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mardi, 21 juin 2005

TOURS : Rue Colbert, 1

Il y a, dans Quartiers de On ! d’Onuma Nemon, que je lisais l’automne dernier, de très belles pages sur la rue Colbert, et la partie la plus classique ou dix-huitiémiste de la ville.

La rue Colbert prolonge en ligne directe, de l’autre côté de la rue Nationale, la rue du Commerce, qui, elle, dévie en l’autre sens vers la place Plumereau. La rue Colbert présente d’emblée, en allant d’ouest en est (ce qui est le trajet que j’ai le plus souvent fait), plusieurs façades intéressantes, mais aussi l’accès à la crypte de l’église Saint-Julien, reconvertie en salle de conférences, en-dessous du Musée du Compagnonnage. Il y a, dans cette courette de gravier sise tout contre l’église, de quoi tourner de beaux dialogues et se livrer à quelques cadrages cinématographiques hardis.

L’une des meilleures crêperies de Tours (et j’hésite évidemment à mentionner ce détail, tant crêperie et gastronomie sont a priori antithétiques), le Ty Yann, s’y trouve : produits d’excellente qualité, tous de proches producteurs et, qui plus est, issus de l’agriculture biologique, ce qui serait peu encore sans un cuisinier qui sait faire une crêpe… denrée plus rare qu’on ne peut croire ! L’établissement est chaudement recommandé, mais il faut savoir que ce n’est pas le tarif habituel des établissements pseudo-bretons qui y est pratiqué : on n’a rien sans rien, dit l’adage.

La rue Colbert devient promptement semi-piétonne, et elle livre alors sa partie la plus équivoque. Que penser de cette suite de restaurants qui cherchent de toute évidence à lui donner une allure de « rue pour touristes », mais, empêchés en cela par quelques magasins ou maisons assez « divergents », dont des officines de vendeurs de kebab, n’y parviennent pas ? Le promeneur est content que la rue Colbert ne soit pas une rue pour touristes, mais, en même temps, ce qui l’empêche d’accéder à ce statut est aussi ce qui contribue, plus encore que les boutiques à touristes, à l’enlaidir. Cruel dilemme.

Il ne reste plus, comme tactique, qu’à se pencher sur les différentes curiosités de la rue, la façade du Red Shop ( ?), la demi-douzaine de jeunes clochards marginaux fortement munis de piercings en tous genres qui occupe le devant du Huit à Huit, la contemplation sans espoir d’y entrer (depuis que les propriétaires ont décidé de se consacrer à la vente par correspondance) de la vitrine du magasin Jazz Pop Rock

(Je me suis emberlificoté dans la syntaxe du dernier segment de phrase, ça m’apprendra à vouloir être toujours plus précis (ou est-ce plus précieux ?) : c’est dans le magasin que l’on voudrait pénétrer, pas dans la vitrine. La précision a posteriori se fait souvent au risque de l’asyndète.)

La place Foire-le-Roi est, sans nul doute et quoi qu’il s’agisse d’une place semi-ouverte vers des ailleurs peu réjouissants, entre la rue et les quais, ce qui donne un peu de caractère et de joliesse, ou de respiration, qui sait, à la rue Colbert, laquelle, sinon, ne serait qu’une consciencieuse mais assez piteuse litanies d’échoppes et de restaurants dont un nombre assez faible mérite que l’on s’y arrête. [Ajout du 20 juin 2007 : là, il semble qu'il n'y ait pas de verbe principal complet, non ? Ou faut-il se résoudre à penser que l'auteur a voulu dire "La place se trouve entre la rue et les quais" ? On attend de cette phrase, telle quelle, une suite mieux sonnante à ce "est".]

Puisque je me suis risqué derechef sur le terrain glissant des conseils gastronomiques, let’s go the whole hog : rue Colbert, je conseille, outre le Ty Yann, L’Affiné, restaurant de fromages dont les jeunes patrons font preuve d’une compétence et d’une réserve admirables, et où l’on trouve toujours quelque nouvelle curiosité dont on ne savait mot jusque là (or, je m’y connais un peu en fromages, tout de même). Outre l’Affiné, oncques, je conseillerais assez volontiers le restaurant de sushis qui le jouxte et dont le nom m’échappe, et encore Le Petit Patrimoine. Il faut savoir qu’aucune de ces adresses n’est, à proprement parler, de la haute gastronomie, mais enfin, elles sont d’un bon rapport qualité-prix et peuvent même offrir de réjouissantes surprises.

Bien, mon garçon, tu tiens un peu mieux ta promesse de parler de la Touraine, mais… Mais… Mais, mon gaillard, si tu ponds six-cent-trente-six mots sur la rue Colbert, qui n’est pas ton coin préféré de Tours, sans préjuger du reste de la Touraine, on ne sera pas au bout du troisième volume de tes œuvres en Pléiade que tu n’auras pas parlé du prieuré Saint-Côme ou de L’Isle-Bouchard.

Certes. Mais enfin, terrible lecteur, mon semblable etc., de quel droit me tutoyez-vous ? Nous n’avons pas gardé la Lorraine ensemble, et l’Alsace non plus, ce me semble.

Suffit, va te coucher !

Je n’ai pas tout dit de la rue Colbert, loin s’en faut, et écrirai d’autres notes à son sujet de visu, car la mémoire me faut.

******

En écoute : « Souvenir » par le Jaromir Honzak Quintet, et encore un dialogue fulgurant entre Honzak et « son » saxophoniste, Piotr Baron. Les autres n’en peuvent mais. Verbiage gazouillant et insupportable du pianiste.

P.S. du 1er juillet: Une photographie de la rue Colbert sur le Blog Oranginal.

Ha Po Zamani

Ce qui m’attire, entre autres, dans cette chanson de Miriam Makeba, c’est qu’elle se prête fort bien au jeu de l’improvisation verbale. Je crains que ceux qui ne voient pas ce dont je parle ne comprennent pas grand chose à ce qui suit, mais enfin, le principe est simple, et ce jeu, d’ailleurs, n’a rien d’original, puisque Cavanna raconte, dans Les Ritals, qu’il s’y livre régulièrement, à partir de la chanson de Brel, Amsterdam.

Sur un air donné, l’on se surprend et se prend à improviser des paroles. Ce qui peut donner ceci, sur Ha Po Zamani :

Mon ordinateur je viens d’allumer
C’est branché
Zama !
Je ne sais pas encore ce que je vais y trifouiller
Quel taré
Zama !
Bon, voici de mon blog le fichier
Pour m’attirer
Zama !
Et je raconte un peu n’importe quoi c’est vrai
Enivré
Zama !
Etc.

 

Comme quoi les rappeurs, avec leur free style n’ont rien inventé, et je n’ai rien à leur envier, et je fais vibrer la fac quand je veux, d’abord !



En écoute : rien à voir : Present Past du Jaromir Honzak Quintet. Le jeu de Michal Tokaj au Fender Rhodes m’agace un peu, tout cela sonne un peu musique d’aéroport des seventies, mais il y a aussi quelques réussites. Le bassiste (et leader) est d’une subtilité de jeu qui sauve presque la mise.
J’ai une grande affection pour le morceau intitulé « Constant Struggle », qui me semble assez mal nommé d’ailleurs tant il s’y entend d’accord, de douceur, si lancinants soient les accents de la guitare (Christian Rover). C’est une très belle composition, qui doit beaucoup, dans sa tenue, à la basse de Honzak, bien sûr, et, dans sa retenue, au jeu mélopé, tourneboulé, doucement affolé, du saxophoniste, Piotr Baron.

(Il faut tout de même que je justifie un brin mon appartenance à la communauté JAZZ de HautEtFort.)

Demandez le programme

Il faut se montrer patient.

J'ai écrit ce lundi après-midi, entre deux et trois heures de l'après-midi, pas moins de cinq notes, dont deux sont entièrement consacrées à la Touraine : l'une à la rue Colbert, à Tours ; l'autre à un énigmatique château près de Souvigné.

Elles seront publiées, au compte-gouttes, dans les deux jours à venir.

Flux

Je me permets d'exprimer quelques doutes sur la fiabilité des statistiques fournies gracieusement par notre cher hébergeur de blogs. En effet, je n'aurais eu, avant-hier, que deux visiteurs, pour cinq pages vues. Jusqu'à la veille, j'en avais, en moyenne, quarante, pour plusieurs centaines de pages vues.

D'où mes doutes.
(D'autant que j'ai dû vérifier moi-même, et dominicalement, plus de deux fois...)

...

Ajout du 24 juillet, à minuit pile : cela s'est reproduit, pour moi et pour d'autres, le 9 juillet.