mardi, 30 décembre 2025
30122025
Un écrivain français, de science-fiction apparemment, dont je n’avais même jamais entendu le nom, vient de mourir : Pierre Bordage. C’est l’occasion, comme souvent pour moi, de me rendre compte à quel point je suis en porte-à-faux avec mon entourage culturel. En effet, quand sont mort·es, cette année, Ngũgĩ wa Thiong’o et Zoë Wicomb, j’étais presque* le seul, sur mes réseaux**, à en parler, preuve que j’évolue dans un milieu très eurocentré, voire franco-français.
Soyons clairs : je n’ai aucune idée de la valeur de l’œuvre de Pierre Bordage, et j’ai même toutes les raisons de penser, vu les personnes qui le saluent, que c’était un romancier digne d’intérêt. Mais, que j’aie tort ou raison, je ne peux m’empêcher de penser qu’un milieu culturel qui s’émeut vingt fois plus de la mort de Pierre Bordage que de celle de Zoë Wicomb est totalement replié sur lui-même, au bord de l’asphyxie.
* Pour Ngũgĩ wa Thiong’o c’est faux, car je suis abonné à assez de médias culturels d’Afrique et ami avec suffisamment d’écrivains africains et d’universitaires africanistes pour avoir vu passer plus d’hommages qu’on n’en a lu dans la presse française (ce n’était pas difficile).
** Outre Facebook et Instagram, je peux citer également Bluesky, Mastodon et LinkedIn.
07:52 Publié dans 2025, Affres extatiques, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)

