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jeudi, 10 novembre 2005

Neuf couleurs : Vert

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Que ton monde un jour s'envase
Et c'est la chute des comètes
Un arbre caméléon
Comme une vertèbre fleurie
Te dispense de tes poèmes

Insolite?

Autre léger détail: ce "couple" n'avait, malheureusement, rien d'insolite. Il était tristement banal, au contraire.

Atelier Markowicz

Jeudi, 14 h 15.

Je viens de me promener dans le vieux Tours, pour un aller-retour inutile - mais toutefois agréable - entre le site Tanneurs et le Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance (C.E.S.R.), rue Rapin. C'est dans les locaux du C.E.S.R. qu'ont lieu, tous les jeudis de deux à cinq, les séances de l'atelier de traduction animé par André Markowicz.  Toutefois, il y a, ce jeudi, relâche, comme vient de me l'apprendre l'attachée culturelle. Cela m'apprendra à consulter les plannings qui me sont envoyés!

Je n'ai pas encore parlé de cet atelier, et c'est peut-être l'occasion de le faire, brièvement. L'objectif est, sur l'année, de faire traduire à un groupe d'étudiants, collectivement mais sous la direction de Markowicz, The Merry Wives of Windsor de Shakespeare. C'est une gageure, certainement, d'autant que la majorité des étudiants ne sont pas anglicistes.

 Jeudi dernier, c'était la quatrième séance, que j'ai manquée pour cause de colloque (à Montpellier, on le saura). Sinon, les trois premières séances furent absolument passionnantes. Lors de la première, Markowicz a expliqué un peu la méthode et le fonctionnement de l'atelier. Il y a environ vingt étudiants (en fait, un seul garçon; sinon, des filles), qu'il a répartis en cinq groupes, un pour chaque acte. L. A.-F., ma collègue spécialiste de littérature comparée, et moi-même sommes présents à chaque séance pour encadrer le travail; lors des séances auxquelles Markowicz himself ne peut participer, nous assurons le relais. Chaque semaine, les étudiants de chaque groupe doivent traduire 70 lignes de "leur" acte (dix lignes par jour, tous les jours, sans exception, c'est la consigne markowiczienne).

Lors de la première séance, Markowicz nous a fait traduire l'incipit de Crime et châtiment. Il faut savoir qu'à l'exception de lui et d'une étudiante russophone, personne ne parle un traître mot de russe dans cet atelier. Il nous a donc dicté une version mot à mot des dix premières lignes, et chacun devait proposer une traduction. On a ferraillé, bataillé ferme. C'était fascinant, et cela a surtout permis à Markowicz un grand nombre d'idées sur la pratique de la traduction, la langue française, etc.

Lors des séances suivantes, le groupe a procédé à l'examen des "débuts d'acte": en d'autres termes, le groupe chargé de l'acte I a lu ses propositions de traduction pour les premières répliques de l'acte I; on en a discuté, débattu; on a modifié, médité, laissé en suspens... Et ainsi de suite pour chaque acte.

Planche à roulettes?

Pourquoi ai-je écrit cette note? Peut-être pour rappeler quelques notions de savoir-vivre, dans un monde où les codes les plus élémentaires de la politesse et de l'attention aux autres ont quasiment disparu... Oui, c'est cela... Ce faisant, j'ai aussi livré un autoportrait de moi en vieux râleur impénitent et grognon. C'est cela aussi... je l'admets et l'assume volontiers.

Je m'aperçois aussi que je n'ai pas hésité une seule seconde à employer, par trois fois, le franglais skate-board. Je ne sais pas si le très linguistiquement correct "planche à roulettes" a pris racine, ou non; au temps de mon adolescence, nous disions tous skate-board.

Pourtant, le terme de "planche à roulettes" aurait présenté un intérêt non négligeable: celui d'infantiliser un peu cet étudiant, car, franchement, cet accessoire donne une bien piètre idée de sa mâturité, et de sa motivation pour le travail. Quelle image veut-il donner de lui-même? Aucune, sans doute, et c'est bien là le problème.

Imbécile...

... que je suis, je ne me suis pas rendu compte que j'écrivais le 1111ème commentaire !

Le faux Tourangeau n'a pas lu Ravelstein

Russie éternelle, ou encore grimaces.

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Âtre où folâtrent des pigeons,

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vide, éteint, sans embrasement.

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Est-ce cette planète, ou ce roi

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lucide, en sa danse de la pluie,

sereinement conquis?

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Terreur, apothéose!

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Est-ce, de sons, une overdose?

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Il paraît que je ne suis rien,

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non, au chaud sous les couvertures.

Malentendus et incivilités

La scène se passe à l'université, sur le site Tanneurs. Deux étudiants, inconnus de moi, occupent toute la largeur du couloir, et marchent à une vitesse approximative de 500 mètres à l'heure. Celui de gauche porte, à la main gauche (de manière, je suppose, à ne pas gêner son camarade, qui lui raconte quelque chose d'essentiel avec force gestes et force cris), un skate-board.

Pour essayer de passer à gauche de ce couple insolite, je dis alors, comme on le fait habituellement: "Pardon..." Au moment même où je prononce ce mot, l'étudiant me balance, involontairement bien sûr, son skate-board dans le genou. Et, comme je le dépasse, il me lâche:

"C'est pas grave..."

Que mon "Pardon..." ait pu impliquer que c'était lui qui obstruait le passage ne lui a pas effleuré l'esprit. Qu'il ait pu me faire mal en me donnant un coup, moins encore... Quant à déambuler nonchalamment dans les couloirs bondés d'une université avec un skate-board, ça...

Enfin, l'éventualité de s'adresser autrement à un professeur qu'avec ce ton désabusé et mollasson semble reléguée, à tout jamais, aux oubliettes.

10:50 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (9)

Album de limericks ligériens

En attendant la parution du premier chapitre de l'un de mes romans, vous pouvez toujours participer à la discussion autour des limericks en français, sur mon blog pédagogique. Il s'agit d'écrire des limericks en français.

Le limerick est un poème court, humoristique, absurde ou grivois, toujours un quintil de forme AABBA, et dont la première rime est un nom de commune. Habituellement et originellement de langue anglaise, cette forme se transporte très bien, à mon avis, en langue française.