samedi, 24 décembre 2005
Pluie jaune
« Le temps est une pluie patiente et jaune qui éteint doucement les feux les plus violents. Mais il est des brasiers qui brûlent sous la terre, des crevasses de la mémoire si sèches et profondes que jusqu’au déluge de la mort ne suffirait pas, quelquefois, à les faire disparaître. On essaie de s’habituer à vivre avec ces plaies, on amasse silence et rouille sur le souvenir et quand on croit qu’on a tout oublié, il suffit d’une simple lettre, d’une photographie, pour faire éclater en mille fragments la dalle de glace de l’oubli. » (Julio Llamazares. La pluie jaune. Traduit par Michèle Planel. Verdier, 1990, p. 54)
17:00 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Je trouve que Proust a dit tout ça bien mieux...
Écrit par : Papotine | samedi, 24 décembre 2005
On peut le redire. De plus, ici, c'est traduit. Il y a, comme toujours, ce décalage créé par les traductions.
Écrit par : Jacques Layani | samedi, 24 décembre 2005
En l'occurrence, ce que "dit" le narrateur de La Pluie jaune n'a rien à voir avec la "conception" du temps et de la mémoire dans La Recherche.
Écrit par : Guillaume | dimanche, 25 décembre 2005
Guillaume, je vous trouve bien péremptoire. Cette phrase, (que je trouve banale), "On essaie de s’habituer à vivre avec ces plaies, on amasse silence et rouille sur le souvenir et quand on croit qu’on a tout oublié, il suffit d’une simple lettre, d’une photographie, pour faire éclater en mille fragments la dalle de glace de l’oubli" me semble prendre le fade contrepied du five o'clock de Proust... mais je n'ai pas lu "la pluie jaune", seulement les quelques lignes données ici sur votre blogue.
Écrit par : Papotine | dimanche, 25 décembre 2005
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