
Écrit par : VS | jeudi, 05 janvier 2017
Non, je ne fais aucune sauvegarde...
À quoi bon...
Question valeur de l'écriture, je signale une très belle phrase qui n'est pas de moi : « Une péniche courant vers l'aval paraît sombrer avec lenteur, le vent balaie des voiles de brume au ras de l'eau, les arbres sur le côteau flottent coupés de terre. »
Ça, c'est de l'écriture !
Écrit par : Guillaume | dimanche, 08 janvier 2017
Fais des sauvegardes. Pour tes fils. Ils jetteront ou conserveront, ils décideront. Mais fais des sauvegardes.
Écrit par : VS | dimanche, 08 janvier 2017
Si tu avais vu cette péniche… on aurait dit un fer à repasser en train de se noyer.
Je ne sais pas si tu es "ami" avec Jean Ruaud. J'ai écrit il y a quelques temps sur son mur qu'à mon sens, le seul gain à s'être éloigné d'une vie de "bon sauvage" est la musique et la médecine.
Je n'ai pas nommé la littérature.
C'est que la littérature, et son meilleur, c'est-à-dire la poésie, n'apportent rien que nous n'ayons déjà, entièrement disponible, à portée de main: la poésie est entièrement dans la nature, ou plus largement, dans la réalité, le fil des jours (je le ressens particulièrement en lisant Mandelstam, malgré la perte de la traduction). Les mots retranscrivent comme ils peuvent, mais la chose-même est déjà là.
Écrit par : VS | dimanche, 08 janvier 2017
Je vois ce que tu veux dire, et en même temps la littérature transforme tout cela, trouve les points de fuite ou de suture du réel, échappe toujours un peu à la dimension intrinsèquement littéraire de l'existence, non ?
Écrit par : Guillaume | mardi, 10 janvier 2017
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