Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 24 octobre 2006

Philippe Pradier, ou le creusement des grattures

Philippe Pradier expose ces jours-ci, aux Bons Enfants, une vingtaine de ses toiles. Il ne reste que quelques jours pour aller admirer ces carrés aussi variés qu'obsessionnels dans leurs thèmes et leurs teintes. Il s'agit principalement d'acryliques sur toile ou sur papier marouflé ; certaines des peintures sont composées à même les pages de vieux livres et encadrées ensuite.

Finalement, et contrairement à ce que m'avaient laissé penser les petits formats présentés en décembre dernier dans cette même galerie, Philippe Pradier échappe généralement à la petite moulinette creuse du vertige citationnel. Le principe de composition est le même, pour l'essentiel : vastes fonds colorés recouverts de repeints minutieusement distincts. Les couleurs les plus souvent employées sont l'ocre, le jaune, les roux et les orangés, mais il y a de belles incursions du côté des bleus et des verts. Toutes ces toiles sont figuratives, avec une oscillation entre une façon assez classique de composer (dans les oeuvres les plus récentes) et d'autres tableaux qui se distinguent par une structuration de l'espace peint selon des cases ou zones (ce qui n'est pas sans rappeler certains tableaux de Klee (toutes proportions gardées)).

Parmi les formats réduits, j'ai bien aimé Le repos, La maison au petit jardin japonais et La chute de l'ange, qui donne à voir le théâtre du monde sous un versant plutôt léger. Parmi les tableaux les plus énigmatiques, il faut certainement signaler Le mur des oiseaux : est-ce une arène ? une falaise ? troglodytique ? les arbres, ici aussi, sont-ils des horloges ? faut-il appeler au secours le marchand de couleurs (d'oublies, d'oiseaux, de sommeil) ?

Il me paraît nécessaire de m'arrêter, le temps de quelques phrases, sur deux des grands formats exposés, qui frappent autant par leurs similitudes que par leurs dissemblances. Il s'agit de Terres inconnues et du Voyage du Douanier Rousseau (qui est, surtout par les couleurs, un hommage au célèbre peintre). Ici et là, même composition, même trouée et tracé vertical au moyen de l'arc de la barque. Pourtant, ces deux tableaux diffèrent fortement, dans leur "propos" et dans leur effet sur le spectateur. Ici, un océan tourmenté plutôt japonisant (avec les volutes des vagues et les boucles du ciel) et un net recours à l'abstraction (le temps et l'espace y sont représentés par des signes et des symboles, sans compter le texte gratté). Là, en revanche, corps nus se mêlant aux branches ou se confondant avec elles, impression d'apaisement qui naît tant de la structure matérielle ("purement" picturale?) de l'espace-temps et, peut-être aussi, de la mise en abyme, très sobre et presque effacée, de l'artiste au fond de la barque, comme les poissons des îles de la Sonde.

medium_Pradier2.jpg

[ Je suis allé piquer, sans vergogne aucune, une photographie de l'artiste devant une de ses toiles. Merci beaucoup à la ville de Fondettes et à son site Web ! ]

18:02 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Ligérienne

Surmédiatisation & paradoxes

Hier, M. Claude Pernès, maire de Rosny-sous-Bois et président de l'Association des Maires d'Île-de-France, a convoqué la presse pour lancer une déclaration solennelle et se plaindre de la surmédiatisation de l'anniversaire des événements de l'automne 2005 dans les banlieues. Par cette annonce, destinée sans doute à le faire connaître du public, ou à donner des gages de populisme à ses électeurs, il contribue à la surmédiatisation de l'anniversaire des événements de l'automne 2005 dans les banlieues.