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jeudi, 01 septembre 2005

Varia, varia… le travail attendra

J’aurai bientôt mon nouvel ordinateur portable ; il faut seulement que je prenne une poignée de demi-heures pour faire le tour des deux ou trois magasins susceptibles de m’intéresser. Je pourrai enfin installer sur cet ordinateur le logiciel de dictée et de transcription de la voix que m’a passé Arbor, et dont il m’avait fait, fin mai, une démonstration tout à fait convaincante sur son ordinateur.

Je dois me remettre sérieusement au travail, aussi et accessoirement. Pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir beaucoup arrêté, car ce carnet m’a tenu en constant éveil intellectuel. En outre, je n’ai jamais autant écrit en si peu de temps, treize semaines à peine. (Il y a quelque chose à tirer de cette constatation.)

Je dois donc, dans les quelques jours qui viennent :
* prendre des repères pour mon cours d’UE libre sur l’humour britannique (dont on ne peut savoir encore s’il existera bel et bien – et, s’il a lieu, les cours commencent le 26 septembre!)
* choisir l’ensemble des textes de thème que je veux soumettre à la sagacité de mon groupe de 3ème année (nouveau cours)
* idem pour le cours d’analyse littéraire de 3ème année (nouveau cours également)
* idem pour le cours de traduction & lexicologie appliqué aux domaines techniques et financiers (pas un nouveau cours, mais je n’aime pas rabâcher)
* refondre mon cours de CAPES-agrégation sur The Good Soldier

Cela pour l’enseignement. Je vous épargne le détail des tâches administratives, qui n’ont pas vraiment cessé de peser sur mes épaules, grâce au courrier électronique (!). Côté recherche, il y a du pain sur la planche, avec deux articles à rendre, un dont le délai es archi-dépassé, sans doute irrattrapable.

Il faudrait (mais cela, ce sera pour le printemps prochain) refondre deux articles ébauchés et non achevés, et les proposer à des revues américaines. L’un est dans la lignée de ma communication de mars dernier à Reims (sur le roman d’Amos Tutuola, The Witch-Herbalist of the Remote Town. L’autre est ce texte encore approximatif sur le second roman de Jamal Mahjoub, qui servit de point d’ancrage à ma communication lors de l’atelier Littératures post-coloniales de mai 2004 à Saint-Quentin-lès-Yvelines.

En revanche, il faudrait, dès avant l’hiver, remettre en chantier la publication des actes du colloque Fantasizing Africa.

Je m’aperçois souvent, relisant par hasard des pages de ce carnétoile (au hasard des commentaires déposés par les internautes, that is), que je ne parle pas du tout de l’Afrique, ni surtout de la littérature africaine, dont – à l’exception (notable) de quelques lectures du mois de juillet – je me suis tenu un peu éloigné ces temps-ci, pendant la période d’écriture de ce carnet. C’est un manque criant, dont la béance me frappe beaucoup, t qu’il faudra songer à combler. Comme j’ai décidé de ne me contraindre en rien et à rien lors de ces travaux d’écriture, ce n’est pas grave. Mais cette pensée est là, telle une ritournelle, et il fallait la consigner.

Un simple clic sur le lien qui mène aux notes de la catégorie Affres extatiques suffirait, je pense, à confirmer cette béance.

……………

En écoute : Four for Trane (Archie Sheep Sextet, 1964)

Soixante-et-onze ans ont passé...

... depuis la naissance de Leonard Cohen (ô cette merveilleuse Lady Midnight et tant d'autres!)
... ou la fondation de la revue L'Etudiant noir
... ou le premier vol du Loire 46
... ou la publication de l'édition française de Tropique du cancer de Henry Miller, livre que je n'ai pas lu.

Tout vu (on aura)

Des robots canins pour surveiller votre régime! Nous vivons une époque moderne... Cela me remet en mémoire cette brève lue dans Courrier international, en juin je crois: une équipe de scientifiques a mis au point une chaussure qui relie l'autorisation de regarder la télévision au nombre de pas effectués dans une journée. Si t'as pas fait tes vingt minutes d'exercice physique, pas de série américaine...

21:47 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Pintomate

11 h 35

La voisine du 11, en face, vient de donner à A., avec qui je me trouvais (lui jouant dans la courette, moi lisant le chapitre 2 de Maupassant in the Hall of Mirrors (dont la première phrase du chapitre 4 pourrait constituer une excellente épigraphe à ce carnet de toile)), deux énormes tomates. Comme il s’agit de ces voisins dont nous avons cru à tort, pendant plus d’un an, que leur patronyme était Pinto, et comme la tendance actuelle de ce carnet est de pousser quelque peu l’interrogation sur les signifiés sans signifiant, je prends la décision de baptiser ces « tomates », qui font plus songer à des citrouilles miniatures, et ont dû bénéficier, dans le jardin ouvrier de La Riche où elles poussèrent, de force engrais – je me propose de les nommer des Pintomates (substantif qui se prononce pinn-tomates, ou pinn-to –mates, selon que l’on désire les apparenter ou non au fruit dont elles dérivent).

L’excellent critique

Si le bon écrivain est celui qui suscite l’envie d’écrire (comme Renaud Camus ou Enrique Vila-Matas, parmi mes lectures récentes, l’ont suggéré), le bon critique est celui qui fait naître le désir de lire les œuvres qu’il commente et les écrits théoriques sur lesquels il s’appuie : de ce double soubassement, naît en moi, à la lecture de Maupassant in the Hall of Mirrors, la soif de découvrir Pierre et Jean, mais aussi Narrative Fiction de Shlomith Rimmon-Kenan. Trevor Harris doit donc être un excellent critique, ce que chaque page de son livre confirme.

Une spirale de plus. Cet excellent critique me pousse à interrompre ma lecture pour écrire cette note: serait-il aussi un bon écrivain? oui, assurément. Comme il me donne aussi des idées pour reprendre, sur la question des personnages en particulier, mon activité de critique et de chercheur, passablement délaissée cet été, voici une autre spirale encore.

Mais il faut bien clore en notant, dans ce carnet à spirales, que, tout comme le critique, félin polyvalent, aux neuf excellences, il me faudrait, moi, pas moins de neuf existences pour accomplir tout cela.

Dave Holland Quintet : Not for Nothing

Ce n’est pas pour rien que ces initiales lascives, dans la langue anglaise, convoquent le nombre 99, qui est le signe de la proliférante unité (ou la singulière multiplicité) d’Allah, le nombre de ses noms.

Tu ne t’en soucies guère, et à juste titre, saxophoniste qui vagues en volutes sur cette ballade adoucie par les graves cordes du contrebassiste compositeur, Dave Holland.
De la quatrième plage, Shifting Sands, un chant s’élève, doux, fugace comme un vol de mésanges, et seul le solo du contrebassiste nous fait pénétrer de nouveau dans la forêt d’inquiétude, la sourde transe des précédents morceaux, et redonne un sens plus rugue au titre, à quelques notes de l’ensablement mélancolique, dont nous voici préservés, en dernier recours par le sax alto et le trombone.

Comme tu tournoies, enfin, virevoltes, musique des terres. What goes around. Comme enfin tu t’exaspères, oiseau effaré qui cherche la lumière.
Le trombone, tour à tour triste, ténébreux, nerveux, rêveur, à la grande et joyeuse verrière du quintette (Robin Eubanks fait ici penser aux meilleures soufflaisons du triple J, J.J. Johnson). Continuez de tournoyer, entre le souffle de la terre et la musique des sphères.

Je sais ce qu’il y a de singulier, pour moi, dans cet album: c’est peut-être le seul disque de jazz où le vibraphone joue une place aussi prépondérante sans que cela me tape sur les nerfs ou me gâche le plaisir que je pouvais avoir aux mélodies, aux développements, aux autres solos. Je n’irai pas jusqu’à écrire que c’est l’instrument que je préfère ici même, mais, au moins, il ne rompt pas l’harmonie, il la soutient souvent, la crée parfois… et c’est déjà beaucoup.


....................

* L'album sur le site du label ECM.

* Technical trivia.

* Présentation française deDave Holland.

Il y a 73 ans

« Poésies pas aussi belles, sans doute, que je n’avais cru.» (Michel Leiris. L’Afrique fantôme, entrée du 1er septembre 1932)